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Le livre d'Yves Michaud est construit autour d'un paradoxe.
Nous vivons dans le monde du triomphe de l'esthétique. Tout est supposé être beau : les produits packagés, les corps du body-building, l'environnement protégé et préservé, la nourriture dans les assiettes ; même les cadavres sont emballés dans des housses plastique clean.
Nous vivons dans un monde cosmétique.
Mais ce triomphe de l'esthétique s'acomplit dans un monde vide d'oeuvres d'art, au sens de ces objets rares, hyper valorisés, qu'on accrochait dans les musées et qu'on venait contempler religieusement. Les tableaux accueillent des fragments de papier peint ou de linoléum, des collages, des éléments de récupération, jusqu'au moment où il n'y aura plus du tout de tableau, au sens d'une surface colorée. Ce qui remplace l'oeuvre ? Des happenings, des « installations », des « performances ».
Ce n'est pas la fin de l'art et il n'y a pas lieu de crier au scandale. Mais c'est la fin du régime traditionnel de l'art, celui où il produisait des objets.
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