"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ils sont quatre : hugo et son amie charlie, mathias et mansour.
Lycéens ou étudiants, fous d'héroïc fantasy, de littérature, de jeux vidéo ou d'arts martiaux. ils sont contactés par les elfes noirs pour accomplir la prophétie qui sauvera un monde inconnu de la folie destructrice du sang noir. mais en passant dans le monde de l'alta, leurs corps se sont transformés. pour traverser la forêt elfique et combattre, il leur faudra apprivoiser leurs nouvelles apparences.
Et découvrir la vérité de leurs âmes.
Il y a des livres qui vous marquent, qui vous hantent. Depuis la toute première fois où mon regard s’est posé sur La confrérie des âmes – au CDI du collège, une matinée d’automne, tandis que j’aidais la documentaliste à remettre un peu d’ordre sur les étagères –, celui-ci n’a jamais quitté mon esprit. Des semaines durant, j’ai bataillé contre l’envie impérieuse de le lire – je n’avais pas encore choppé le virus de la fantasy et je n’avais alors aucune envie de me plonger dans un livre avec des guerriers sur la couverture. Mais rien à faire, à chaque fois que je passais devant le rayonnage, je ne pouvais m’empêcher de le prendre, de le feuilleter, avant de le reposer vivement avec un petit air coupable. Jusqu’au jour où j’ai craqué. Je l’ai emprunté, je l’ai dévoré. Et je l’ai rendu en me disant que ça y est, j’allais enfin pouvoir retourner à mes lectures habituelles après cet interlude … Grossière erreur. Depuis lors, non seulement je suis devenue une lectrice compulsive de fantasy, mais surtout La confrérie des âmes n’a cessé de revenir à la charge : « achète-moi, relis-moi ! ». Et comme je suis incapable de résister à cette duologie … j’ai craqué. Je l’ai acheté dès que je l’ai trouvé en occasion. Et je l’ai relu dès que j’en ai eu l’occasion.
Charlie, Hugo, Mathias et Mansour : rien ne semblait les prédisposer à se rencontrer, et encore moins à former une Confrérie. Rien … sauf la terrible menace qui pèse au-dessus de l’Alta. Pour sauver leur monde, les Elfes Noirs sont passés dans le nôtre à la recherche des Quatre, qui seuls pourront mettre fin au péril du Pouvoir du Sang Noir. Charlie, Hugo, Mathias et Mansour forment une des douze Confréries dont la mission est de se rendre sur l’Alta pour détruire à jamais cette menace. Mais seules leurs âmes passeront dans cet autre monde : elles intégreront un nouveau corps, un réceptacle qui leur permettra de mener à bien leur mission. Et leurs nouvelles apparences, choisies par leur âme, pourraient bien leur apprendre bien des choses sur eux-mêmes …
J’ai beau tourner et retourner la question dans tous les sens, je ne comprends pas pourquoi ce livre n’est pas plus connu, et surtout pourquoi il est si mal noté sur Livraddict … Car à mes yeux, c’est un bon – voire un très bon – ouvrage de high fantasy. Alors bien sûr, l’intrigue semble au premier abord assez classique : un monde en péril, une prophétie, des élus destinés à vaincre le Mal … Mais je vous assure que ce livre est bien plus que cela, et qu’il se démarque vraiment – de façon extrêmement positive – des autres romans du même genre. Nos quatre jeunes héros ne forment pas uniquement une Confrérie, mais bel et bien une Confrérie des âmes : ce ne sont pas leurs compétences martiales qui sont décisives dans cette course contre la montre, contre la mort, mais bien plutôt ce qu’ils sont au fond d’eux-mêmes, ce qu’ils se cachent parfois à eux-mêmes. Plus qu’une simple lutte entre le Bien et le Mal, c’est une véritable quête initiatique que vont vivre Charlie, Hugo, Mathias et Mansour … Au bout du chemin ne se trouve pas uniquement la victoire ou l’échec, mais bien plus la connaissance de leur identité profonde. Et au cœur de l’âme humaine se cache le meilleur comme le pire …
