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Le chien, la neige, un pied

Couverture du livre « Le chien, la neige, un pied » de Claudio Morandini aux éditions Anacharsis
  • Date de parution :
  • Editeur : Anacharsis
  • EAN : 9791092011463
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Adelmo Farandola vit seul dans son chalet perdu dans la montagne.
Depuis un temps immémorial. Les saisons ont passé sans doute, et sans doute en viendra-t-il d'autres, identiques. Quoique.
Adelmo Farandola n'a pas le souvenir très lucide. Les hivers s'empilent dans sa mémoire approximative... Voir plus

Adelmo Farandola vit seul dans son chalet perdu dans la montagne.
Depuis un temps immémorial. Les saisons ont passé sans doute, et sans doute en viendra-t-il d'autres, identiques. Quoique.
Adelmo Farandola n'a pas le souvenir très lucide. Les hivers s'empilent dans sa mémoire approximative comme s'ils ne faisaient qu'un. Un seul et long hiver passé à l'écart des hommes dans une solitude absolue, voulue, entretenue - revêche, un peu méchante.
Mais cet hiver-là surgit un chien. Pétulant. La truffe en éveil.
Adelmo Farandola s'entretient avec cet animal perturbateur qu'il a rencontré, donc, cet hiver... ou celui d'avant, peut-être ? En tous les cas, quand la neige finit par engloutir son chalet dans sa pénombre feutrée, Adelmo Farandola, protégé par sa crasse, n'a pas besoin de manger le chien pour survivre. Ils parviennent tous les deux au printemps.
Une avalanche ayant dévalé aux abords de la demeure révèle peu à peu en fondant un pied humain. Mais qui l'a mis là ? Adelmo Farandola n'a pas une mémoire très sûre des événements de l'an passé...
Avec Le chien, la neige, un pied, Claudio Morandini signe un roman émouvant et cruel sur la solitude, la montagne et ses folies.
Le chien, la neige, un pied (Neve, cane, piede, en italien), a reçu le prix Elsa Morante du meilleur roman 2016.

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Avis (4)

  • 'intérêt du livre réside dans le sujet et dans la façon de dire la démence du vieillard.
    C'est un conte inspiré d'une « rencontre » avec un homme solitaire, asocial croisé lors d'une randonnée en montagne, enrichi par « la foire aux peut-être » alimentée par les hypothèses faites par les...
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    'intérêt du livre réside dans le sujet et dans la façon de dire la démence du vieillard.
    C'est un conte inspiré d'une « rencontre » avec un homme solitaire, asocial croisé lors d'une randonnée en montagne, enrichi par « la foire aux peut-être » alimentée par les hypothèses faites par les habitants de la vallée lorsque l'auteurr raconte ce qu'il a vu.
    Un vieillard vit seul dans la crasse dans un vallon perdu en pleine montagne.Il dit avoir le cerveau troublé depuis son enfance parce qu'il a grandi dans un village traversé par des lignes haute tension. L'on sait aussi que le goût de la solitude dans la montagne lui vient de la guerre qui l'a contraint à se cacher dans les galeries d'une mine de manganèse.
    Un chien force sa solitude et avec beaucoup d'humour , l'auteur donne la parole à l'animal, chien qui a le pouvoir de faire renaître un peu de sensibilité chez le vieil Adelmo Farandola.
    Adelmo a perdu la mémoire,il se rappelle vaguement un frère, des vaches peut-être volées.
    Le garde-chasse le surveille, oui Adelmo se nourrit de chamois dont il fait sécher la viande.
    L'hiver est long, la neige épaisse. Quand vient le dégel, Adelmo découvre un pied d'humain puis un autre. Il semble alors la proie d'hallucinations…

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  • Adelmo Farandola est vieil homme qui vit en ermite dans un misérable chalet perdu dans la montagne. Depuis combien de temps, il ne saurait le dire, mais depuis longtemps en tout cas. Et après tout, pourquoi faudrait-il qu’il s’en souvienne ? Ce qui est sûr, c’est qu’Adelmo gagne en âge mais perd...
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    Adelmo Farandola est vieil homme qui vit en ermite dans un misérable chalet perdu dans la montagne. Depuis combien de temps, il ne saurait le dire, mais depuis longtemps en tout cas. Et après tout, pourquoi faudrait-il qu’il s’en souvienne ? Ce qui est sûr, c’est qu’Adelmo gagne en âge mais perd en odorat. Et tant mieux, parce que la couche de crasse sur sa peau lui tient chaud. Et puis cette puanteur ne dérange pas son chien. D’où sort-il, d’ailleurs, ce vieux clébard tout pelé ? Adelmo ne sait plus. Peut-être est-il avec lui depuis une semaine, ou depuis des années. Et après tout, pourquoi devrait-il s’en souvenir ?

