"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Écrivaine et féministe, Amandine Dhée témoigne de sa maternité avec laquelle elle doit composer sans véritable modèle familial, mais dont elle fait nalement une force.
Enceinte puis jeune mère, l'auteure raconte la norme qu'on tente quotidiennement de lui imposer et sa lutte pour préserver son émancipation : son éveil politique et la création. Elle s'interroge sur la perception de son propre corps: où dire la violence d' être habitée par un autre ? Sur son métier d'auteure : mon cerveau est colonisé. Même absent, le bébé m' accapare. Mais aussi sur sa sexualité, la répartition des rôles au sein de la famille, la transmission ou encore sur ses propres contradictions...
Devenir mère.
Attendre un enfant.
Le féminisme est-il soluble dans la maternité ?
Peut on rester soi même en devenant mère ?
Devenir autre de par cet autre qui vit en soi, s'en évade mais nous rend captive de ses besoins de son sourire ...
Tels sont les grands thèmes développés par l'auteur dans cet essai autobiographique qui montre qu'on peut toujours raisonner même enceinte, même jeune mère quand l'exploit consiste à garder encore un peu de temps à soi ...
Et quoi de mieux que sécher un déjuener dominical pour garder ce précieux moment !
Un ouvrage que j'ai trouvé bien trop court tant je me suis reconnue (35 ans après) dans les situations évoquées !
A mettre entre les mains de toutes les femmes, enceintes ou pas !
Je remercie vivement ma fille de l'avoir partagé !
Je suis une femme, et en tant que telle, j'ai la possibilité de donner la vie. Je dis bien la possibilité, et non l'obligation ou le devoir.
Par son ironie, Amandine Dhée m'a fait rire, et grincer des dents aussi.
Beaucoup de thèmes sont abordés dans cet ouvrage somme toute assez court.
Nombre de choses sont tues. "Il y a des choses dont on ne parle pas". Amandine Dhée a décidé qu'il n'y avait pas de raison d'enjoliver la grossesse et la maternité, qu'il valait mieux tirer sur les tabous qui planent au-dessus de nos têtes. PAN ! Elle dénonce en toute simplicité, et sans langue de bois : les doutes et les peurs d'une (future) mère, la réalité de l'accouchement, la place de l'homme et de la femme dans notre société, les stéréotypes de genres... Y'a de quoi décomplexer n'importe quelle femme ! Pschiiiit ! Le ballon s'est dégonflé. On relâche la pression. Ça fait du bien.
C'est un livre que je conseille à tous. Homme ou femme. Il se lit très vite, et permet d'avoir (je pense) une véritable vision de ce qu'il peut se passer dans la tête d'une femme lorsqu'elle est enceinte, et lorsqu'elle devient mère, même à demie ou brouillon.
Petit mais costaud !
Tout en réalisme, drôlerie, sensibilité et tendresse.
L’expérience de la maternité au prisme des attentes de la société, du vécu corporel et de la déflagration affective...! Excellent !
La femme brouillon est le cinquième roman d'Amandine Dhée. Elle a remporté avec ce court opus le prix Hors Concours en 2017. L'auteure a écrit ce livre pour frayer son propre chemin parmi les discours dominants sur la maternité, témoigner de ses propres contradictions, de son ambivalence dans le rapport à la norme, la tentation d’y céder. Elle déplore que face à ce moment de grande fragilité et de vulnérabilité, la société continue de vouloir produire des mères parfaites. Or la mère parfaite, dit-elle, fait partie des Grands Projets Inutiles à dénoncer absolument.
Tout commence avec une histoire de spermatozoïdes, de gamètes et d'ovulation. Nous voici propulsé dans l'univers de la maternité. S'ensuit alors les inévitables questionnements. Comment annoncer cet heureux événement ? L'est-il seulement ? N'est-ce pas pure folie que de donner la vie ? Ne vaudrait-il mieux pas avorter ? Cette étape franchie, voici venu le temps des rendez-vous médicaux et administratifs qui n'en finissent plus. Puis, ce ventre tombe dans le domaine public. Les réunions familiales n'ont plus qu'un unique sujet : la maternité. Mais de quoi donc parlait-on avant ? Et quand l'enfant arrive, comment ne pas céder à la peur ? La peur de ne pas pouvoir assumer. La peur de voir sa vie ressembler à un album de Petit Ours Brun. La peur d'être aspirée par cet enfant, qu'il engloutisse sa mère.