Alors on ne va pas se mentir, pour l’habituée du genre que je suis désormais, certains « coups de théâtre » sont visibles à des kilomètres à la ronde et l’effet de surprise est loin d’être présent. Ajoutez à cela les souvenirs – assez vivaces, comme vous l’aurez compris – de ma première lecture (qui remonte pourtant à presque 10 ans maintenant) et vous comprendrez que je savais parfaitement ce vers quoi m’emmenait l’auteur … Mais cela ne m’a pas empêché de prendre un grand plaisir à suivre Charlie et Hugo – c’est tellement beau ce qui se joue entre eux, tellement doux, tellement pur, vraiment, je suis amoureuse de leur histoire d’amour –, ainsi que Mansour – que j’ai bien plus apprécié cette fois-ci que la première fois, une question d’âge sans doute – et Mathias – qui se fait si discret et qui occupe pourtant une place centrale dans le dénouement de l’intrigue. J’ai aimé découvrir l’Alta à leurs côtés, j’ai aimé les accompagner dans leurs péripéties – assez peu de batailles, finalement – et observer comment, au fil des chapitres, ils apprivoisaient l’apparence que leurs âmes avaient choisis, et assimilaient ce que cela leur apprenait sur eux-mêmes … et ce que cela peut apprend au lecteur sur lui-même.
Car finalement, Charlie, Hugo, Mansour et Mathias, cela pourrait être nous : ce sont quatre jeunes tout ce qu’il y a de plus « normaux », passionnés de lecture, de fantasy, d’arts martiaux ou de jeux vidéo. Pas mal de lecteurs peuvent se retrouver en eux, s’identifier à eux … Et d’une certaine façon, c’est logique : quand un lecteur se plonge dans un livre, c’est un peu comme s’il passait dans un autre monde ; quand un lecteur s’attache et s’identifie à un personnage, c’est un peu comme si son âme s’accrochait à lui … On pourrait finalement imaginer que Charlie, Hugo, Mansour et Mathias sont des « allégories » des lecteurs de l’imaginaire qui rêvent bien souvent de devenir les héros des livres qu’ils dévorent. J’aime beaucoup cette « mise en abime », ce parallèle discret entre les quatre protagonistes et le lecteur. Cela apporte vraiment un petit « plus » à cette histoire qui, par ailleurs, est incroyablement palpitante, captivante, haletante … Passés les premiers chapitres, assez lents et introductifs, commence un véritable compte à rebours : les Quatre doivent parvenir à la Forêt-des-Ames avant l’ennemi, tout en découvrant la vérité de leur âme, de leur cœur, de leur être, tout en apprenant à être eux-mêmes, pleinement. Mine de rien, ce livre est un véritable page-turner : en deux jours à peine, j’arrivais à la fin sans avoir compris comment !
En bref, vous l’aurez bien compris : hier comme aujourd’hui, ce premier tome a vraiment su me charmer, et ce malgré sa trame finalement assez classique. Il a un petit truc en plus, assez indéfinissable en réalité, qui le rend à mes yeux parfaitement inoubliable en dépit de cette apparente simplicité, tant du point de vue de l’intrigue que de celui de la narration … C’est vraiment un livre que j’ai pris plaisir à redécouvrir, et que je prendrais assurément plaisir à relire dans quelques années, car je ne m’en lasse vraiment pas ! Du coup, vous vous en doutez, je vous le recommande chaudement : si vous aimez sortir des sentiers battus et découvrir des romans « peu connus », si vous aimez la fantasy et ses sous-genres, si vous aimez les histoires qui vont droit au but sans s’encombrer de maintes circonvolutions inutiles, alors n’hésitez pas à vous ruer sur cette duologie si, par hasard, celle-ci croise votre route !
https://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2019/10/la-confrerie-des-ames-tome-1-vincent.html
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