    Adelmo gagne en âge, et ce qui est sûr, c’est qu’il perd en mémoire. Il ne se rappelle pas qu’il est déjà descendu hier (ou était-ce la semaine dernière?) au village pour s’approvisionner pour l’hiver. Mais après tout, est-ce si important ? Ca lui fera juste quelques saucissons et bouteilles de rouge en plus pour passer l’hibernation. Parce que, à ces hauteurs-là, l’hiver est long et rude, et ensevelit le chalet sous des tonnes de neige.

    Mais le printemps est là, enfin, et avec lui la fonte de la neige, et avec elle un pied humain qui surgit des restes d’une avalanche. A qui appartient-il, y a-t-il un corps entier au bout, est-ce juste un membre désarticulé ? Adelmo se souvient des événements de l’an passé, il croit se souvenir, il n’est sûr de rien, sa mémoire est un brouillard…

    « Le chien, la neige, un pied » est une de ces histoires étranges qu’on raconte au coin du feu, une légende de la montagne vaguement inquiétante, captivante, parce qu’on ne sait plus trop quelle en est la part de vérité. Ce court roman est un conte cruel et fascinant, un brin cocasse et teinté de fantastique, sur la solitude, la vieillesse et une guerre ancienne. Et on ne saura pas, au final, laquelle des trois aura causé la perte d’Adelmo…

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  • Adelmo vit seul dans les montagnes depuis des années. Il ne descend au village que pour se réapprovisionner en laissant dans son sillage des effluves caractéristiques d'une hygiène plus que défaillante sans compte que depuis quelques temps il perd un peu la tête. Il n'a que la visite du garde...
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    Adelmo vit seul dans les montagnes depuis des années. Il ne descend au village que pour se réapprovisionner en laissant dans son sillage des effluves caractéristiques d'une hygiène plus que défaillante sans compte que depuis quelques temps il perd un peu la tête. Il n'a que la visite du garde chasse et d'un chien qui va finir par s'installer chez lui. Ils vont passer l'hiver ensemble dans le froid et avec une alimentation minimaliste. 0 la fonte des neiges, ils vont trouvé un pied humain. Adelmo a bien du mal à trouver ce qui a bien pu se passer au début de l'hiver.

    L'auteur fait entrer les personnages un par un dans l'histoire c'est agréable et pose bien les chose à chaque fois, d'abord Adelmo et son environnement puis le garde chasse, puis le chien puis la neige, puis le pied. Il faut d'ailleurs avoir le coeur bien accroché pour certains passages. ON assiste à la décadence de cet homme qui vit en ermite depuis des années et perd peu à peu la tête

    Ce roman se lit très vite, et est très agréable malgré la rudesse à la fois de la vie dans les montagnes que du vécu d'Adelmo.

