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Francois Furet, philosophe-historien de la révolution francaise

Couverture du livre « Francois Furet, philosophe-historien de la révolution francaise » de Alain Dubuisson aux éditions La Bruyere
  • Date de parution :
  • Editeur : La Bruyere
  • EAN : 9782750008857
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Un grand auteur se mesure autant par son talent et son originalité que par les polémiques et les passions qu'il suscite. François Furet (1927-1997) n'échappe pas à la règle et on peut dire qu'il a été servi. Dénoncé comme antirépublicain, antidémocrate, antinational, il est accusé d'être... Voir plus

Un grand auteur se mesure autant par son talent et son originalité que par les polémiques et les passions qu'il suscite. François Furet (1927-1997) n'échappe pas à la règle et on peut dire qu'il a été servi. Dénoncé comme antirépublicain, antidémocrate, antinational, il est accusé d'être l'idéologue d'un libéralisme acritique qui justifie le capitalisme et sa « victoire » dans la dernière décennie du XXe siècle. Historien de la Révolution française, il aurait contribué à salir les grands souvenirs révolutionnaires sans s'atteler au travail sérieux et positif du dépouillement d'archives.
On l'aura compris, la Gauche le déteste, au-delà même des historiens de la tradition jacobino-marxiste qui se sont accaparé le monopole de l'interprétation de la Révolution française et dont Furet a été le grand pourfendeur. Et pourtant, Furet n'a jamais démenti son ancrage à gauche. La Droite, quant à elle, croit avoir trouvé en Furet « son historien » de la Révolution. Il faut dire qu'elle se sentait intellectuellement démunie face à la gauche. En effet, elle ne pouvait lui opposer que la tradition contre-révolutionnaire discréditée par la période de Vichy. Or, Furet n'a pas grand-chose à voir avec une droite libérale qui limite son horizon de pensée à la gestion prosaïque des intérêts.
Toutes ces polémiques, peu importe que certaines soient plus légitimes que d'autres, masquent l'essentiel. Et pour que celui-ci apparaisse en toute sa clarté et sa nouveauté, il faut revenir au commencement de l'oeuvre de Furet, c'est-à-dire à son interprétation de la Révolution française qui sera l'objet exclusif de notre essai. Furet a été à la fois historien et philosophe de cette dernière. Si accoler ces deux disciplines est devenu un oxymore, c'est parce que faussement la science historique s'est crue émancipée de la question du sens de ce que l'on doit expliquer. Furet au contraire, comme les historiens du XIXe siècle, les Tocqueville, Michelet, Quinet, ne sépare pas l'explication de la Révolution de sa compréhension. Sans justification a priori dans l'usage des concepts, l'historien-scientifique s'enferre dans une érudition mortifère car sa recherche se meut dans des cadres intellectuels vermoulus. La mort de toute interprétation profonde, libre, de la Révolution française se lit dans la dégénérescence de concepts en opinions ou croyances. De là à la commémorer le pas est vite franchi, comme c'est le cas pour la tradition jacobino-marxiste.
Cette question de méthode n'est pas la seule contribution de Furet à l'histoire de l'histoire de la Révolution française. Du point de vue du contenu interprétatif, il a apporté un éclairage nouveau sur la nature de la langue révolutionnaire dans son rapport au pouvoir. Ce qui rend d'ailleurs réducteur l'opinion couramment répandue selon laquelle Furet n'aurait fait que substituer, à l'explication de la Révolution par des causes socio-économiques, une explication toute politique.
Néanmoins, ce qui demeure problématique chez

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