Furari pourrait se traduire par « au hasard », « au gré du vent ».
Tout comme dans L'Homme qui marche, mais avec pour cadre un Japon ancien aujourd'hui disparu, Jirô Taniguchi entraîne son lecteur dans les longues et tranquilles déambulations d'un cinquantenaire dont le nom n'est pas donné mais que tout Japonais devine être Tadataka Inô, célèbre géomètre et cartographe qui, au début du XIXe siècle, établit la première carte du Japon en utilisant des techniques et instruments de mesure modernes. Au hasard de ses intuitions et de son inextinguible curiosité, cet attachant et pittoresque personnage nous initie à la découverte des différents quartiers d'Edo, l'ancien Tôkyô, et de ses mille petits plaisirs. Retiré du monde des affaires mais fidèle à ses réflexes, il arpente, mesure, prend des notes, dessine, tout en laissant libre cours à son goût pour la poésie et à son inépuisable capacité d'émerveillement.
Avec Naoki Urasawa et Osamu Tezuka, Jirô Taniguchi est l'un des mangakas que j'ai le plus lu. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis fan car il y a une part non négligeable de son oeuvre qui ne m'a pas conquis mais l'homme - paix à son âme - avait le mérite de posséder un coup de crayon immédiatement reconnaissable et savait prendre des risques.
À vrai dire, j'ai beaucoup de mal avec une partie de ses mangas que je qualifierais grossièrement de "contemplatif". Ce sont la plupart du temps des histoires simples où la nature tient un rôle important que les personnages qui peuplent l'histoire mettent en valeur, rêveurs, randonneurs, poètes, philosophes voire même les quatre à la fois.
"Furari" fait partie clairement de ce "courant" et s'inscrit dans la lignée de "L'homme qui marche", "L'orme du Caucase" ou le diptyque "Les années douces". Il s'agit ici d'une succession d'historiettes se déroulant pour la plupart dans Edo - l'ancien nom de Tokyo - et mettant en scène un cartographe amateur toujours en train de compter ses pas. De ses ballades poétiques et vagabondes, naissent des rencontres avec de célèbres poètes, des moments suspendus dans le temps au rythme des saisons, des traditions. Il n'y a pas réellement de fil d'Ariane avant la dernière partie du manga, chaque histoire semble presque indépendante. Aussi, lorsque notre héros se voit proposer un véritable travail de cartographe, ce projet qui occupe son esprit durant toutes les histoires qui suivent apparaît comme un véritable salut, car à force de contempler, de se laisser porter par cette poésie de tous les instants, on finit par tomber dans une certaine torpeur, un immobilisme narratif, un brin pesant.
Pour mes retrouvailles avec Taniguchi que je n'avais pas lu depuis sa disparition, je suis un peu déçu, mais il me reste encore plusieurs mangas à découvrir et j'espère bien retrouver un peu la magie de "Quartier lointain" ou, dans un autre genre, celle de "La montagne magique".
lien vers ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/furari-jiro-taniguchi.html
extrait:La première lecture m'a plu par la poésie de la trame où l'on découvre cet autre monde, fait de paysages antiques, d’une nature sensible et des êtres curieux, respectueux.
Difficile de résister au charme de ce manga. J'avais beaucoup aimé "L'homme qui marche" du même auteur, mais là j'ai vraiment eu un coup de cœur pour "Furari" ("Au gré du vent" en japonais).
J'avais lu auparavant des critiques élogieuses sur ce manga dans la presse mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi bien. Les dessins sont de toute beauté et chaque chapitre est un émerveillement. On ne se lasse pas de suivre ce géomètre et cartographe qui mesure les distances en comptant ses pas dans les différents quartiers d'Edo (l'ancien Tokyo).
En fait, ce manga est un véritable hymne à la nature, à la vie et à la poésie : ses rencontres ponctuées d'humour avec les hommes (artisans, poètes...), la faune (libellule, lucioles...) et la flore (cerisiers...) sont enrichissantes et fourmille de détails.
En lisant ce manga, on éprouve un sentiment d'apaisement et de plénitude.
"Furari" est donc un manga qui fait du bien. Ruez-vous dessus ! Nous ne serez pas déçu du voyage !
Un livre-voyage. Un manga qui a été recomposé pour notre sens de lecture, adaptation qui peut être contestée par les puristes mais qui permet, quand on n'a pas l'habitude, de se laisser porter (sans se demander sans cesse quelle est la prochaine case à lire !) dans un univers d'une grande beauté et d'une zennitude absolue. Un livre apaisant qui invite à rêver. Et qui donne aussi envie d'aller se perdre au Japon...
Un peu déçu par ce recueil de "nouvelles". ou alors à lire par petits morceaux
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