Isabelle Sarfati est chirurgienne plastique, elle opère des femmes et des hommes, des jeunes et des vieux, des moches et des beaux. Se succèdent dans son cabinet une nudiste furieuse de sa reconstruction mammaire, un joueur de poker professionnel qui a choisi d'avoir quatre testicules pour lui porter chance, une femme qui ne veut plus de seins, une autre qui en veut plus et plus de fesses aussi pendant qu'on y est... À chacun, l'auteur tente de répondre, pas forcément avec un bistouri. Elle n'élude rien des ratages, douleurs, outrances de son sulfureux métier mais raconte surtout des histoires de transformation, de réparation, de réconciliation personnelle drôles, tragiques, humaines.
Isabelle Sarfati, également adepte de la chirurgie pour elle-même, nous livre aussi le journal de sa dernière opération en tant que patiente avec sincérité et humour.
J’avoue, j’y suis allée vraiment par curiosité lorsque j’ai demandé ce livre. Pas de la grande littérature, on ne va pas se mentir, mais un livre raconté sous la forme d’un petit journal de bord qui se lit très vite. Pendant ma lecture j’ai eu l’impression d’être une petite souris dans ce milieu plutôt tabou qu’est la chirurgie plastique.
Isabelle Sarfati, chirurgienne plastique depuis plus de 30 ans, nous livre sans filtre les anecdotes auxquelles elle est confrontée dans son cabinet. Mais pas que. On y apprend beaucoup d’informations sur l’histoire de la chirurgie, elle raconte son internat où elle est jetée dans le grand bain en ne connaissant pas grand chose de la pratique, ses premiers pas auprès du grand chirurgien Paul Tessier considéré comme le père de la chirurgie cranio faciale, le déroulement des opérations, sa consommation personnelle de chirurgie esthétique (elle nous livre tout, ses abus, le regard des autres, de son entourage, ses ratages, ses douleurs…).
Effectivement j’ai parfois trouvé certaines anecdotes pathétiques car on voit bien les dérives de la chirurgie, les patients mentalement atteints qui ont juste besoin d’un psy et parfois même avec un suivi c’est perdu d’avance, l’auteure le montre très bien, l’obsession restera tout le temps. D’autres sont drôles et attendrissantes et enfin il y a la chirurgie réparatrice (après des mastectomies suite aux cancers, les transgenres qui ne se sentent pas dans leurs corps, après d’énormes perte de poids…) où les histoires deviennent émouvantes et pleine d’espoir.
Qu’on soit pour ou contre, là n’est pas forcément la question finalement et je ne vous exposerais pas mon point de vue, mais ce livre est facile à lire, j’ai passé un bon moment et ce milieu est devenu moins opaque à mes yeux. J’y ai appris plein de choses sur les nouvelles techniques et même les anciennes qui ont fait leurs preuves. Un moment sympathique de lecture si ce domaine vous intéresse bien sûr!
Merci à Net Galley et aux Editions Stock de m’avoir permis de découvrir ce livre.
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