La #Critique Pour/Contre de Cassandre et Noëlle Roland pour La Cache de Christophe Boltanski (Stock)
« J'évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. A chaque tour, je découvre une nouvelle pièce. En guise d'indice, je dispose à ce stade d'une clé, d'un frigo à moitié vide, d'un samovar et d'une sonnette. Je ne suis pas en présence d'un meurtre, mais d'une disparition. La question à laquelle je dois répondre est la suivante : où est caché le Docteur Lenoir ? » C'est l'histoire d'une famille d'exception à travers le prisme de l'appartement où ils ont vécu cloîtrés. Chaque pièce raconte une histoire faite de peur, d'exil, une histoire de survie et de résilience. Étienne, juif d'Odessa, le grand-père du narrateur, et Marie-Élise, qui sentent l'étau se resserrer sous l'Occupation. Étienne est médecin hospitalier à Saint-Antoine. Son statut d'ancien combattant le protège des lois édictées par Vichy qui interdisent aux Juifs d'être membres d'une administration publique. Mais à partir d'août 1941, il ne peut plus consulter, même à domicile.
Marie-Élise, handicapée par la polio, se déplace aidée de deux de ses enfants, Anne et JeanÉlie.
La famille est littéralement soudée et a peur de tout. En 1942, devant le risque de rafle, le divorce est prononcé. Pour tous, Étienne disparaît. Il quitte femme et enfants. Il est en réalité dans une cache à deux pas du lit conjugal, sous le plancher, où il vivra pendant deux ans. Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français doit s'abriter des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l'héritage de la peur, mais aussi de l'excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d'ombre qui aurait pu tout engloutir ?
La #Critique Pour/Contre de Cassandre et Noëlle Roland pour La Cache de Christophe Boltanski (Stock)
Alors que son roman La cache, fait partie du top 10 des explorateurs de la rentrée littéraire, Christophe Boltanski a accepté de répondre aux questions des explorateurs lecteurs.
Découvrez le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2015 par les explorateurs de lecteurs.com Tous nos conseils de lecture pour les incontournables de cette rentrée
Bien qu’ayant eu du mal à entrer dans Le guetteur, le dernier roman de Christophe Boltanski, j’ai tenu à lire le précédent, La cache, car j’avais ensuite été conquis par l’histoire de cette mère, héroïne très discrète pour l’indépendance de l’Algérie, morte dans un isolement assez terrible.
La cache, c’est un appartement parisien, rue de Grenelle, que l’auteur fait découvrir au fil du livre, en agrémentant chaque partie d’un plan simplifié : « Ils habitaient un palais et vivaient comme des clochards ».
Autant je comprends le parti-pris littéraire d’un récit décousu mélangeant époques et personnages, autant il m’a été difficile de m’y retrouver, les premières lignes de chaque chapitre n’annonçant pas de qui parle l’auteur.
Plusieurs générations se mêlent, se croisent alors que ce roman familial commence dans une Fiat 500 où se tassent cinq personnes. C’est là que ça devient compliqué mais qu’importe, j’ai apprécié les descriptions minutieuses de chaque pièce que j’ai visitée au fur et à mesure que progressait le récit.
Cette Mère-Grand, héroïne principale qui s’efface de temps à autre, écrivait des romans sous pseudonyme, avait subi la polio, terrible maladie dont elle n’acceptait pas les conséquences, luttant avec une vaillance admirable pour ne pas être traitée en infirme.
Les Boltanski, famille juive est venue d’Odessa où l’auteur se rend en 2014 pour trouver des actes officiels. Dans notre pays, c’est : « L’histoire édifiante, maintes fois racontée d’une intégration réussie, d’une ascension sociale rapide, par la grâce de l’école républicaine. » Puisque tout cela se déroule au XXe siècle, les drames sont inévitables et, je dois le reconnaître, ce sont les pages que j’ai préférées.
