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Un tueur psychopathe raconte, avec ses mots, le cheminement d'esprit et le parcours initiatique qui ont été les siens. En vingt planches il relate son enfance, la maltraitance dont il a été victime, l'obsession qu'il développe envers sa mère ("la Vierge"), ses fantasmes, son passage à l'acte et la petite "ménagerie" qu'il se construit, ce monde de ténèbres qu'il régit, jusqu'à l'illumination finale.
Laurent Thinès livre ici une version contemporaine et sombre du conte de Loup, qui interpelle par son ancrage analytique, son sens social et sa provocation, et au fil de laquelle transparaît, seule lueur d'espérance, un humour indomptable.
Je ne lis jamais de poésie, je me sens hermétique à ce genre littéraire. Certainement une résurgence de mes années lycées…
Pourtant, j’ai été tentée par La vierge au loup. Si vous me connaissez un peu, vous savez que c’est la deuxième partie du titre Récit d’un psychopathe qui a retenu mon attention.
Lorsque j’ai eu ce petit recueil en main, j’ai été curieuse de découvrir comment on pouvait allier la poésie à un trouble de la personnalité, caractérisé par un comportement antisocial, un manque de remords et d’empathie.
La poésie est un art qui demande un travail particulier sur la langue, avec des sonorités particulières : la rime (mêmes sons à la fin d’au moins deux vers avec une base sur la dernière voyelle tonique), avec des combinaisons de genre (masculines ou féminines), de disposition (rimes plates, croisées ou embrassées) et de richesse (rimes pauvres, suffisantes ou riches). Elle utilise aussi les reprises de sons dans un ou plusieurs vers (allitérations et assonances), parfois un refrain.
Bref, c’est un sacré boulot, même si la poésie s’est modernisée en empruntant des thèmes plus actuels, en se dégageant de la forme versifiée. Et c’est certainement pourquoi j’étais intriguée.
La Vierge au Loup : récit d’un psychopathe relate en vingt planches, le parcours d’un psychopathe qui raconte son enfance ainsi que les sévices dont il a été victime. L’obsession qu’il développe envers sa mère, nommée « la Vierge », fait froid dans le dos. La violence de ce qu’il pose est de plus en plus prégnante et atteint son paroxysme lorsqu’il évoque son passage à l’acte.
Je dois dire qu’à la fin, je me suis demandé si tous les mots de ce personnage, dont le nom n’est jamais évoqué, n’étaient pas fantasmés, imaginés pour échapper à une réalité bien glauque.
J’ai eu le sentiment d’osciller entre réalisme et fantasmagorie avec une évolution cruelle dans un esprit troublé, torturé au symbolisme fort.
https://julitlesmots.com/2021/05/15/la-vierge-au-loup-recit-dun-psychopathe-de-laurent-thines/
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