« Un accident de voiture au milieu de la nuit, une naissance, le grand amour ou un viol, qui sait comment les choses arrivent ? Peut-être que tout ce qui va suivre n’est dû qu’à trois petits buts : nous sommes le 12 juillet 1998 au soir et, depuis quelques heures, la France est championne du...
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« Un accident de voiture au milieu de la nuit, une naissance, le grand amour ou un viol, qui sait comment les choses arrivent ? Peut-être que tout ce qui va suivre n’est dû qu’à trois petits buts : nous sommes le 12 juillet 1998 au soir et, depuis quelques heures, la France est championne du monde de football » (p.13).
Voilà comment commence Ce qu’il nous faut c’est un mort, le point de départ de toutes les histoires qui vont nous occuper pendant les quatre cents pages qui suivent. Hervé Commère a l’audace de noircir ce jour de victoire, qui reste encore en France un symbole de fierté et d’union, la victoire en finale de la Coupe du Monde 98 par l’équipe de France contre le Brésil.
Le premier chapitre m’a perdue, ne m’a pas saisie. Heureusement qu’il y a cet élément déclencheur dans ces dernières pages. Grand espoir d’action, que le vif du sujet commence, je voyais cette fille mourir écrasée. Et puis non, tout retombe comme un soufflé trop cuit. J’ai cherché sans fin l’enquête policière, le meurtre, la chose qui ferait de Ce qu’il nous faut c’est un mort un roman policier. Peine perdue, une micro-enquête en quelques pages.
J’ai aimé ce livre, l’histoire, les personnages, ces trois amis d’enfance Maxime, Patrick et Vincent, le questionnement autour du chemin qu’il est attendu qu’on suive, l’acceptation de l’autre et de la différence dans l’entre-soi de ce petit village, les changements sociétaux. Mais tout ceci est obscurci par le fait qu’il m’ait été vendu comme policier. Personnellement, je le mettrais dans la veine de Partir de Tina Seskis où un événement déclencheur va bousculer la vie des personnages, malgré tout leur effort ils seront marqués à jamais et rattrapés par les fantômes du passé. Ce qu’il nous faut c’est un mort est plus un thriller psychologique qu’un roman policier.
C’est tout de même une belle histoire, on s’attache aux personnages, à Vrainville que l’on voit sous ses yeux, à la place du Marché où l’entreprise Cybelle a débuté mais aussi à la crise et à la fin d’une belle époque que nous enfants du 21e siècle n’avons pas connu, crise oblige.
La pensée de William, policier qui enfant venait passer ses vacances à Vrainville et n’a pas été accepté comme il l’espérait vingt ans plus tard, clôt bien cette histoire et la leçon qu’on en tire… « William pense au chemin parcouru, aux écueils et aux joies, aux illusions qui nous entourent, aux faux-semblants sur lesquels certaines vies se bâtissent, et rien là-dedans ne l’effraie ni ne l’agace. Il accélère » (p.396).