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À la fin d'une chasse à courre, pendant la curée, les chiens dévorent les entrailles de la bête tuée.
" De l'or et de la chair ", Émile Zola résumait ainsi La Curée.
L'or, c'est Aristide Saccard. Ce bourgeois affairiste vorace veut saigner Paris et se repaître de l'argent qui coule dans les veines d'une capitale bouleversée par les travaux haussmanniens. Sans scrupules, il triche, vole, ment et manipule... même ses proches.
La chair, c'est Renée, la seconde épouse de Saccard. Jeune femme comblée et courtisée, elle cherche à tromper son ennui en dilapidant sa fortune et en goûtant la jouissance de l'interdit. Or qu'y a-t-il de plus immoral que d'entretenir une relation fiévreuse avec un beau-fils que l'on a élevé ?
À travers des dessins somptueux, Éric Stalner et Cédric Simon nous offrent une version sublimée et moderne de l'oeuvre de Zola. La Curée, c'est l'argent tout-puissant qui nourrit le vice et la débauche. Une critique sociale corrosive d'une incroyable actualité.
Il est des grands classiques de la littérature française qui se voit transformer, remodeler en BD. C’est le cas pour La Curée d’Emile Zola et après cette lecture plaisir je ne peux que m’incliner devant le talent des créateurs de cette BD. Commençons par le texte qui bien que condensé, nous offre tout ce qu’il faut pour la compréhension de l’époque et de l’intrigue. Zola disait ceci de La Curée : « De l’or et de la chair » Avec le personnage principal d’Aristide Saccard nous trouvons la soif de pouvoir et d’ d’argent quitte à se défaire de la morale. C’est le pire des escrocs mais sa soif est inépuisable. Avec Renée, la seconde épouse de Saccard on a affaire aux plaisirs de la chair dans toute son immoralité puisque l’objet de ses attentions est son beau-fils. Voilà le tableau dressé ne restait plus que le fabuleux coup de crayons de l’illustrateur pour nous immerger dans le Paris Haussmannien de l’époque. Il utilise un nuancier de couleurs qui s’accorde avec les faits ou l’humeur des personnages et j’ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans ses dessins. Le vice et la débauche sous forme de satire sociale avec les trognes des grands bourgeois, leurs bouches avides en gros plan m’ont fort impressionnée. Les rues de Paris, l’intérieur des appartements et tous les détails des habillements sont parfaitement rendu et permette de s’immerger dans l’histoire. Comment faire fortune sous Napoléon III, une carrière d’arriviste étonnante et qui montre à quel point le monde des affaires et de la finance était en pleine effervescence avec les grands travaux d’Haussmann. Une première BD qui sera suivie de Pot Bouille et j’espère de bien d’autre encore avec la série des Rougon-Macquart et ses en vingt tomes, il y a suffisamment de terreau pour remettre au goût du jour ces grands classiques. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/06/23/38373252.html
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