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  • Je ne sais d’où me vient ce goût pour les textes qui évoquent la vie d’hommes volontairement coupés du monde, dans les alpages, bloqués l’hiver et profitant de la belle saison pour faire des réserves. Moi qui aime la ville et les gens, me voilà fascinée par les ermites perdus au beau milieu de...
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    Je ne sais d’où me vient ce goût pour les textes qui évoquent la vie d’hommes volontairement coupés du monde, dans les alpages, bloqués l’hiver et profitant de la belle saison pour faire des réserves. Moi qui aime la ville et les gens, me voilà fascinée par les ermites perdus au beau milieu de nulle part… Et à tous les coups, ça marche ! J’avais adoré le très beau livre de l’italien Paolo Cognetti Le Garçon sauvage (Carnet de montagne) qui raconte l’histoire d’un garçon de la ville qui décide de tenter l’expérience de la solitude dans les hauteurs de la Vallée d’Aoste.
    C’est encore d’un livre italien dont je vais vous parler et qui porte un titre qui m’a tout de suite conquise (pourquoi ? mystère !) : Le chien, la neige, un pied de Claudio Morandini chez Anacharsis. Comment définir ce texte ? L’auteur raconte dans une postface que l’œuvre est née d’une rencontre dans la montagne : en effet, un jour qu’il grimpait, il reçut soudain une volée de pierres et de pommes de pin. Il leva la tête et découvrit un homme au regard sombre qui l’observait d’un air pas très aimable. L’homme était accompagné d’un chien. Au retour de son excursion, l’auteur interrogea les villageois de la vallée : qui était cet homme, comment vivait-il ? Personne ne semblait le connaître ni même se préoccuper de lui. L’année suivante, l’auteur suivit le même sentier en espérant rencontrer l’homme qui l’avait intrigué. Mais il ne vit personne.
    De cette singulière expérience naquit une fiction : l’histoire d’Adelmo Farandola, un vieil homme qui, il y a bien longtemps de cela, avait voulu échapper à des militaires pendant la guerre. Alors, il s’était caché au cœur de la montagne, dans une espèce de galerie à peine plus large que son corps et avait attendu que les hommes en pardessus quittent la région. Et il n’était plus jamais redescendu.
    Chaque année, avant l’hiver, Adelmo a pris l’habitude de se rendre à l’épicerie du village. On se moque de lui car il perd un peu la boule et traîne une sacrée odeur. Il ne s’est pas lavé depuis un bon bout de temps. La crasse tient chaud…
    Il se charge de viande séchée, de saucisses, de vin et de beurre et remonte, lentement, jusqu’à son vieux chalet.
    Un jour, il sent une présence à ses côtés : c’est un pauvre chien affamé et infesté de tiques qui le regarde. Adelmo le chasse et finit par le laisser entrer. S’il crève de faim cet hiver, il pourra toujours manger le chien. Finalement, l’homme et l’animal se trouvent bien ensemble : ils marchent, sont à l’affût des moindres odeurs, observent la vie qui grouille sur la montagne. Un soir, le chien se met à parler à Adelmo. Il a faim et demande à manger.
    Le roman se fait conte ou l’homme devient fou. Peut-être bien les deux… On ne sait pas. J’aime bien cette hésitation.
    La nuit, tandis que le chalet est recouvert de neige, le bois craque, les bêtes hurlent, le silence est criblé de mille bruits inquiétants. « Les gens imaginent que la montagne enneigée est le royaume du silence. Mais la neige et la glace sont des créatures bruyantes, éhontées, moqueuses. » Adelmo parle aux bruits, se moque d’eux, les insulte…. Pour se rassurer certainement…
    L’hiver est long : « Suis-je fou ? » demande Adelmo à son chien. « - Disons que tu es un peu bizarre, oui. - C’est à cause des lignes à haute tension. Le chien lève la tête, ne les voit pas « Quelles lignes ? - Celles de quand j’étais petit. »
    Le printemps arrive, homme et bête sortent respirer un peu, observer les têtards, chasser le chamois. Le chien se plaint d’une odeur un peu forte. Un jour de dégel, sous un amas de neige, apparaît… un pied. Il faudra attendre encore quelques jours pour savoir à qui il appartient. Dans tous les cas, un pied, c’est toujours un peu embarrassant surtout quand on ne sait pas comment il est arrivé là…
    Le chien, la neige, un pied est une histoire étrange et fascinante, de celles que l’on se racontait autrefois le soir au coin du feu : une légende de la montagne et des êtres solitaires qui l’habitent. C’est un texte qui tient du conte et du récit fantastique. L’écriture (et sa merveilleuse traduction) évoque très subtilement ce monde fait de silence et de bruits ténus, la poésie qui émane de la beauté sauvage de la nature.
    Les dialogues entre l’homme et le chien sont à la fois irrésistibles de drôlerie et empreints d’une immense tendresse. C’est désespéré et cocasse à la fois.
    Un grand plaisir de lecture…

    Lire au lit: http://lireaulit.blogspot.fr/

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