"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Savez-vous pourquoi l'on a accepté de nous livrer ainsi à vous, dans ce que nous avons de plus intime. C'est parce que vous avez marché avec nous. Vous avez couru à nos côtés, la caméra embarquée. Vous avez marché aux côtés de nos mères, lorsqu'elles vendaient nos haricots, nos oeufs et notre lait. Vous avez partagé la sueur de nos mères. Vous les avez suivies tout le temps. Vous nous suivez partout, que nous nous battions, que nous vendions, que nous produisions. Vous avez constaté une chose : nous marchons. Nous marchons toujours. La marche est notre socle, le fondement de notre petite civilisation de femmes. Nous marchons pour vendre, nous courons pour fuir mais nous marchons encore pour tuer. » _ Dans ce pays d'Afrique, la guerre civile fait rage et nul destin n'est tracé. Celui de Séraphine s'annonce heureux - elle épousera bientôt l'homme qu'elle aime -, mais il bascule lorsque des miliciens saccagent son village. Elle perd alors toute sa famille, et son innocence. Sauvée in extremis grâce à l'intervention d'une faction de l'armée régulière conduite par l'exceptionnelle Blandine, elle se joindra à sa troupe de « Lionnes impavides », qui luttent dans l'espoir fou d'un retour à la paix. _ Il est impossible de lâcher ce roman - d'une pudeur et d'une justesse saisissantes -, hymne à l'héroïsme des êtres qui transforment leurs silences en un cri de courage et de fureur. _ Céline Lapertot, 29 ans, est professeur de français. Des femmes qui dansent sous les bombes est son deuxième livre aux éditions Viviane Hamy.
Histoire terrible mais qui n'est pas dénuée de force et de caractère. Un hymne à la liberté, aux femmes, au courage, à la force (putain ça fait cliché !).
C'était beau.
Très fort à l'écriture pour prendre le lecteur aux tripes et l'aider à en ressortir avec une forte émotion.
Cette année, j’ai rencontré pour la première fois la plume de Céline Lapertot et ce fut un coup de cœur. Avec son autobiographie, elle m’avait tellement bouleversé que je m’étais juré de partir à l’assaut de ses autres œuvres. Pour une fois, j’ai rapidement tenu parole.
Dans ce court roman, elle s’intéresse de près à des femmes devenues soldats dans un pays en guerre. En alternant en différents points de vue, elle nous dépeint la vie de ces combattantes. On assiste à leur passé, leurs blessures, leurs espoirs, tout ce qui les amenées à devenir des « lionnes impavides ». Mais le talent de l’auteur ne se contente pas de dresser des portraits de femmes et va beaucoup plus loin. Elle s’engouffre dans leurs entrailles pour nous délivrer leurs pensées les plus intimes. Alors les sensations deviennent palpables et les sentiments deviennent authentiques. On est dans leur corps, on subit leur destin.
En osmose avec elles, on découvre que, sous leur apparence de machines, ces soldats restent des êtres humains. Leur comportement ne s’est pas complètement déconnecté de leur nature propre, malgré les traumatismes qu’elles ont vécus. Elles restent jalouses, envieuses, impressionnables, ressentent la vengeance, l’amour, la tristesse… comme les femmes qu’elles étaient.
Grâce à ce texte sombre d’une puissante humanité, l’auteure prouve que la littérature est un art à part. Elle peut faire ce que aucun film, aucune peinture, aucune musique ne peut matérialiser. Elle creuse l’âme humaine et en extirpe les émotions. On peut ainsi vivre les évènements de l’intérieur et devenir les témoins de ces drames, qui touchent et détruisent les femmes à travers le monde.
Après avoir lu « Ce qui est monstrueux est normal », j’avais affirmé que Céline Lapertot semblait appartenir aux auteurs qui, quoi qu’ils écrivent, m’enthousiasment à tous les coups. « Des femmes qui dansent sous les bombes » me donne raison ! Courez vite découvrir cette écrivaine de talent !
http://leslivresdek79.com/2019/12/24/512-celine-lapertot-des-femmes-qui-dansent-sous-les-bombes/
Séraphine, Blandine, Nérine et d’autres femmes appartiennent à la troupe des "lionnes impavides".
Décidées à ne plus subir la domination, un AK-47 dans la main, elles se battent car elles n’ont plus rien à perdre !
Elles deviennent des guerrières pour échapper à la mort. Déterminées à tuer pour survivre, ôter la souillure et la honte de leur corps violé, leur "corps en ruine".
Un roman choc et percutante ! L’auteure donne la parole sous forme de roman, aux femmes africaines meurtries par la guerre civile du Congo.
Je vous invite VRAIMENT à lire les passages que j’ai recopiés ci-dessous.