Vous l'aurez compris, c'est sur un ton totalement décalé, un poil cynique, qu'Amandine Dhée évoque à la fois la joie de procréer et l'angoisse qui accompagne un tel bouleversement. C'est donc très éloignée des conventions, sans concession qu'elle aborde ce sujet. Elle tranche. Elle éradique la mère parfaite. Et nous, on applaudit. C'est bref, sec, drôlement touchant et tellement vrai. La femme brouillon fait un bien fou à toutes les mamans et celles en devenir. Ce livre déculpabilise. En plus, il n'est pas destiné qu'aux femmes, les hommes et pères peuvent, doivent, le lire ne serait-ce que pour participer à l'éradication de cette mère parfaite qui n'existe pas. Et si en effet, le meilleur moyen de l'éradiquer, c’était de glandouiller ?
Un grand merci aux Éditions Folio. Grâce à vous je sais que je ne serai jamais parfaite... Alors, vive la glandouille et les mères imparfaites !
Belle lecture !
https://the-fab-blog.blogspot.com/2019/01/mon-avis-sur-la-femme-brouillon.html
A l’image de ce livre, ma chronique va être brève. En effet, il faut moins d’une heure pour terminer ce petit récit composé de micro chapitres. Je ne peux donc pas m’étendre par peur de trop en dire.
Dans ces quelques pages, Amandine Dhée se propose de nous ouvrir les voies impénétrables de la maternité. Elle nous livre tous ses doutes, tous ses peurs quant à l’heureux évènement à venir. Elle fait son introspection de femme et de future mère. Elle analyse son rapport à la maman parfaite telle qu’elle l’imagine et telle que le monde la conçoit. Elle fait le constat angoissant que cet acte naturel aux yeux de tous, ne l’est pas vraiment. Rien de scientifique, rien de sociologique, juste une libération, un exutoire pour tout ce qui la tracasse.
Traité avec sincérité, élégance et parfois humour, le sujet devient accessible à tous. Les femmes y trouveront une résonance à leurs appréhensions souvent minimisées, et les hommes un éclaircissement sur un thème insondable pour eux. Sans être inoubliable, c’est à la fois divertissant et instructif !
Un très joli petit opus fort bien écrit sur le changement qu'implique le fait de devenir mère ...Et non, cela ne va pas de soi ;)
Un roman très court qui se lit d'une traite, léger, sujet traité avec humour sur les difficultés de passer de l'état de femme à celui de mère. Chacune d'entre nous peut se reconnaître à travers les questionnements de l'auteur à travers les doutes, les souvenirs de sa propre mère, la transformation physique et morale, comment et pourquoi devenir une mère "parfaite". Finalement, c'est la vie qui décide, et chacun renferme une part de femme brouillon, qu'on le veuille ou non.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2017/11/19/35878088.html
Je me suis reconnue dans cette description de l’ambivalence entre être femme et être mère, surtout quand tout concourt à te ramener uniquement à ta place de mère : « Larousse l’affirme, mère et bébé sont en fusion. Après tout, c’est bien de son ventre qu’il vient, non ? La mère est irremplaçable, ça tombe bien, personne ne veut la remplacer. La société adule la femme – lézard, la hisse sur un piédestal pour mieux la faire taire […] Les femmes devraient toujours se méfier quand on leur accorde un monopole ». Nos sociétés ont des préjugés et des codes tellement ancrés que même les femmes les plus féministes finissent parfois par les intégrer et les reproduire sans s’en rendre compte. Tout est intériorisé, la femme s’efface derrière la mère. Elle a du mal à concilier sa vie de femme et de mère parce qu’on la rejette, pas parce qu’elle n’en est pas capable. Elle n’existe plus. Elle n’est qu’un corps quand elle est enceinte (« Mon ventre bascule dans le domaine public ») qu’on touche, qu’on manipule sans avis (ou alors celui de monsieur), puis qu’une maternante à l’arrivée du bébé.
[...]
Alors oui ce livre peut être terrifiant quand on n’est pas encore parent mais il est intelligent, critique et parfois drôle. Il est réaliste et invite à prendre conscience de tous ces barreaux qu'on dresse autour de la femme enceinte puis maman. Oui, toute femme est une femme brouillon au départ : elle ne sait pas où elle met les pieds, elle ne sait pas vers quelle direction aller mais le brouillon doit finir par devenir une œuvre complète après réflexion justement, après avoir tout vu, tout testé et après s’être affirmé – contre vents et marées.
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