"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quelle a été la vraie vie de Jésus ?
À Nazareth, au début de notre ère, deux très jeunes enfants jouent dans la rue. « Mamzer ! » lance l'un à son camarade. « Bâtard ! ». Personne, dans le petit village de Nazareth, n'ignore que Marie a fauté avec un légionnaire romain. Elle est une fille-mère, rejetée et méprisée. Jésus comprend pourquoi, tout autant qu'elle, il sera à jamais exclu de sa communauté : telle est l'exigence de la loi juive à l'égard des bâtards.
Grandissant, Jésus n'a d'autre entreprise que de réformer cette règle d'exclusion. Jusqu'au jour où il rencontre un autre mamzer. Outre d'être un bâtard, Judas est laid, brillant, et révolutionnaire. Il a un plan. S'appuyant sur le beau, non moins brillant, et réformateur Jésus, il met en marche sa vengeance. Quelle est la part de sincérité, quelle est la part de calcul de ces deux jeunes hommes parcourant la Palestine avec un message d'inclusion ?
Un roman audacieux, étonnant, passionnant, qui réinterprète la vie de Jésus dans ses plus grands épisodes. Sa présentation aux docteurs de la loi, son sermon sur la Montagne, la multiplication des pains, les quarante jours dans le désert, tant d'autres moments de la culture religieuse universelle sont revisités à l'aune de l'inguérissable blessure d'enfance de Jésus et de sa relation aussi fructueuse que dangereuse avec Judas.
Jésus a six ans lorsqu’il apprend qu’il est un « mamzer » (bâtard) … Que Joseph (veuf de Rebecca) et père de ses deux frères, n’était pas le sien. Que Marie, sa mère, très belle et très bonne mais pauvre d’esprit (comme Dieu l’a voulu) avait été abusée par Pantera, un soldat romain … Jésus a treize ans quand Joseph meurt et qu’il fait la connaissance de Marie de Magdala, une orpheline du même âge, qui va devenir sa compagne un peu plus tard …
Metin Arditi va ainsi revoir, chapitre après chapitre, la version « officielle » concernant les passages majeurs de la (courte) existence de Jésus. De même que celle de ses relations avec les érudits juifs et surtout sa rencontre avec Judas. Jusqu’à son arrestation, sa mort et l’annonce de sa prochaine résurrection.
Un petit roman qui se lit sans déplaisir. Beaucoup de douceur et de respect dans l’écriture de l’auteur. Toutefois, j’avoue être légèrement déçue par cette lecture. Quitte à réécrire la vie de Jésus, autant se montrer un tout petit peu plus audacieux. Si Metin Arditi a tout fait pour rendre le personnage plus « humain », moins « parfait », il s’est principalement embarqué dans le récit d’une blessure d’enfance, un traumatisme lié aux conditions (particulièrement glauques) de sa soit-disant conception … Qui – mais bon, ceci n’engage que moi ! – n’a pas de réelle valeur ajoutée …
L’auteur revisite le mythe de Jésus et donc réinvente l’histoire de la bible. Il part de son enfance quand à l’âge de 5 ans, un camarade de jeu le traite de « mamzer ». Un terme qu’il ne connaît pas mais le ton ne laisse rien présager de bon. Il va alors se renseigner auprès de ses parents, Marie et Joseph. C’est ainsi qu’il apprend que Joseph n’est pas son père biologique et que « mamzer » signifie bâtard. A cette époque, les femmes « ayant fauté » sont mises à l’écart et leurs enfants également pour plusieurs générations. Jésus vit cela comme une injustice. Sa vie sera alors animée par la défense des exclus.
Jésus est présenté comme un enfant très intelligent qui aime discuter et poser des questions notamment au rabbin. Il rencontre plus tard Jean le baptiseur, puis Judas et vous connaissez déjà l’issue de cette histoire. Elle ne se termine pas très bien pour lui.
Il s’agit d’un roman audacieux comme le dit la quatrième de couverture, où l’auteur compare la religion a une secte. Marie a été violée par un soldat qui l’a fait boire. Elle n’est pas présentée comme la sainte vierge. C’est plutôt Joseph qui est un saint dans cette histoire, acceptant d’épouser Marie alors qu’elle est enceinte et élevant Jésus comme son fils. Enfin, Jésus et Marie de Magdala s’aiment passionnément.
C’est un livre court qui se lit rapidement. L’écriture est fluide et agréable. L’auteur est un excellent conteur. Il fait un portrait touchant, très humain de cette icône. Il montre Jésus sous un nouveau jour, féministe. La littérature a le droit d’imaginer, d’inventer, de réinventer, de s’inspirer du réel ou de s’en éloigner. Elle permet de se mettre à la place de l’autre, de combler des zones d’ombre, de poser des questions et d’ouvrir un dialogue. Bref, c’est passionnant.
De religion catholique, je me suis toujours posée la question sur l'histoire de Jésus, Fils de dieu ou pas, c'est selon les croyances.
