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"Comme elle ne savait pas où mettre la chienne, elle la posa sur sa poitrine. Elle se logeait parfaitement dans ses mains et sentait le lait. Une envie terrible de la serrer très fort et de pleurer s'empara d'elle.".
Sur la côte pacifique colombienne, entre océan déchaîné et jungle menaçante, vivent Damaris et son mari pêcheur dans un cabanon de fortune. Elle est mélancolique, mais ce n'est pas dû à sa vie démunie : Damaris n'a jamais réussi à tomber enceinte et elle en souffre de plus en plus. Alors quand sur un coup de tête elle adopte un chiot, l'animal devient une source infinie d'amour qu'elle va choyer sans relâche dans leur univers si hostile. Mais un jour, la chienne disparaît, plongeant Damaris dans un immense désarroi.
Une exploration féroce et bouleversante du désir maternel. Une lecture choc qui dépayse autant qu'elle bouscule.
Subsistant de leurs maigres revenus de femme de ménage et de pêcheur, Damaris et son mari Rogelio habitent un logement de fortune accroché à la montagne colombienne, entre mer et jungle. Désespérée à la quarantaine de n’être jamais tombée enceinte, Damaris adopte un jour un chiot, qui ne tarde pas à occuper une place centrale dans sa vie. Son univers s’écroule lorsque la chienne disparaît…
A mi-chemin de la nouvelle et du roman, le récit nous emmène dans un coin de Colombie, où quelques villages, perchés en lisière de jungle sur une côte escarpée battue par la mer, tentent de repousser les assauts d’une nature qui semble n’avoir de cesse que de les effacer. Entre marées et vagues traîtresses, pluies diluviennes et touffeur permanente, végétation envahissante et faune dévoreuse en tout genre, subsister est une lutte quotidienne d’autant plus usante qu’elle se déroule dans la pauvreté et des conditions de vie particulièrement rudimentaires.
Pourtant, le plus terrible pour Damaris reste son désir d’enfant inassouvi qui, au fil des ans, l’a encore bien plus minée qu’elle ne l’imagine. Comme un bois secrètement rongé de l’intérieur et sur le point de s’effondrer, cette femme n’est plus qu’une enveloppe vide prête à se déchirer au prochain accroc. Envahie par un amour dévorant et possessif que les fugues de la chienne finissent par muer en haine, elle se retrouve face à ses failles les plus intimes et les plus anciennes, dévastée par une culpabilité qui la ramène au drame vécu dans son enfance.
Au fil d’une narration sobre et implacable où l’amour s’avère aussi asphyxiant que la jungle qui enserre le village, Pilar Quintana incarne une histoire âprement tragique de désir d’enfant, dans un complexe portrait de femme d’une irréprochable justesse.
La Colombie, sur la Côte Pacifique. Damaris est une jeune femme noire, qui vit avec Rogellio, qui est pêcheur et chasseur. Une vie simple, misérable, dans une modeste colline, dans une cabane faite de briques et de brac. Ils travaillent aussi à la surveillance et entretien d'une grande maison de vacances de blancs, de la capitale. Damaris nous raconte sa modeste vie, es rêves, ses espoirs, elle n'arrive pas à avoir d'enfants, malgré les visites au médecin, au sorcier qui lui prescrit des plantes. Un jour, elle adopte une jeune chienne, qu'elle va dorloter comme un enfant mais cet animal va aussi le décevoir.
Le portrait d'une jeune modeste femme, noire, touchante. L'auteure va nous décrire aussi la vie très modeste sur cette côte Pacifique, où se côtoient des noirs, pêcheurs, agriculteurs, chasseurs et des blancs de la capitale qui viennent dans leur grand maison de vacances et quelques touristes qui viennent dans les hôtels de la côte.
Un tableau de la société colombienne, un conte à la Garcia Marquez.
Merci à des copinautes qui m'ont conseillé la lecture de ce texte.
Colombie. Damaris, bientôt quarante ans et mariée à Rogelio, est en mal d’enfant. La maternité se refuse à elle et elle doit se faire une raison, elle ne réussira pas à tomber enceinte. C’est alors qu’elle décide d’adopter une chienne. Pourtant, la blessure de Damaris ne cesse de croître.