Une fois lu, vous n'aurez qu’une envie, c’est de découvrir ce très beau roman, à la fois intense et difficile mais à la fois, tellement indispensable. Impossible de rester insensible ! une histoire qui me restera longtemps en mémoire.
Ne passez pas à côté de ce livre.
Pour ma part, je vais m’empresser de lire les autres romans de cette auteure talentueuse.
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« Savez-vous ce que c’est d’être une femme dans un monde où le courage est confisqué par les hommes, où la peur est une arme de guerre qui contamine même les plus braves des paysannes. Savez-vous ce que c’est que de savoir que notre vagin est ce qui condamne le plus facilement, parce que la meilleure des armes est encore la jouissance, pour ces hommes qui sentent combien une guerre se remporte par la domination de toutes les femmes qui composent le peuple. »
« Quiconque brise une femme, je le tue.
Quiconque viole une femme, elle le tue,
Quiconque vole l’argent de la récolte d’une paysanne, elle le tue,
Quiconque prétend vouloir la paix en égorgeant les fils et les maris, elle le tue,
Elle le tue,
Elle le tue,
Ce mot ne lui fait plus peur à présent »
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« Quiconque me marche dessus je le tue,
Quiconque attente à ma vie je le tue,
Quiconque tente de grignoter ma maigre parcelle de vie je le tue,
Je le tue,
Je le tue,
Quiconque dit que les femmes ne savent pas tuer je le tue,
J’ai des griffes plus tranchantes que les petits canifs des miliciens.
Quiconque niera sa qualité d’être humain, elle le tuera
Quiconque se répand sur mon ventre, je le tue. »
Ce roman existe en format poche (la couverture est magnifique)
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.fr/2018/03/des-femmes-qui-tombent-sous-les-bombes.html
Des femmes qui dansent sous les bombes est un récit bouleversant sur la guerre civile en Afrique et notamment la place des femmes dans cet enfer.
Le style saccadé et brutal de Céline Lapertot ajoute à la violence des scènes mais montre aussi l'empressement, l'acharnement qu'ont ces femmes, ces "lionnes impavides" à prendre leur revanche sur la vie, en défendant leur corps, leur pays. L'auteur signe là une oeuvre violente et pourtant remplie d'espoir, de vie et de liberté.
J'ai beaucoup aimé ce roman dans lequel j'ai été happée avec force.
http://www.echappee-litteraire.fr/2016/04/des-femmes-qui-dansent-sous-les-bombes.html
J'ai fini ce livre il y a quelques jours déjà et j'y pense encore tant il m'a marqué et m'a plu. Ça a été un énorme coup de cœur, vraiment. Du coup, c'est assez difficile pour moi d'en faire la chronique, je n'arrive pas trop à trouver les mots pour exprimer ce que j'ai ressenti tant ça a été quelque chose de fort et tant j'ai aimé. Cet avis risque donc d'être un peu brouillon.
En Afrique, la guerre civile fait rage. Lorsque des miliciens saccagent le village de Séraphine, tout bascule pour elle. Elle perd sa famille, l'avenir auquel elle était promis, mais aussi, et surtout, son innocence. Elle qui devait épouser un homme qu'elle aimait, elle va rejoindre la faction de l'armée régulière qui l'a sauvée et qui est conduite par Blandine. Elle va, elle aussi, devenir une lionne impavide et faire parti de ces femmes qui se battent, qui résistent et qui dansent sous les bombes. Dès lors, elle cesse d'être une victime et se dresse contre la violence qu'elle a subie, la retourne contre ces hommes qui pillent, violent, massacrent et qui réduisent au silence les femmes.
Le procédé mis en place pour raconter cette histoire m'a énormément plu. Face à une caméra, les personnages prennent tour à tour la parole et s'adressent à une journaliste. Cette manière de faire permet de s'attacher rapidement à eux, de les connaître plus en détail. Je n'avais vraiment pas envie de les quitter. Tous m'ont marqués et assurément, je ne les oublierai pas de sitôt, tout comme cette histoire. Séraphine, Blandine, Mélusine, ou encore Nerine, la paysanne, le docteur, tous se battent pour leur pays, tous se battent pour la vie.
Avec un style empli de justesse et de retenue, Céline Lapertot nous plonge dans le quotidien violent de ces femmes, de ces lionnes impavides. Elles sont bouleversantes mais dignes et refusent de n'être que des victimes. C'est une histoire qui marque, qui prends aux tripes, c'est un hymne aux femmes résistantes. C'est un roman prenant, empli de justesse mais aussi, et surtout, de courage et d'héroïsme.
Assurément, c'est un livre à lire !
