"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans ce roman, on retrouve Emilienne Balthus, le personnage central de « La plage d’Ostende ». Nous voici bien des années plus tard, et la vieille dame vient de mourir, à son plus grand soulagement, elle qui attendait le néant depuis le décès de son cher amant, le célèbre peintre Léopold Wiesbeck. A la fin de sa vie, Emilienne n’avait plus qu’un seul ami et confident, Henri Chaumont, fidèle parmi les fidèles depuis des décennies, à qui elle a légué ses cahiers intimes. Leur lecture sera pour Henri l’occasion de replonger dans le passé, celui d’Emilienne, mais surtout le sien. En même temps que les souvenirs, émergent l’amertume et la mélancolie : Henri réalise qu’il n’a jamais réellement vécu, toujours dans l’ombre, au service des autres, dévoué au point de s’oublier lui-même. Les autres n’ont jamais connu de lui que ce qu’il voulait bien montrer, sans rien laisser deviner de ses penchants homosexuels, lui l’éternel et séduisant chevalier servant de ces dames. Un effacement et un silence qui seront la cause involontaire d’un tragique malentendu et d’un gâchis dont il portera seul le secret.
L’écriture de Jacqueline Harpman est classique et intemporelle, au point qu’on oublie souvent que le roman se déroule dans la seconde moitié du 20ème siècle. Mais ce n’est pas un problème puisque l’histoire qu’elle raconte est elle-même intemporelle : amour, passion, et les souffrances qu’ils engendrent quand ils ne sont pas (ou mal) partagés.
Une très belle écriture au service d’une grande finesse psychologique, pour un roman, certes un peu déprimant, sur l’identité, la vie, les rêves de jeunesse et la façon dont on les réalise, ou pas : « J’étais un jeune homme plein d’avenir, je suis un homme sans passé ; on se gaspille ».
#LisezVousLeBelge
237 pages de haine.
Haine pour une mère méchante et non-aimante.
Un long cri de 237 pages.
Et il n'en faut pas moins, en espérant que cela puisse suffire, pour exorciser ces années ou la froideur et la cruauté de sa mère l'ont plongée dans l'incompréhension et la souffrance.
Comment réussir à se construire, à construire soi-même une famille quand enfant et adolescente on n'a rien connu de l'amour ?
L'auteur semble fort heureusement y être parvenue, mais il y a encore toute cette haine pour cette mère Folcoche à évacuer.
D'où ce livre.
Un livre fort bien écrit, qui règle ses comptes avec cette marâtre.
J'ai beaucoup aimé le début, puis après j'ai un peu eu la sensation de tourner en rond.
En tout cas, même s'il fait souvent froid dans le dos, c'est le portrait réussi d'une mère calamiteuse qui n'aura pas réussi à avoir raison de sa fille.
Julie est amoureuse de Dominique, lequel l’est de Madeleine qui ne s’en rend pas vraiment compte et épouse Alfred qui ne l’aime pas et la traite « comme une fille de ferme ».
Une légère inquiétude me saisit tout à coup. Dans quelle histoire me suis-je embarquée ? Un tel scénario à priori « facile » risque de basculer rapidement dans un marivaudage sans intérêt.
Mais voilà, je suis dans un roman de Jacqueline Harpman qui a le talent de nous plonger dans une histoire banale avec un regard empli de finesse et de sensibilité.
Julie est terriblement attachante, observatrice sans concessions, en rébellion constante avec les impératifs du « savoir-vivre ». Elle vient nous livrer des confidences que Dominique n’a semble-t-il pas perçu ni seulement imaginé. Dès le début, Julie nous prévient en déclarant que Dominique est « un homme aux idées étroites qui se croit large d’esprit car il a souffert ».
Ces analyses subtiles confèrent aux personnages une vraie profondeur et les « seconds rôles » (notamment le père et le cousin) ont une présence réelle et indispensable. Au-delà de la qualité narrative, Jacqueline Harpman par la maitrise d’une plume tellement précise offre un pur bonheur de lecture.
Je me suis laissée emporter par cette histoire où l’on découvre les contraintes que s’imposait à elle-même une certaine société avec le culte de la pureté et de la fidélité comme vertus cardinales jusqu’à en arriver à une hypocrisie malsaine.
Après le magistral « Moi qui n’ai pas connu les hommes » j’ai eu envie de découvrir un autre texte de l’auteure et mon choix s’est porté sur « Ce que Dominique n’a pas su ».
Un peu par hasard je dois dire car j’ai découvert ce roman chez un bouquiniste alors que je n’y cherchais rien de précis.
Une belle découverte.
sur un scénario de retour possible pour revivre sa vie (comme Replay de Kean Grinwood et dans un style différent), ce roman explore les possibles d'avoir à nouveau 20 ans...
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