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Yoran Rosko, photographe solitaire atteint d'une maladie rare le contraignant à vivre dans un monde dénué de couleur, a quitté la pointe de la Bretagne après les événements terribles survenus dans "Armorican Psycho". La disparition en mer de l'un de ses rares amis va pourtant l'obliger à rompre la promesse qu'il s'était faite de ne plus revenir à Brest.
À plus de trois mille kilomètres de là, trois hommes nus sont retrouvés pendus dans la taïga, à la frontière russo-finlandaise, l'inscription "DEAD FOR NO ONE" profondément gravée dans leurs chairs.
Yoran va progressivement mettre au jour un commerce innommable, et se retrouver confronté aux pans les plus sombres de notre humanité...
Yoran Rosko, le photographe qui souffre d'achromatopsie (il voit en noir et blanc et est très sensible à la lumière), déjà rencontré dans Armorican psycho est de retour après 18 moins de soins au Rotterdam Eye Hospital. Cette aventure l'emmènera de Brest à l'extrême est de la Sibérie.
600 pages qui se dévorent, dans lesquelles on ne s'ennuie jamais. Lorsque l'action est mise de côté, c'est pour s'intéresser aux personnages qui, même pour les seconds rôles, ont une ou plusieurs pages que leur sont dédiées. Divers intervenants alternent les chapitres dont on sait qu'ils se rejoindront, mais pas où ni comment.
Ultra-documenté sur les lieux, les us et coutumes des peuples rencontrés, les engins utilisés, les activités de certains sites traversés -dont les mines de charbon de Sibérie-, sans être rébarbatif ou pédant ; Gwenael Le Guellec sait incorporer une foultitude d'informations dans son thriller, habilement, pour le rendre très crédible et instructif.
C'est aussi un roman très musical -mon seul regret est de ne pas avoir la play-list à la fin- et éclectique, de classique à la variété mais surtout du rock, de la folk et de l'électro.
Je ne sais pas si projet il y a de replonger Yoran Rosko dans une nouvelle aventure, car dans les deux romans il a parcouru quasiment la terre entière -en train surtout, il n'aime pas l'avion, ça nous fait un point commun-, mais je sais déjà que je suis sur les rails pour l'accompagner.
Pour moi, l'auteur écrit des romans d'aventures -avec certes un font de thriller (que je n'aime pas ce terme !)-qui me font forcément penser aux grands classiques du genre, un peu tombé en désuétude, ce qui est fort dommage. Ce type de romans qui vous emportent et qui, pendant le moment où vous êtes dedans vous font sortir de la réalité, de ce qui se passe autour de vous. Des comme ça, j'en veux souvent.
On retrouve, le photographe Yoran Rosco à nouveau dans la tourmente et cette fois-ci, son périple va le plonger dans les ténèbres du cœur des hommes à l’éclatante blancheur des paysages enneigés russe. La noirceur ne lui fait pas peur, lui qui depuis sa naissance ne perçoit le monde qu’en noir et blanc. Alors que sont retrouvés trois corps nus pendus dans les forêts russes, c’est la disparition en mer d’un de ses amis brestois qui va mettre Yoran sur une piste nauséabonde où le passé semble avoir une place à jouer. Tel le petit poucet nous allons suivre non pas les petits cailloux mais les corps exécutés par un mystérieux tueur à gage. De l’Allemagne à la Finlande, en passant par l’Estonie, on remontera à ses côtés jusqu’au mines de charbon à ciel ouvert du Kouzbass dans le sud de la Sibérie. Six cent pages pour nous rendre complètement accro à Yoran Rosco et à sa façon de voir le monde. Un anti-héros qui remplit parfaitement le job et devient la pièce maitresse de ce nouveau thriller. J’ai avalé les deux tiers sans m’en rendre compte pourtant j’ai eu un petit coup de mou avec le tiers restant. Il faut dire que l’auteur ne ménage ni son imagination, ni son sens de l’action sans parler de la construction aux petits oignons, pour nous offrir un thriller sombre à l’intrigue révoltante. Les personnages secondaires s’accumulent et viennent parfois me perdre, la sonorité étrangère de leur nom n’y étant pas pour rien. Une écriture pleine de punch, incisive parfaitement en adéquation avec les nombreux rebondissements auxquels notre héros devra faire face. Course poursuite, combats dans des conditions extrêmes un vrai régal. Le bonus c’est aussi de trouver de nombreuses références tant musicales que cinématographiques qui permettront aux lecteurs de mieux se mettre dans la peaux des personnages, maitrise de l’anglais demandé. Un superbe thriller qui donne frissons et coups au cœur, que demander de plus ? Un prochain tome bien sur. Bonne lecture.
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