"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les escargots qui habitent sous l'acanthe touffue, dans la prairie qu'ils appellent le Pays de la Dent-de-Lion, mènent une vie paisible, lente et silencieuse ; ils sont à l'abri des autres animaux et entre eux s'appellent simplement « escargot ». L'un d'eux pourtant trouve injuste de n'avoir pas de nom et surtout il voudrait connaître les raisons de la lenteur. Malgré la désapprobation de ses camarades il entreprend un voyage qui lui fera rencontrer un hibou mélancolique, une tortue pleine de sagesse, des fourmis très organisées, et gagner un nom à lui.
A leur contact il comprendra la valeur de la mémoire et la vraie nature du courage, ce qui lui permettra de sauver ses camarades lors d'une aventure héroïque pour échapper à la destruction par les hommes.
Un nouveau personnage inoubliable rejoint la galerie de Luis Sepúlveda. Une belle histoire qui nous montre comment redécouvrir le sens perdu du temps.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les escargots sont si lents ?
L’un des petits-fils de Luis Sepúlveda lui a un jour posé la question, et voici la réaction de l’auteur : « Je lui ai répondu que je n’avais pas de réponse pour le moment, et je lui ai promis de lui répondre, je ne savais pas quand, mais je lui répondrais. Comme je tiens toujours parole, cette histoire essaye de répondre à cette question« .
Et donc, il était une fois un jeune escargot qui vivait avec ses congénères – qui s’appelaient tous « escargot » –, paisiblement, lentement, dans une grande prairie, le Pays de la Dent-de-Lion. Le jeune escargot se posait cependant beaucoup de questions : pourquoi cette lenteur, et pourquoi les escargots n’avaient-ils pas de nom ? Mais il était bien le seul de son espèce à s’intéresser à tout cela, au point d’agacer les plus vieux escargots qu’il interrogeait sans cesse, et qui finirent par menacer d’expulser cet empêcheur de vivre lentement, paisiblement.
Blessé par cette intolérance, le jeune escargot décida de partir, et de ne revenir que lorsqu’il aurait un nom et la réponse à ses questions.
Lentement, très lentement, il se dirigea vers les confins du Pays. Il rencontra une tortue, qui lui montra comment les humains détruisaient la prairie en y construisant une route et des maisons. Et là, il commença à comprendre : « ma lenteur m’a servi à te rencontrer, pour que tu me montres le danger« . Sentant la menace peser sur les siens, l’escargot décida de rentrer, le moins lentement possible, pour les avertir. Au cours de son lent, très lent trajet, il croisa une colonne de fourmis, puis une taupe, qui le remercièrent : « Nous remercions ta lenteur, escargot, car si tu étais rapide comme le lapin, ou si tu glissais avec la vivacité de la couleuvre, tu ne nous aurais pas vues et prévenues« .
De retour au bercail, et désormais nommé « Rebelle », il convainquit les autres escargots de quitter le Pays. Le voyage allait s’avérer long, lent, très lent, et plein de dangers…
Avec ce joli conte philosophique, Luis Sepúlveda nous livre à sa façon un petit éloge de la lenteur, dans lequel on retrouve certains de ses thèmes récurrents : la douleur de l’exil, la destruction de la Nature par les humains, la solidarité au-delà des différences. A travers cet escargot, rebelle à l’immuable ordre établi et qui a le courage de ses opinions ou de son questionnement, il parle aussi de la résistance au changement, du déni malgré l’évidence du danger, de la peur de l’inconnu. Une belle invitation à ne pas se reposer sur ses acquis, à cultiver sa curiosité et à ne jamais se résigner face à l’adversité.
Un bien joli conte philosophique qui est très agréable à lire, bien plus profond qu’il n’y paraît. J’ai aimé l’écriture simple et poétique, j’ai aimé les thèmes comme l’entraide et l’amitié, la recherche de la vérité, le questionnement sur la vie, sur notre place sur Terre.
Je me suis vraiment prise d’amitié pour ce petit escargot curieux et courageux. Il va à contre courant et se pose plein de questions, il va faire plein de rencontres qui vont l’aider à trouver des réponses. Ces rencontres toutes plus différentes les unes des autres sont toutes importantes et vont lui apporter quelques choses de différent.
Toutefois, un danger le guette : les humains ! il va rentrer chez lui mais cela ne va pas être simple de faire changer ses semblables englués dans leurs habitudes et qui eux ne se sont pas posés de question.
Les illustrations sont magnifiques et sont vraiment agréables, la couverture est très belle aussi. J’aime l’utilisation du noir et blanc. J’ai bien envie de me procurer le précédent roman de l’auteur dans la même édition. Joëlle Jolivet a su faire écho au texte.
Un hymne à la liberté et la curiosité et … la lenteur bien sûr.
VERDICT
J’ai aimé ce conte philosophique et je le conseille aussi bien aux adolescents qu’aux adultes. C’est un joli cadeau à offrir, se faire offrir.
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