"Briser la glace" de Julien Blanc-Gras aux éditions Paulsen
Que se passe-t-il quand un voyageur plutôt habitué au Sud se lance dans un périple au Groenland ? Et ce, sur un voilier à travers les icebergs alors qu'il ne sait pas naviguer ?
Parmi les plus beaux paysages du monde et dans un climat qui perd le Nord, entre des baleines paisibles, des pêcheurs énervés et des Inuits déboussolés, l'auteur de Touriste nous embarque dans un récit burlesque avec du phoque au petit-déjeuner, des frayeurs sur la mer, de l'or sous la terre, des doigts gelés, des soirées brûlantes et une aurore boréale.
Une immersion polaire tout en finesse par un écrivain-voyageur au ton unique.
Un livre salutaire, qui gèle sur pieds les idées préconçues. Valérie Gans, Madame Figaro.
On suivrait Julien Blanc-Gras jusqu'au bout du monde. Olivia de Lamberterie, Elle.
Un Lévi-Strauss goguenard, muni de son sens de l'observation et de son humour en bandoulière. Jean-Claude Raspiengeas, La Croix.
Prix Phileas Fogg.
"Briser la glace" de Julien Blanc-Gras aux éditions Paulsen
Ce petit bouquin sympathique est l'occasion de faire connaissance avec Julien Blanc-Gras, l'un de nos grands voyageurs littéraires.
À l'opposé de beaucoup d'entre eux, il ne cherche pas à nous infliger d'arrogantes et prétentieuses introspections (suivez mon regard !) mais se contente de jouer l'humble candide, le touriste ordinaire (presque ordinaire, nous sommes tout de même dans de très belles contrées fort peu touristiques).
Sa prose est faite d'humour et d'autodérision mais surtout d'un regard simple et direct sur les gens qu'il rencontre au cours de ses périples.
Habitué des terres chaleureuses du sud, le voici pour une fois au Groenland, sur un beau bateau dans la baie de Disko, en compagnie de deux marins bretons et d'un peintre.
[...] - Quel jour on est ?
La mer a perturbé nos repères spatio-temporels. Quel intérêt de nommer un jour, alors qu'il suffit de le vivre.
- On est dimanche, je crois.
- Non, on est dimanche au fin fond du Groenland.
Chaque escale à terre est l'occasion de quelques rencontres pittoresques et instructives et la carte postale qu'il nous envoie nous apprendra pas mal de petites choses sur l'un des peuples qui habitent cette grande île : les groenlandais écartelés entre des traditions bien vieillissantes et une modernité bien incertaine.
[...] - Veut-on devenir un musée ou un pays moderne ?
L'autre peuple qui habite ces contrées boréales, ce sont les icebergs et ils sont bien plus nombreux que les groenlandais. Des rencontres que l'on cherchera plutôt à éviter.
[...] L'embouchure maritime du Sermeq Kujalleq, le glacier situé en amont, qui fond d'une trentaine de mètres par jour et produit vingt milliards de tonnes d'icebergs par an.
L'auteur nous donne un petit aperçu de l'évolution de notre monde, vu rapidement à travers le hublot d'un igloo.
Un petit bouquin simple et sympa, sans prise de tête, parfait pour rêver de voyages en cette année 2020 qui leur est si peu propice.
Pour celles et ceux qui aiment les icebergs.
Voyager en Arctique, Julien Blanc-Gras fait tomber, avec brio, tous les clichés répandus sur ce territoire si mal connu…
« On m’a souvent demandé, en France, si les Inuits vivaient dans des igloos vêtues de peaux de phoque. Non, même dans les villages reculés, les maisons sont équipées avec le confort moderne et ils portent des vestes polaires Nike. Pour être au nord du cercle polaire, on n’en est pas moins au XXIe siècle » page 44.
Le principal atout de ce récit est cette carte postale si magnifique et poétique que l’on sent et sait devoir protéger.
Briser la glace est une aventure instructive, dépaysante et décalée pour sa non-leçon de morale. On le sait, on ne le sent et on le voit à travers les descriptions de l’auteur, la température se réchauffe. Et pourtant ça n’en reste pas moins une opportunité pour les populations.
Un beau tableau, sans l’ours menaçant si vendeur, mais, si on ne le voyait finalement plus ?
« - Ça ne m’inquiète pas. Je fais confiance aux vieux qui disent que le temps a toujours changé. Quoiqu’il arrive, on s’adaptera. On s’est toujours adapté » page 48.
Avec ses chapitres courts et son petit format, ce livre peut s'emporter partout (salle d'attente, transports en commun…) il faut juste veiller à ne pas éclater trop bruyamment de rire pour éviter d'importuner ses voisins car comme toujours son style et son sens de l'observation qui dépeint sans concession paysages et population rencontrés sont furieusement drôles.
L'histoire commence à l'aéroport international de Kangerlussuaq, au milieu de nulle part par un safari découverte en bus avant de commencer la vraie aventure en voilier (excusez du peu) en compagnie de trois autres personnes (dont seulement deux sont de réels marins). Après une visite de la capitales, ses bars (ou son bar) et son musée du Groenland, en route (ou plutôt en mer) avec l'Atka entre terres et icebergs à la rencontre des phoques, ours et autres bestioles plus ou moins poilues (humains y compris).
Les contacts avec les populations locales sont cordiaux. On est bien loin de l'image du groenlandais alcoolique et brutal que j'avais pu trouver dans d'autres écrits, certes plus anciens, concernant ce pays très peu connu. Les descriptions des paysages donnent l'envie immédiate de prendre le premier avion pour l'ouest sauvage (ce que je ferai certainement un jour).
Je passerai sur les mésaventures cocasses de l'auteur, son approche personnelle de la navigation ou sa partie de chasse. Je garderai le souvenir d'une destination pleine de promesses, d'un monde oublié mais en devenir, d'une histoire d'hommes d'aujourd'hui…
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