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Le premier roman de Christophe Boltanski, bâti à la manière du jeu le Cluedo, pièce par pièce, nous présente l'appartement de la famille Boltanski, Rue-de-Grenelle, comparé à un être vivant, dans lequel le narrateur évolue, passant d'une époque à une autre, d'un personnage à l'autre.
« J'évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. Par une heureuse coïncidence, il y a autant de pions que de protagonistes. Hormis le colonel Moutarde, il est facile d'identifier qui peut exercer les rôles de Mademoiselle Rose, Madame Pervenche, Professeur Violet, Monsieur Olive ou Madame Leblanc. »
« Dans chaque partie de la maison, je convoque un ou plusieurs personnages, je vérifie les alibis de chacun, j'émets une hypothèse et je me rapproche un peu plus de la vérité. Si la victime est la même que dans le Cluedo, l'intrigue change. Je ne suis pas en présence d'un meurtre, mais d'une disparition. La question à laquelle je dois répondre est la suivante : où est caché le Docteur Lenoir ? »
Ce roman nous présente un narrateur en quête d'identité, à la recherche de vérité sur sa famille, qui a des difficultés à démêler le vrai du faux. Peu à peu, le lecteur découvre les secrets de la famille Boltanski, secrets qui sont parfois des chocs pour les membres de cette famille. Ainsi, quand Etienne découvre qu'il est juif.
« Quand je dois expliquer d'où vient mon nom, je ne dis pas de Russie, encore moins d'Ukraine, mais d'Odessa. Lorsqu'on me demande mes origines je réponds : « Odessa »...
Compte tenu du bric-à-brac identitaire dans lequel je me débats, ce pis-aller permet d'éluder des questions embarrassantes. Odessa, c'est simple et de bon goût. »
Ce roman est une galerie de personnages originaux qui gravitent autour de la grand-mère, Mère-Grand comme la nomme le narrateur. Mère-Grand est certainement le personnage le plus incroyable du livre.
« Elle ne disait jamais qu'elle avait eu la polio. A ceux qui l'interrogeaient sur son infirmité, elle répondait : « Je suis tombée d'un pic ! » comme si elle revenait des sports d'hiver avec une foulure. Jusqu'au bout, elle refusa l'usage d'appareils orthopédiques, même les plus discrets. Qu'une paire de béquilles la désignât à l'attention d'autrui et, pire encore, à sa pitié lui paraissait insupportable. Pas question non plus d'utiliser une chaise roulante à l'aéroport....
Elle voulait passer inaperçue, mener une vie normale. »
La construction de ce roman est vraiment originale, des personnages uniques, intéressants.
Un seul petit bémol à ce premier roman, le lecteur se perd parfois dans la galerie de personnages. Un arbre généalogique aurait été une aide précieuse.
Pourtant, un roman à lire absolument.
Messages : 3
Le 17/02/2016 à 22h06
« J'évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. Par une heureuse coïncidence, il y a autant de pions que de protagonistes. Hormis le colonel Moutarde, il est facile d'identifier qui peut exercer les rôles de Mademoiselle Rose, Madame Pervenche, Professeur Violet, Monsieur Olive ou Madame Leblanc. »
« Dans chaque partie de la maison, je convoque un ou plusieurs personnages, je vérifie les alibis de chacun, j'émets une hypothèse et je me rapproche un peu plus de la vérité. Si la victime est la même que dans le Cluedo, l'intrigue change. Je ne suis pas en présence d'un meurtre, mais d'une disparition. La question à laquelle je dois répondre est la suivante : où est caché le Docteur Lenoir ? »
Ce roman nous présente un narrateur en quête d'identité, à la recherche de vérité sur sa famille, qui a des difficultés à démêler le vrai du faux. Peu à peu, le lecteur découvre les secrets de la famille Boltanski, secrets qui sont parfois des chocs pour les membres de cette famille. Ainsi, quand Etienne découvre qu'il est juif.
« Quand je dois expliquer d'où vient mon nom, je ne dis pas de Russie, encore moins d'Ukraine, mais d'Odessa. Lorsqu'on me demande mes origines je réponds : « Odessa »...
Compte tenu du bric-à-brac identitaire dans lequel je me débats, ce pis-aller permet d'éluder des questions embarrassantes. Odessa, c'est simple et de bon goût. »
Ce roman est une galerie de personnages originaux qui gravitent autour de la grand-mère, Mère-Grand comme la nomme le narrateur. Mère-Grand est certainement le personnage le plus incroyable du livre.
« Elle ne disait jamais qu'elle avait eu la polio. A ceux qui l'interrogeaient sur son infirmité, elle répondait : « Je suis tombée d'un pic ! » comme si elle revenait des sports d'hiver avec une foulure. Jusqu'au bout, elle refusa l'usage d'appareils orthopédiques, même les plus discrets. Qu'une paire de béquilles la désignât à l'attention d'autrui et, pire encore, à sa pitié lui paraissait insupportable. Pas question non plus d'utiliser une chaise roulante à l'aéroport....
Elle voulait passer inaperçue, mener une vie normale. »
La construction de ce roman est vraiment originale, des personnages uniques, intéressants.
Un seul petit bémol à ce premier roman, le lecteur se perd parfois dans la galerie de personnages. Un arbre généalogique aurait été une aide précieuse.
Pourtant, un roman à lire absolument.