"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce roman est impressionnant car c'est bien seulement vers la fin que le coupable est identifié après bien des fausses pistes, des coupables éventuels. Vraiment chouette à lire
A Rodez, beaucoup de potins au sujet de trois dames qui ouvrent un restaurant (chacune a sa recette de cassoulet...). Elles sont en fait "entretenues" par 3 barons, 3 amis qui tiennent à leur liberté. Et pour faire taire les langues, les petites dames gagneront maintenant honnêtement leur vie. Ce n'est pas l'avis de Monique, désargentée, pas trop belle et célibataire mais de la vieille école et de famille noble. Elle n'hésite pas à enquiquiner tout le monde et plus particulièrement son beau-frère, notaire. Elle compte bien se venger et va insulter l'une des trois dames, Suzanne. Le soir même, Monique est assassinée. Le commissaire, Léonce Cernil vient alors à la rescousse et se plonger dans ce beau petit monde de Rodez. Il découvre chacune des personnalités, déterrent leurs secrets et leurs mensonges et ouvre les yeux sur la véritable personne qu'était Monique. Très agréable à lire. Très bien décrite cette époque où la noblesse avait encore presque son mot à dire en terme de justice...
Pour le lecteur qui découvrirait la série des " Immogène", celle ci aurait sans doute un goût de déjà vu....mais elle est bien la première série dont l'héroïne déjantée, anglaise de son état, se complet dans de rocambolesques situations mêlant cocasseries invraisemblables, espionnage douteux et flegme anglais. Bien meilleur que la série des Agatha Raisin, Jeeves et autres pâles imitations des romans d 'Agatha Christie mâtinés d'humour british.
E un Americano ! En 1959, année de parution du premier volet des aventures de Roméo Tarchinini, cette circonstance atténuante signifiait, grossièrement, que la personne désignée possédait beaucoup plus de dollars que d’humanités. Le pauvre Cyrus A. William Leacok se voit, tout au long de son séjour à Vérone, affublé par moult Véronais et Véronaises de ce qualificatif où la commisération le dispute à un très net sentiment de supériorité. Choc des cultures entre le diplômé en droit de Boston, descendant en ligne directe des pionniers du Mayflower, rigide comme l’Inquisition, coincé comme un ballon dans une mêlée de rugby et face à lui, ou à ses côtés, car il est venu pour coopérer, Roméo Tarchinini, rond comme une boule de glace et souple comme une portion de tiramisu. On le sait bien, les contrastes font les bons films (La Chèvre), les bonnes séries (Amicalement Vôtre) ou les bons romans, comme celui-ci.
L’enquête, on l’aura déjà compris, n’est pas le plus grand intérêt du roman même si le coupable nous échappe jusqu’à la toute fin de l’histoire. Tout le sel se trouve dans les aventures de notre juriste bostonien mâchonnant son chewing-gum avec la même assurance qui lui permet de vanter les mérites de la police scientifique à l’américaine tout en vilipendant les méthodes du commissaire italien qui ne débute son enquête qu’après avoir terminé son assiette de spaghetti et prétendu que « les crimes ont presque toujours l’amour pour mobile…Pourquoi ? Mais parce que nous sommes à Vérone. » De scampis en torta di mandole, de quelques verres d’Acqua di Firenze à beaucoup d’autres de Maraschino ; de Guiletta à Lydia sans oublier une Mica très en forme, le puritanisme bostonien de notre Ulysse aux petits pieds, saura-t-il traverser les tempêtes sans souffrir la moindre corrosion ni succomber aux charmes de la Vénétie ? Accablé, à longueur d’incompréhensions, du sempiternel et irritant : « E un Americano », soumis à de nombreuses tentations, le risque semble grand de le voir jeter dans l’Adige, non pas les caisses de thé de ses ancêtres, mais plutôt sa gourme.
L’inquiétude gagne les bords de la Charles River et le futur beau-père s’en mêle :
«_ Qu’avez-vous fait à Valérie ?
_ Moi, rien.
_ Elle est chez moi en train de sangloter et ne s’interrompt que pour vous injurier et me maudire. C’est beaucoup pour un homme qui souhaitait se reposer. Elle vous a rendu votre parole ?
_ Pas que je sache !
_ Tant mieux ! Je craignais le pire…Comprenez-moi Cyrus, il y a vingt-cinq ans que je supporte Valérie. Je crois avoir fait ma part, à un autre maintenant !
_ Vous avez une manière bien à vous de m’encourager ».
Tout est joyeux, cocasse, drôle et souvent hilarant. Si vous souhaitez sourire et passer un excellent moment, Charles Exbrayat est à redécouvrir. L’humour et la bonne humeur imprègne son œuvre, ce qui n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait qu’il fut, quelques mois durant, étudiant en médecine avant de se faire exclure de la faculté de Marseille pour « chahut notoire ».
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