Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Jbara la jeune bergère vit au Maghreb sous une tente avec toute sa famille.
Enceinte, elle est répudiée par son père et part en ville où elle deviendra vite prostituée.
Elle a une forte personnalité, est souvent révoltée, et veut décider de sa vie.
Son seul confident, c'est Hallah
Et même lui, il en prend plein son grade quand elle est trop énervée.
Le ton est cru, très cru.
L'écriture est belle et précise.
C'est le premier roman de Saphia Azzeddine et il augure de la suite.
J'ai lu récemment Bilqis que j'avais beaucoup aimé.
Celui-ci est un court roman, mais absolument jubilatoire.
Je l'ai dévoré en quelques heures et l'ai refermé le sourire aux lèvres.
Un sacré premier roman, qui plaque, bouleverse et parle si bien de la vie d'une jeune maghrébine, qui va essayer de se sortir de la misère de son enfance, dans les montagnes. Qui va utiliser son corps pour s'en sortir. Elle va croiser des hommes qui vont profiter, abuser d'elle, mais elle restera toujours maître de son corps et de son esprit.
Jbara va nous raconter et plutôt raconter dans ce monologue à Allah, sa vie, ses espoirs, ses rapports aux autres et en particulier, aux hommes. Ce monologue est la parole d'une jeune fille, qui essaie de comprendre ce qui l'entoure, qui subit mais aussi qui choisit sa route. Il y a beaucoup de colère, de cris mais aussi d'humour (j'ai souri lorsqu'elle écoute les conseils d'une influenceuse à la radio !).
Ce monologue est impitoyable et l'auteure nous bouleverse, nous bouscule, nous choque, nous émeut. Elle nous parle sans fioritures de la situation des jeunes femmes et des femmes dans le monde arabe.
J'avais lu et apprécié Bilqiss, qui est aussi un portrait touchant d'une femme, qui essaie de trouver sa place dans la société.
Viens de découvrir que ce premier roman a été adapté au théâtre et il est vrai que la langue de ce texte peut s'écouter, s'entendre.
Je vais continuer ma lecture de cette auteure.
#ConfidencesàAllah #NetGalleyFrance
Une très belle lecture qui m’a surprise et enchantée.
Jbara est une jeune bergère pauvre et inculte, dotée de parents brutaux et ignorants qui n’hésitent pas à la chasser lorsqu’elle se retrouve enceinte.
Elle part alors pour la ville, elle qui n’est jamais sortie de son pauvre village et qui ne connait rien.
Son parcours sera truffé d’obstacles, de déconvenues, de belles rencontres parfois. Rien ne la rebute, elle survit, vend son corps et pourtant elle reste digne, elle assume tout et reste libre de ses choix en dépit de la domination masculine. « Mon corps m’a toujours servi à quelque chose, c’est un moyen pour moi d’avoir des choses, il ne représente rien d’intime ».
Le texte est un long monologue en mots très simple, destinés à Allah. C’est drôle, émouvant témoignant d’une grande acuité sur la condition de la femme. Jbara est peut être ignorante mais elle est pleine de bon sens et elle épingle ses contemporains avec un humour réjouissant, elle a l’intelligence du coeur. A aucun moment, elle ne devient esclave, elle assume ses choix et n’hésite jamais à changer de voie, elle trace sa route seule avec obstination.
Si le texte est très cru, il s’en dégage une poésie et une puissance qui m’a touchée. Au fil des pages Jbara gagne en dignité et en force, son monologue devient une prière émouvante.
Le premier texte de Confidences à Allah est sorti en 2008, Saphia AZZEDDINE précise dans sa préface de 2019 qu’elle a souhaité réécrire le livre et le rééquilibrer pour mieux porter son héroïne et le combat des femmes. C’est une réussite totale.
Edition de 2019: Roman modifié par l'auteur 10 ans après sa première sortie.