Le grand-père a fait deux ans de tranchées comme médecin auxiliaire avec les brancardiers, sur le front : « Des attaques dont l’absurdité saute aux yeux des hommes qui les mènent, avec la même violence que des obus. » Sa croix de guerre, il ne l’a jamais montrée mais, dans les années qui suivirent : « Son milieu dit hospitalier, immaculé, assermenté, nourrit un antisémitisme virulent. »
De nouvelles années très sombres voient l’appartement mériter son nom de cache avec, à nouveau, des pages émouvantes sur une période à ne jamais oublier pour ne pas la revivre. J’ai fait cette visite. J’ai tenté de comprendre et de connaître un peu les membres de cette grande famille mais je retiens cette phrase de l’auteur qui explique cet hommage indispensable : « Je n’ai jamais été aussi libre et heureux que dans cette maison. »
Cette grande fresque familiale qui brasse plusieurs époques très fortes amorce le roman suivant, évoqué plus haut et je regrette simplement qu’en plus des croquis des lieux, un arbre généalogique n’ait pas été ajouté. Cela m’aurait aidé.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Christophe Boltanski, grand reporter à l’obs, raconte l’histoire de sa famille.
Enfant il vécut tous ses jours de congé chez ses grands-parents, rue de Grenelle.
Vraisemblablement originaire d’Odessa, le grand-père, médecin, subit le régime nazi durant la guerre et dut se cacher.
La grand-mère, atteinte de polio, a une très forte personnalité.
Avec les oncles et tante, la famille vit dans une osmose totale bien qu’il y ait énormément de non-dits sur l’histoire familiale..
C’est intéressant, mais bizarrement, je ne suis pas vraiment entrée dans cette autobiographie.
Est-ce du au style ? Pourtant pas si mal. Je ne sais pas.
J’ai même survolé certains passages.
Pourtant j’ai beaucoup aimé la grand-mère.
L’auteur a adoré cette maison rue de Grenelle où il vécut une enfance très heureuse mais vraiment hors norme. Le genre d’enfance qui forge une personnalité qui peut se révéler fragile.
Le premier roman de Christophe Boltanski, bâti à la manière du jeu le Cluedo, pièce par pièce, nous présente l’appartement de la famille Boltanski, Rue-de-Grenelle, comparé à un être vivant, dans lequel le narrateur évolue, passant d’une époque à une autre, d’un personnage à l’autre.
« J’évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. Par une heureuse coïncidence, il y a autant de pions que de protagonistes. Hormis le colonel Moutarde, il est facile d’identifier qui peut exercer les rôles de Mademoiselle Rose, Madame Pervenche, Professeur Violet, Monsieur Olive ou Madame Leblanc. »
« Dans chaque partie de la maison, je convoque un ou plusieurs personnages, je vérifie les alibis de chacun, j’émets une hypothèse et je me rapproche un peu plus de la vérité. Si la victime est la même que dans le Cluedo, l’intrigue change. Je ne suis pas en présence d’un meurtre, mais d’une disparition. La question à laquelle je dois répondre est la suivante : où est caché le Docteur Lenoir ? »
Ce roman nous présente un narrateur en quête d’identité, à la recherche de vérité sur sa famille, qui a des difficultés à démêler le vrai du faux. Peu à peu, le lecteur découvre les secrets de la famille Boltanski, secrets qui sont parfois des chocs pour les membres de cette famille. Ainsi, quand Etienne découvre qu’il est juif.
« Quand je dois expliquer d’où vient mon nom, je ne dis pas de Russie, encore moins d’Ukraine, mais d’Odessa. Lorsqu’on me demande mes origines je réponds : « Odessa »…
Compte tenu du bric-à-brac identitaire dans lequel je me débats, ce pis-aller permet d’éluder des questions embarrassantes. Odessa, c’est simple et de bon goût. »
Ce roman est une galerie de personnages originaux qui gravitent autour de la grand-mère, Mère-Grand comme la nomme le narrateur. Mère-Grand est certainement le personnage le plus incroyable du livre.
