Il y a bien longtemps, au coeur d'une vallée où allait sinuant un cours d'eau alangui, des berges verdoyantes s'étendaient, accueillantes. On pouvait y errer en tout ravissement, tant la vie s'écoulait douce et paisiblement. Bordée aux alentours de ses forêts altières, on eut dit un écrin de verdure et d'airain subtilement mêlés, bien précieusement ciselé.
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Un peu avant midi, les cloches de Saint-Gengoult tintèrent à la volée, se perdant en écho au creux de la vallée. C'était jour de 15 août.
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J'étais au bord du ru, à demi sommeillant Sur la mousse, étendue, au soleil caressant Lorsqu'une mélodie, imperceptiblement, Vint éveiller mes sens en grand étonnement.
La brise portait les notes le long de la vallée Et élevait les sons à l'orée des forêts.
Je percevais au loin la magie éthérée De cet air qui vibrait dans un souffle envolé.
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Je m'étais assoupie. Et plus que la musique, ce furent le bruit des roues sur le chemin pierreux et le bruit des sabots qui soudain m'éveillèrent. Le chariot avançait tiré par une mule qui allait trottinant, le pas rasséréné, au côté de cet homme qui marchait sans détour soufflant dans un roseau.
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Il était troubadour. Il venait d'Icarie.
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