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Alors que Zlabya s'ennuie au côté de son époux, le rabbin reçoit une caisse contenant un peintre russe voulant parcourir l'Afrique pour retrouver la douzième tribu d'Israël.
Cinquième tome du best seller de Joann Sfar, Jérusalem d'Afrique est un éblouissant voyage dans une Afrique sublimée, croisement improbable sur plus de 80 pages entre Tintin au Congo et les chefs-d'oeuvre d'Albert Cohen. Et en plus le chat reparle.
Absolument indispensable.
« Sans ton rabbin et ton chat, le monde serait moins beau. Heureusement, ils ne font ni ne prétendent faire le bonheur. En revanche, ils y contribuent et c’est pour ça que je t’aime », écrit Philippe Val en préface de l’avant-dernier album de la célèbre série de Joann Sfar.
Zlabya n’est pas heureuse avec son mari qui ne fait qu’étudier mais un événement peu ordinaire va bouleverser la vie de nos amis avec ce jeune russe découvert dans une caisse destinée à l’Éthiopie mais arrivée à Alger. Il s’appelle Astenov et l’auteur s’amuse à écrire ses réparties en cyrillique… Heureusement que le Chat le comprend mais c’est un riche russe émigré qui se charge de traduire.
Astenov explique la situation dans son pays : « … pour nous, en Russie, un juif ça n’est pas un Russe, ça reste un juif… Un Russe, on peut provoquer en duel, un Juif, on brûle. Un Russe, on séduit sa femme, un Juif, on se sert. »
Astenov veut aller en Éthiopie où vivent les descendants de la reine de Saba et du roi Salomon, des nègres « Des Juifs noirs ? Mon fils, c’est péché de dire ça, les Juifs d’Afrique, c’est nous ! » s’écrie le Rabbin. Il ajoute : « Les Noirs, ils ont l’esclavage. Les Juifs, ils ont les pogroms. C’est trop lourd à porter. Alors, imagine un peuple qui aurait les deux à la fois, c’est pas possible. »
Ce peuple, ce sont les Falachas et c’est le début d’une expédition dans le désert en autochenille Citroën qui a fait la croisière noire (1924 – 1925) avec Audoin-Dubreuil. Après un repas dans une tribu nomade, un débat sur les religions se termine de façon cruelle puis c’est la rencontre pleine d’ironie avec un certain reporter belge très sûr de lui… Clin d’œil à Hergé.
Astenov tombe amoureux et corrige un peintre français aux théories scientifiques racistes puis c’est cette Jérusalem du désert, fantasme ou réalité ?
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Commentaire écrit le 16.11.15, trois jours après les attentats de Paris:
Livre à (re)lire pour sa poésie, ça fait toujours du bien, et pour le mélange des peuples et des cultures qu'il représente.
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