"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Chroniques villageoises mais d’un village très spécial, je devrais dire de deux villages, Sostigno le village du bas et Testagno, celui du haut. Nous sommes dans les Alpes italiennes et les villageois sont très attachés à leur particularité « Comment ils font ceux qui vivent en plaine, pour vivre en plaine ? » Bref, un village au bout du monde, isolé, où rien ne semble évoluer, un monde rural, pastoral, quasi immobile et normal
Plusieurs décennies auparavant, Le village du haut n’était habité qu’en été, lorsque le troupeau montait à l’alpage. C’était alors la fête. « Aujourd’hui, on les envie, nos anciens. Il y a un demi-siècle encore, ils allaient et venaient une seule fois par an entre Sostigno, le village dans la vallée, et Testagno, le village sur les hauteurs, et ils passaient l’été là-haut, parmi les pâturages. »
Depuis plusieurs années, les pierres, rochers, galets bougent, à leurs rythmes, provoquant des dégâts mineurs ou des catastrophes, elles semblent vivre leur propre vie. Les villageois organisent même des concours de vitesse. Croyez-moi, vu la lenteur de déplacement des galets, cela peut durer plusieurs mois ! « Nous, des pierres, on en trouve partout, dans nos potagers, dans nos prés, dans nos chaussures et même dans nos maisons ». Les géologues le disent tous « sous son allure imposante, c’est une montagne faible, ses roches toute d’écailles cachent une fragilité terrible ».
Des histoires, il y en a et les villageois aiment à les raconter, dont celle de la maison des Saporana qui en a vu défiler du monde pour voir le mystère des pierres qui déboulent dans le salon avec force et fracas ! De l’ingénieur au charlatan en passant par le curé, Don Danilo qui n’a pas eu le temps de dégainer l’aspersoir que les pierres frappeuses ont frappé. Ces pages sur les charlatans sont un véritable délice de drôlerie. L’acmé du drame est la mort des troupeaux réfugiés, avec les habitants, à Testagno.
Métaphores sur l’étranger, sur l’invasion, sur la fin des petits villages de montagne, peut-être sur les effets du réchauffement climatique, bien qu’il n’en soit jamais question.
Le plus de ce livre est l’écriture de Claudio Morandini, son humour, la pétillance qu’il met à raconter cette histoire, merci à la traductrice Laura Bignon, et, par là, mon plaisir de lectrice. Outre les charlatans, il y a la « lapidation » du curé, la bataille des journaux, le journaliste phraseur qui veut son scoop et son explication sanglante… De temps à autre, l’auteur interpelle le lecteur, comme pour être certain de bien retenir son attention. Un livre surréaliste décrit avec un réalisme délicieux.
Un plaisir de bonne lecture, partagée entre le besoin de continuer ma lecture et celui d’en garder pour plus tard (comme une gamine) et retrouver le plaisir.
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