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Amis d'enfance, Cesare et Adel se sont engagés ensemble dans l'armée après le bac. Un an plus tard, ils attendent le combat dans le désert koweitien, lors de la première Guerre du Golfe (1990-91). Très vite, Adel, d'origine maghrébine, devient le souffre-douleur de son régiment, et finit par se suicider. A son retour, Cesare en porte longtemps la culpabilité. Une nouvelle fois, Samira Sedira explore le destin douloureux d'un enfant de l'immigration maghrébine, avec pertinence et originalité.
Janvier 1991 : un soldat français s'est suicidé dans le désert d'Arabie et la scène envahit tout notre espace mental, avec ses réminiscences rimbaldiennes et son décor asséché par la brutalité du soleil. Voici ensuite ses camarades qui découvrent le corps et qui, dans un cortège funèbre sans pleurs, le portent jusqu'au camp. On sait, dès lors, que c'est dans ce décor aride que se nouent et se disjoignent les destins.
De leur enfance à Toulon, Cesare et Adel ont construit une puissante amitié, un lien quasi gémellaire peut-être en partie dû à leur statut commun de fils d'immigrés, italiens chez le premier, maghrébins pour le second. Si bien que lorsqu'après le bac, Adel s'engage dans l'armée, Cesare suit la même voie. Adel convaincu de pouvoir ainsi se fondre dans l'histoire française ; Cesare incapable de s'orienter dans une vie dont Adel serait absent. Appartenant tous deux à un régiment de spahis, ils sont envoyés dans le Golfe en 1990. La peur rampante, la promiscuité, l'attente qui s'éternise, corrompent les rapports entre les soldats nourris à la mamelle de la virilité exacerbée et du rejet violent de tout ce qui est différent. Adel devient la cible de toutes les moqueries, de toutes les venimeuses insinuations et de l'amalgame avec les ennemis à combattre. Silence et sourire sont ses seules armes contre les humiliations incessantes et Cesare voit soudain la fragilité de son ami, fragilité qu'il assimile à une faiblesse repoussante.
Février 1992, en France, Cesare n'émerge plus jamais des cauchemars qui n'attendent pas son sommeil pour le torturer. Revenu chez sa soeur, Gabrielle, après la guerre du Golfe, il ne trouve d'exutoire à sa souffrance indicible que dans la marche. Gangrené par son sentiment de culpabilité, par cette pitié mêlée de dégoût qu'il s'est vu capable d'éprouver envers son ami, Cesare arpente les rues parisiennes sans jamais trouver la paix, ni ces larmes qu'il reprochait silencieusement à Adel. Mais le silence d'un cimetière toulonnais, où ne fredonne que le vol d'un bourdon, peut bruire de tous les pardons.
Dès le début, j'ai su que le roman de Samira Sedira me saisirait le coeur, tant par l'histoire qu'il raconte que par les mots qui la racontent. L'écriture, d'une pureté absolue, rend à chaque chose ses couleurs et son intensité par un mouvement ample, sans images superflues, sans aucune scorie qui viendrait détourner de l'essentiel. Je ne sais pourquoi précisément cette écriture n'a cessé de m'évoquer le Flaubert de la seconde "Education sentimentale". Dans ce dépouillement sans sècheresse et dans le rythme des phrases, peut-être, qui permettent d'exprimer et de rendre sensible l'écoulement de la vie. Cette beauté et cette puissance ont porté mes émotions tout au long de ce roman superbe.
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