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Le château vert

Couverture du livre « Le château vert » de Charles Exbrayat aux éditions Albin Michel
Résumé:

« Quand ils traversaient une certaine clairière d'où partaient des sentières menant vers Valcombe au nord, la Mélanche à l'est, les Baraques à l'ouest et Moneyrat au sud, ils devenaient graves car ils approchaient de leur retraite secrète. Entre deux éminences boursouflant le sol des Marouzes,... Voir plus

« Quand ils traversaient une certaine clairière d'où partaient des sentières menant vers Valcombe au nord, la Mélanche à l'est, les Baraques à l'ouest et Moneyrat au sud, ils devenaient graves car ils approchaient de leur retraite secrète. Entre deux éminences boursouflant le sol des Marouzes, l'année précédente, les enfants avaient découvert un boqueteau d'arbres rabougris parce que trop serrés les uns contre les autres et qu'ils avaient baptisé "le Château vert". Pins, hêtres, coudriers, sorbiers formaient un rempart sous lequel il fallait se glisser pour arriver à un espace en forme de cercle de trois mètres de diamètre, au sol tapissé de mousses. Lorsque Annette et Régis se retrouvaient dans leur royaume particulier, ils ne parlaient pas pendant un bon moment, tout à.la joie d'être leurs maîtres. Puis, au bout d'un certain temps, ils s'asseyaient et remettaient au point le scénario qu'ils allaient jouer pour eux seuls, une histoire où ils mélangeaient ce qu'ils avaient retenu des contes de fées de leur enfance et qui se déroulait suivant un canevas immuable. Régis était le chevalier se battant pour défendre sa Dame attaquée par les méchants génies de la forêt, et quand il les avait obligés à fuir il venait se réfugier, blessé à mort, dans "le Château vert" où celle qu'il avait sauvée le guérissait de ses plaies en l'embrassant sur le front. Puis, elle posait la tête du preux chevalier dans son giron, lui caressait les cheveux tandis qu'il feignait de dormir.
Soudain, abandonnant le jeu, Régis suppliait Tu me quitteras jamais, dis ? Jamais. Alors, il fermait les yeux et murmurait, heureux,mon Annette...
Mais l'enfance ne dure pas éternellement. Annette et Régis s'appartenaient-ils vraiment ? N'avaient-ils pas des comptes à rendre à ce village qui les avait vus naître et qui protégeait jalousement cet amour exceptionnel ? » Charles Exbrayat renoue ici avec ses grandes réussites littéraires, tels Jules Matrat, Ceux de la forêt..., délaissant les livres policiers qui l'ont rendu célèbre. Avec Le Château vert, il nous livre un nouveau récit bouleversant à la magie duquel personne ne peut échapper.

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