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" Les héros de roman ne meurent jamais ", nous dit Jacqueline Harpman, et l'on peut, longtemps après, poursuivre leur histoire. Julie d'Orsel est la soeur de Madeleine, qui est mariée au comte de Nièvres et aimée en secret par Dominique de Bray. Madeleine est définitivement fidèle à un époux qu'elle n'aime pas. Julie, elle, est une fille rebelle, ce qui, au XIXe siècle, en fait une femme non conventionnelle. Pour son malheur, elle est amoureuse de Dominique mais refuse que cette passion détruise sa vie. Elle tente alors de se divertir par le libertinage ou les études. " Peut-être en me lisant prendrez-vous conscience d'obscures similitudes qui vous feront rêver... " Ainsi Jacqueline Harpman, avec l'ironie subtile et l'impertinence qu'on lui connaît, raconte-t-elle la manière dont chacun s'interdit d'aimer.
Julie est amoureuse de Dominique, lequel l’est de Madeleine qui ne s’en rend pas vraiment compte et épouse Alfred qui ne l’aime pas et la traite « comme une fille de ferme ».
Une légère inquiétude me saisit tout à coup. Dans quelle histoire me suis-je embarquée ? Un tel scénario à priori « facile » risque de basculer rapidement dans un marivaudage sans intérêt.
Mais voilà, je suis dans un roman de Jacqueline Harpman qui a le talent de nous plonger dans une histoire banale avec un regard empli de finesse et de sensibilité.
Julie est terriblement attachante, observatrice sans concessions, en rébellion constante avec les impératifs du « savoir-vivre ». Elle vient nous livrer des confidences que Dominique n’a semble-t-il pas perçu ni seulement imaginé. Dès le début, Julie nous prévient en déclarant que Dominique est « un homme aux idées étroites qui se croit large d’esprit car il a souffert ».
Ces analyses subtiles confèrent aux personnages une vraie profondeur et les « seconds rôles » (notamment le père et le cousin) ont une présence réelle et indispensable. Au-delà de la qualité narrative, Jacqueline Harpman par la maitrise d’une plume tellement précise offre un pur bonheur de lecture.
Je me suis laissée emporter par cette histoire où l’on découvre les contraintes que s’imposait à elle-même une certaine société avec le culte de la pureté et de la fidélité comme vertus cardinales jusqu’à en arriver à une hypocrisie malsaine.
Après le magistral « Moi qui n’ai pas connu les hommes » j’ai eu envie de découvrir un autre texte de l’auteure et mon choix s’est porté sur « Ce que Dominique n’a pas su ».
Un peu par hasard je dois dire car j’ai découvert ce roman chez un bouquiniste alors que je n’y cherchais rien de précis.
Une belle découverte.
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