"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t'aime.
Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps.
Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase.
Il me sembla qu'elle nous parlait :
- Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j'ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
- Allons, allons, Je t'aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète « Je t'aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s'usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver. »
Excellent, Erik Orsenna m'a entrainé dans une histoire drôle qui m'a fait aimer "la grammaire".
Les règles grammaticales y sont expliqué dans un conte fantastique avec des personnages attanchants.
A conseiller à tout le monde !!!
Belle surprise à la clé avec la lecture de cet ouvrage pour lequel je suis clairement sortie de ma zone de confort.
C'est un joli conte, très bien écrit et fort utile pour illustrer avec beaucoup de poésie quelques règles de base de notre grammaire, conjugaison, orthographe "chéries". Je suis tombée sous le charme.
Pour parvenir à ce résultat, Erik ORSENNA met en avant les mots avec un grand M et c'est
sincèrement très beau.
Très émouvants également tous ces mots affolés et hyperactifs parce qu'ils risquent de tomber dans l'oubli ou au contraire très affaiblis car utilisés à tort et à travers.
Délicate intrusion également dans l'univers des relations humaines au travers des liens familiaux.
Bref, 150 pages très riches que je vous recommande chaudement avec en prime des illustrations très sympathiques.
Une grammaire en forme de conte : voilà une idée originale pour réconcilier les esprits récalcitrants avec la syntaxe. Ici les mots "vivent ","se déguisent "et "se marient ". Un roman attendrissant à lire absolument. Merci Monsieur Orsenna !
Quel plaisir de lire la découverte de Jeanne et son frère aîné Thomas, guidé par M. Henri dans l'usine des mots: noms, adjectifs etc. apparaissent avec logique (et fantaisie); enfin la grammaire prend sens!
Lu d'une traite et j'ai enchaîné avec la révolte des accents; restent Les Chevaliers du subjonctif.
J'ai aimé aussi les romans d'Orsenna, tout particulièrement Madame Bâ .
Jeanne et Thomas sont victimes d’un naufrage alors qu’ils traversent l’Atlantique. Ils échouent, privés de la parole, sur une île peuplée de mots.
J’ai beaucoup aimé ce joli conte très poétique. Je ne sais pas s’il est capable de faire apprécier la grammaire à ceux qui la détestent mais pas de doute qu’il plaira aux amoureux des mots en tous genres.
J’ai particulièrement aimé l’avant-dernier chapitre que j’ai trouvé très émouvant.
Une jolie découverte.
C'est intelligent, c'est un peu chiant, ça n'est pas très émoustillant.
Quelle fraîcheur ce conte tendrement illustré par « Bigre ! » et écrit par la douce plume impeccable d’E. Orsenna. Tout compte fait, l’auteur parle peu de grammaire mais surtout de l’usage du vocabulaire et de l’importance des mots. Un seul mot peut engendrer guerre ou paix, haine ou amour, doute ou certitude. « A mort » est à ne pas confondre avec « amour »… Comme tout conte, la morale est, si j’ai bien lu, que sur terre, l’amour est un but à atteindre et que c’est ce chemin qui importe à chacun d’entre nous :
« Les mots sont de petites bêtes sentimentales. Ils détestent que deux êtres humains cessent de s’aimer.
« Pourquoi ? Ce n’est pas leur affaire quand même !
« Ils pensent que si ! Pour eux, le désamour, c’est du silence qui s’installe sur Terre. Et les mots haïssent le silence.
…
« Et les mots… ils peuvent faire recommencer l’amour ?
…
« … Pas toujours, Jeanne. Les mots ne peuvent pas toujours faire recommencer l’amour… Hélas.
« … Mais ça n’empêche pas d’essayer. On essaie, Jeanne, depuis dix mille ans, on essaie tous… »
Naufragés, Jeanne, la narratrice et son frère Thomas, découvrent un nouvel environnement, une ville magique, peuplée d’habitants d’un genre nouveau… ils se nomment verbes, adjectifs, pronoms, et vivent entre eux au milieu d’une organisation bien rôdée : l’usine à phrases, l’hôpital des mots, bref, tout ce qu’il faut à Jeanne et Thomas, accompagnés de M. Henri, pour faire connaissance et découvrir les plaisirs de cet univers.
Un petit livre génial, à mettre entre les mains des grands pour les petits, sans conformisme, qui révèle la beauté de la phrase, le jeu de la création, la richesse de notre langue française.
Un conte drôle, intelligent, émouvant, apaisant : j’ai adoré !
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