Un roman décapant, acide et cru, bourré d’ironie pour conter la difficile survie de Jbara, jeune bergère berbère devenue prostituée. Une critique sans concessions face à la misère et la servitude à la religion pour maintenir l’ordre moral. Une voix pour ceux qui n’ont que l’isolation et l’ignorance comme seules compagnes. Des familles vivant loin de la modernité et du confort, assaillis de vérités dictées par d’autres ignorants et transmises aux générations futures comme unique étendard à la dignité et l’honneur. Une condamnation des plus puissants asservissant les plus faibles dans leurs chairs et leurs esprits. Le portrait émouvant et attendrissant d’une femme qui se confie à Dieu comme à son journal et qui malgré une vie sans douceurs déniche parfois un peu d’espoir.
En bonus ces parenthèses magiques de l’émission » l’isthitique à un dimar » de Mouhfida. Drôles et engagées elles sont ponctuées de petits messages de résistance, prônant le consentement et la liberté. Un très joli biais pour atteindre toutes les femmes, même les plus démunies.
Quelques propositions autour de cette lecture :
Du côté de la jeunesse : La petite Kabyle en route pour Chefchaouen de Sonia Amori et Coralie Paquelier. Un magnifique petit album quasiment inédit par son sujet qui doit être le premier volet d’une longue série d’aventure sur le chemin des peuples berbères:
Un film : Much Loved Nabil Ayouch
Voici un monologue très intéressant, enrichissant, et, percutant, qui reflète assez bien la pauvreté dans certains pays musulmans. L'auteure, Saphia Azzeddine, nous immerge totalement dans les bas-fonds du Maghreb, dans ce que nous ne connaissons pas ou peu et ne lésine pas sur les mots qui sont incroyablement crus et scandaleux, par moments.
Ici, on découvre Jbara, une jeune bergère maghrébine qui vit dans les montagnes avec sa famille. Elle déteste son père, un homme sévère et brutal qui ne lui accorde aucun intérêt et s'il pouvait crever, ça serait mieux pour tout le monde. Quant à sa pauvre mère, trop éteinte et soumise pour que Jbara puisse l'aimer. A vrai dire, elle en a marre de sa vie, si miséreuse, si dégueulasse, que même se brosser les dents reste un luxe pour eux. Alors, Jbara rêve en secret de s'évader de son trou perdu, de cette crasse qui lui colle à la peau, de cette atmosphère oppressante qui ne fait que s’accroître au fil des jours. Ça serait bien de ressembler un peu aux autres. D'apprendre à lire et à écrire, par exemple. En attendant, elle offre son corps au plus pouilleux en échange d'un dessert qu'elle adore manger. Pis un jour, elle tombe enceinte et son père la met tout simplement dehors. La honte de la famille.
Comment vivre dans un monde musulman où la femme est réduit à rien ??
Jbara ne fait pas semblant et se livre à Allah, son bouclier, son seul refuge, son confident en toute intimité, celui qui, selon elle, ne juge pas mais veillera sur elle en toutes circonstances. Elle sait d'où elle vient, que sa vie a été un échec total depuis sa naissance et sûrement qu'elle ne lui fera pas de cadeau à l'avenir. Mais elle doit se battre pour réussir. Mais, si pour réussir il faut utiliser son propre corps, alors, oui, elle n'a absolument pas le choix ; son corps sera son outil de travail et ce jusqu'à en payer le prix fort, c'est-à-dire, l'humiliation. Vive La prostitution.
Pour ma part, ce livre a été écrit (je pense) avec des mots vulgaires pour choquer le lecteur et pour dévoiler une part de vérité. Au premier abord, il est vrai que moi-même, dès la première page, je me suis posé des questions. Il faut s'habituer au style de l'auteure pour totalement comprendre cette jeune-fille, sans la juger, même s'il est difficile de ne pas le faire. Elle fait quand même des choses complètement hallucinantes, qui vont être par la suite, humiliantes, pour arriver à ses fins.
L'écriture est fluide et malgré le style argotique et vulgarisé, le récit reste très addictif.
Je dis Chapeau à l'auteure, Saphia Azzeddine. Quel courage ! Quelle découverte ! Un livre incroyable qui fait réfléchir, ça c'est certain !
un livre intéressant, mais trop souvent vulgaire à mon goût.
Tres beau livre
Magnifique! Succulent! Lu et relu et apprécié et partagé!!!!
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