C’est un très court roman que propose ici Pilar Quintana, puisque l’on peut aisément le qualifier de nouvelle. Pourtant, en peu de pages, l’auteure a su créer une grande dimension psychologique et au travers d’un personnage feminin incroyablement profond, elle déroule une histoire tragique et malsaine.
Bien évidemment, j’ai été profondément touchée par le mal-être de Damaris et cette envie de maternité qui se refuse sans cesse à elle. Si au début j’ai trouvé touchante la relation qu’elle va établir avec son animal, j’ai vite compris que le drame couvait. Peu à peu, le roman monte en intensité jusqu’au dénouement tragique et laissant peu d’espoir.
Pilar a su créer une atmosphère pesante et j’ai été en totale immersion dans ce village colombien où les tempêtes et les fortes pluies font rage. Damaris porte l’histoire à elle-seule, et la voir perdre totalement pied est bouleversant. Beaucoup d’événements terribles sont présents dans ce court récit. Je ne peux en dire davantage sous peine de vous spoiler les événements mais l’auteure a réussi son pari.
La plume de l’auteure est sobre, fluide et entraînante. Il n’y pas forcément de longues descriptions et les états d’âme de Damaris sont davantage suggérés. Pourtant, le lecteur saura appréhender à quel point la jeune femme a finalement besoin d’aide. Sous un style franc, le lecteur suivra le quotidien d’une femme totalement déboussolée.
Un roman qui a toutes les allures de conte cruel, auprès d’une protagoniste en plein mal-être. Ce court récit est percutant et en peu de lignes, l’auteure déroule une intrigue bouleversante.
Ce texte comme une allégorie de la maltraitance.
Je te veux, je t’aime, tu deviens autre que celui que je désire, je t’en veux. Je te fais payer de ne pas être docile et malgré les brimades de revenir fidèle. Malgré le rejet, les humiliations et les maltraitances un animal (ou même un enfant), revient toujours vers son référent. Vulnérable il est à la merci de celui qui devrait le protéger. Il est finalement peut être souhaitable qu’aucun enfant ne se soit installé au sein de ce couple tant désireux d’en obtenir un. Ce couple en mal d’amour qui ne sait pas comment le distribuer. L’histoire d’une maternité féroce et désœuvrée.
Ce récit m’a mise mal à l’aise. La violence permanente maintient une tension acérée à tout point de vue et en ce sens il est plutôt réussi mais cela a contrarié ma lecture. C’est un roman de douleurs, de deuil, d’amour abimé, qui ne trouve pas apaisement. La tournure que prend l’histoire est étonnante voir presque incongru. Je ne m’y attendais pas et j’ai été désappointé. Je l’ai fini en espérant que… mais ce fut sans revirement !
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/09/la-chienne-de-pilar-quintana.html
Lorsque Damaris se retrouve en présence d’un petit chiot, elle décide de l’adopter sur un coup de tête. Damaris a quarante ans l’âge « où les femmes se dessèchent » et n’a jamais pu avoir d’enfant. Ce drame l’a peu à peu éloignée de son mari, Rogelio, un être maussade et bourru.
Damaris s’attache démesurément à cette petite chienne. Jusqu’à ce que celle-ci disparaisse, au grand désespoir de Damaris. La suite de leurs relations sera faite de départs et de retours de la chienne, qui, trahison suprême, reviendra grosse de ses escapades.
Ce court roman, moins de 100 pages, est un condensé d’émotions. On traverse avec Damaris toutes les étapes de sa relation avec l’animal. D’amour passionné et fusionnel, les sentiments de Damaris deviennent indifférence puis détestation lorsqu’il devient évident que la chienne n’aura de cesse que de s’échapper dans la jungle, laissant Damaris à sa solitude.
En parallèle, Pilar Quintana nous décrit le parcours d’une femme qui souhaitait plus que tout devenir mère et qui aura tout tenté pour y parvenir (potions, chamanisme...). Damaris vit cette impossibilité comme un échec qui lui ôte toute raison de vivre et qui la tient loin de son mari et même de sa famille dont elle redoute le jugement.
Le récit est aussi habité par une atmosphère étouffante, née des paysages de cette Colombie sauvage, celle de la jungle, des serpents, des moustiques voraces et des orages violents qui ne font toutefois pas retomber la chaleur écrasante.
La Chienne est un roman puissant et profond, une fable cruelle et tragique qui laisse peu de place à l’espoir mais qui est aussi emprunt d’une grande poésie.
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