Sa vie d'être humain aurait pu être celle-ci ......ou une autre, difficile et osé de faire un récit sur un sujet aussi délicat tout en ménageant les susceptibilités et croyances de chacun.
Très beau roman , très "Humain" profond , rempli d'amour et surtout proche de l' idée que je me faisais de ce qu'aurait pu être sa véritable histoire , cela n'engage que moi.
Quelle a été la vraie vie de Jésus ?
Voilà le postulat de base de ce roman déstabilisant, mais surtout inventif.
Quel plaisir de tomber sur ce type d'ouvrage. Trouver un roman où l'auteur n'a pas peur de s'engager vers un terrain délicat, tout en offrant au lecteur une bonne réflexion sur la foi chrétienne et hébraïque.
Avec son titre qui peut paraître provocateur (tant que l'on n'a pas lu le récit), Metin Arditi construit un récit qui pourrait, pourquoi pas, être proche de la réalité !
J'ai toujours respecté la Religion et la Foi des gens, quelle qu'elle soit. Mais il ne doit pas être interdit d'en parler ou de se poser certaines questions. Pour le Catholique que je suis, j'ai été heureux de voir un Jésus “Humain” qui, enfant se pose nombre de questions et qui en grandissant, lutte pour l'égalité de tous, hommes et femmes, pauvres, malades, handicapés, déficients mentaux, etc. J'ai aimé ce Jésus qui a des convictions et refuse l'injustice inscrite dans les dogmes, et prônée par les rabbins. C'est un roman profond et très sensible, libre à nous de l'interpréter comme on le souhaite.
Certains passages choqueront sûrement, l'intervention telle qu'elle décrite de Judas est intéressante, une Marie très belle, pauvre en esprit, mais très gentille, abusée un jour par un soldat romain et qui lui vaudra de tomber enceinte, puis l'histoire d'amour vécu par Jésus et Marie de Magdala… une belle histoire d'amour.
Ce qui m'a plu, c'est l'amour avec un grand A, qui se dégage de cette histoire, l'amour de Jésus envers tous les siens. À aucun moment, je n'ai été choqué, au contraire, j'y ai vu un très bel hommage et une explication tout à fait convaincante du début du Christianisme, et que cela vienne justement de l'auteur Metin Arditi, juif d'origine turque est pour moi très intéressant !
J'ai adoré ce roman mêlant les réflexions et l'intimité de Jésus. Ne jugez ce livre pas avant de l'avoir lu. C'est une réinterprétation de la Religion, soit, mais c'est surtout un roman de paix et de bonté. En tant que juif, Jésus refuse tout simplement d'être un bâtard suite à une “faute” que n'a pas commis sa mère…
Coup de cœur pour moi, pour ce récit racontant la vie de l'enfant, de l'adolescent puis de l'homme qui s'opposa à l'injustice de certains écrits…
"Bâtard" s'entend dire le petit Jésus par son petit camarade de jeux. Jésus est le fils de Marie mais pas celui de Joseph. Marie aurait été abusée par un légionnaire romain. Tout le monde est au courant à Nazareth. Il y a des règles dans la société comme ne pas fréquenter et même pas dire bonjour à une femme qui aurait eu un enfant hors mariage. Exclus aussi les bâtards. Cette injustice anime la colère de Jésus qui trouve les règles de la Loi injustes. Pourquoi un aveugle, un bâtard, un misérable, une prostituée ou toute personne n'ayant pas choisi son sort doit il être mis à l'écart de la société ? Dieu a dit "tu aimeras ton prochain comme toi même". Aimer son prochain n'est pas aussi aimer celui qui est différent et l'aimer encore plus (car si on aime seulement les gens qui nous ressemblent, c'est un peu facile) ? Toute la vie de Jésus sera de lutter contre cette injustice et de vouloir faire accepter les exclus en appliquant une Loi douce et clémente, tolérante comme l'a demandé Dieu dans ses commandements. Malheureusement personne n'écoute Jésus. On le voit comme un rebelle en colère. Colère justifiée puisque lui-même est exclu de la société par sa condition de bâtard. Donc personne ne le prend au sérieux. On lui dit "oui t'as raison mais bon qu'y peut on ? C'est comme ça et c'est tout" (je résume) jusqu'à ce qu'il rencontre Judas qui lui aussi est exclu parce qu'il est lui aussi bâtard. On s'attache très vite à ce Jésus plein d'idéaux. On s'attache aussi très vite à Judas, présenté ici non pas comme un traître mais comme l'ami de Jésus qui au final va lancer le catholicisme. (Bon en magouillant un peu mais tel qu'il nous est présenté, on ne peut pas le détester) Une bien belle réinterprétation de la vie de Jésus avec en plus un certain suspens car même si on sait comment ça finit, le personnage de Judas étant sympathique, on lit pour savoir à quel moment il ne sera plus sympa. On se surprend même à espérer que ça va pas finir par la crucifixion. Passionnant.
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