Suite:
https://caflittraire.wordpress.com/2016/02/17/la-cache-de-christophe-boltanski/
Un Prix Femina intéressant, mais un peu brouillon à mon goût. Chaque chapitre n’a rien à voir avec le précédent, aucun fil directeur. Soit, c’est fait exprès et exprime, dans la construction du texte, une construction familiale peu commune.
J’ai tout de même bien aimé la présentation de la maison, en commençant par la cour, puis décrivant les pièces de la maison petit à petit, avec leur lot de souvenirs.
Peu de psychologie, mais des descriptions de faits et gestes des personnages, comme les verrait un enfant.
Une lecture qui ne me marquera pas longtemps.
L’image que je retiendrai :
Celle de la Mère-Grand atteinte de polio et qui fait tout pour que personne ne le remarque.
Une citation :
» Cette famille n’est qu’une longue suite de pseudonymes, de sobriquets, d’alias achetés ou imaginaires. Des noms plus tout à fait propres à force d’en cacher d’autres qui posent tous la même question : « Qui sommes-nous ? » (p.184)
http://alexmotamots.fr/?p=1405
Roman à lire, même si on est à la limite du romanesque. C'est en tous cas bien écrit, sur un sujet passionnant. Ça dit beaucoup de choses sur le handicap, l'antisémitisme, la famille, la création, la haine, la peur... livre impressionnant, à lire !
Christophe Boltanski raconte l’histoire de sa famille, une famille de juifs ballottée au gré des soubresauts de l’histoire, d’Odessa à Paris, des personnes fracassées, qui par la maladie, qui par l’abandon, la Shoah ou l’absence…
A Paris, c’est rue de Grenelle que cette famille meurtrie va se blottir et recréer sa propre géographie, dans un appartement où chaque pièce est rattachée à des personnages, des souvenirs. Le roman se découpe au gré de la découverte des lieux, ce qui est un peu perturbant, car cela implique des retours en arrière fréquents.
Si j’ai apprécié cette chronique familiale ancrée dans une longue période de l’histoire française, j’ai été gênée par le ton qui m’a paru froid et distancié, étonnamment impersonnel, et une écriture qui m’a semblé plus journalistique que chargée d’émotion.
Un roman intéressant néanmoins, qui a plu à beaucoup de lecteurs.
https://familytripandplay.wordpress.com/2016/02/29/lecture-la-cache-de-christophe-boltanski/
Quelle famille! C'est une histoire folle de personnes toutes plus extraordinaires les unes que les autres. On s'emmêle un peu entre les générations, on se perd dans cette maison qui est un des. personnages du livre. C'est parfois très cocasse. Mais la vraie folie est celle de l'extérieur: la bêtise et la médiocrité qui cherchent invariablement qui malmener et haïr.
lu par Th!erry
Une éducation insolite
Pour son premier roman, Christophe Boltanski nous entraine à la découverte de l’hôtel particulier de la rue de Grenelle où il décrit
l’histoire de sa famille sur trois générations. Immersion dans un mode de vie complètement atypique et une éducation qui ferait fuir tout parent normalement constitué !
Dès le début du récit, le lecteur découvre des tranches de vie complètement extravagantes et pour le moins inattendues (comme les voyages en automobile…)
La grand-mère ,Myriam, handicapée mais d’une volonté inouïe, orchestre la vie familiale.
La cache est l’endroit occupé par Etienne, le grand-père juif converti au catholicisme qui va rester reclus dans une sorte de cagibi en 1943-1944 , pour échapper à la déportation. Etienne, témoin de la boucherie de la première guerre mondiale, brillant élève obtenant la reconnaissance de la République,
qui assiste incrédule à sa dégradation sociale. Un bouleversant hommage.
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