Dès le titre, on est happé par le style juste, cru, vrai de Céline Lapernot. On suit Seraphine, un exemple de courage et de détermination, à travers les guerres en Afrique. Elle est formée pour devenir guerrière mais elle combat aussi les images de son passé. La rencontre avec les femmes qui comme elles veulent combattre, nous montre qu'après la souffrance, vient l'envie de combattre et ne plus subir la domination. Profondément cru, vrai, ce récit confronté irrémédiablement le lecteur dans une réflexion philosophique qui transforme, qui fait grandir.
http://attrape-mots.blogspot.fr/2016/05/des-femmes-qui-dansent-sous-les-bombes.html
Séraphine vit tant bien que mal entourée de sa famille au Congo, tandis qu’une guerre civile ravage le pays. Mais tout bascule lorsque des miliciens saccagent son village, tuent et détruisent tout sur leur passage. C’est à ce moment-là qu’elle découvre réellement ce que c’est, la guerre. Un univers sans pitié où les plus forts massacrent, molestent et abusent tous ceux qui ne sont pas de taille à résister.
« Il ne faudrait pas créer la vie, voilà ce qu’il pense en se confrontant au regard de sa fille, immobile, sur le dos, le cou penché vers lui, on ne devrait vraiment pas créer la vie. »
Séraphine perd sur le coup sa famille, son avenir, son innocence et ses rêves. Mais au lieu de rester à terre, elle va se relever, poussée par une rage nouvelle, une colère insatiable. Elle va rejoindre l’armée régulière et devenir une "lionne impavibe". Aux côtés de femmes qui se tiennent debout malgré leurs ecchymoses, elle se battra, elle tuera, elle sauvera, elle aimera aussi - mais surtout, elle dansera sans cesse sous les bombes qui pleuvront sur elle.
« Vous ignorez ce qui brule, ce qui ronge, les muqueuses, la peau des cuisses. Vous ignorez les tambours du ventre quand les poings s’enfoncent. Vous ignorez, je vous envie. Je vous souhaite un quotidien sans encombre. »
« Nous n’avons jamais fini d’avoir tout à prouver. Il faut sans cesse recommencer, sans cesse tomber et se relever, sans cesse prouver que nous valons mieux que ce que, parfois, nous projetons dans le regard des autres. »
Séraphine est un personnage d'une rare force. Comment survivre après ce qu’elle a vécu. On admire sa rage de vivre, sa force impavide. Elle va trouver le courage de se relever et de se battre en devenant une guerrière, une lionne. Cette haine, cette rage, cette soif de tuer, qui brule au fond d’elle, nous fait un peu peur, et pourtant… on ne peut qu’aimer et admirer cette femme qui se consume et brule tout sur son passage.
« Quiconque étouffe mes mots, je le tue.
Ce n’est pas que c’est facile, mais à présent ça a l’air tellement plus abordable. Tuer est devenu une nécessité. Le sang glisse dans les mains, s’écoule entre les phalanges. On vomit son dégout. Puis on avance. »
Face à des journalistes, à des caméras, les différents protagonistes se confient, parlent de leur histoire. La construction du récit est donc particulière, ce qui donne encore plus d’ampleur au roman. Chaque personnage a sa profondeur, ses blessures, son passé. Mais ils sont tous animés par une même force indicible, cette même volonté de sauver avant même de se sauver soi-même. Je me suis attachée à chacun d’entre eux, mais j’ai une pensée particulière pour le docteur Bosango que j’ai aimé de tout mon coeur.
« Séraphine est une de ces femmes qu’on sous-estime parce qu’elles sont des femmes. On les peint fragiles et précieuses, mais on détruit ce qu’on pensait ériger au rang d’oeuvre d’art. »
Le style littéraire de l’auteure m’a entièrement conquise. Céline Lapertot a une plume poignante qui nous fait tressaillir, qui nous remue les tripes, qui nous bouleverse. Les mots sont précis et tombent justes. Des femmes qui dansent sous les bombes est un roman plein de courage et d’héroïsme ; un roman qui déborde d’émotions si fortes qu’elles nous transcendent et nous frappent en plein coeur. Ce récit d’une force et d’une rage abyssales ne peut nous laisser indemne. On est happé par l’histoire de cette femme qui se bat pour quelque chose de bien plus grand qu’elle.
« Une femme vient d’enfiler son uniforme et ses rangers, mais ce qui la surprends dans cette vision, c’est ce qui dort contre son dos. Un bébé sanglé à même l’uniforme, un bébé qui repose sa tête sur le vert caca d’oie, un bébé qui ne sait pas dans quel monde il a réussi à s’endormir paisiblement. »
Des femmes qui dansent sous les bombes est un chant, une danse, un hymne, qui redonne puissance aux femmes.
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