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Kigali, 2018. Depuis sa rupture avec Vincent, Erika vit sur un fil, et écrit à sa soeur pour « exorciser de son corps » un amour-dévastation qui l'habite toujours. Elle raconte son histoire, mais également celle des êtres fragiles auxquels elle est attachée, qui eux aussi tentent de vivre. Avec James, son frère second hand, Manzi, le séduisant karatéka, Maman Colonel, Tonton Damas, les coeurs débordants comme la mousse des bières décapsulées au bar L'Église, ils reconstruisent une nouvelle famille qui illumine ce roman.
Du Rwanda, pays aux mille collines florissantes, où après le génocide des Tutsis chacun a été forcé de tourner la page, Dominique Celis montre que derrière la rhétorique officielle d'unité nationale chacun a « incarcéré ses peines à perpète ». Des blessures sans cesse ravivées lorsqu'on peut croiser les bourreaux d'hier au détour d'une station-service ou sur la rive calme du lac Kivu...
Dans ce saisissant premier roman, Erika fait le récit d'un amour qui tente de résister à la fatalité tragique héritée du passé. Même lorsque Vincent se sépare d'elle, leur passion charnelle ne faiblit pas, et c'est une femme vibrante de regrets, encore taraudée par le désir, qui rédige ces lettres splendides, puisque sur sa peau « rien ne veut s'effacer ».
Erika est effondrée. Son histoire d’amour passionnelle avec Vincent s’est achevée. Elle exorcise son chagrin en écrivant chaque jour une lettre à sa soeur, lui confiant la profondeur de son désarroi et les méandres de cette liaison vouée à l’échec. Car tous deux portent en eux les stigmates de blessures éternelles, condamnés à vivre avec leurs souvenirs des années du génocide et de la perte de leurs plus proches parents, dans des conditions inhumaines. Erika et Vincent sont rwandais, et s’ils vivent dans un pays qui a manifesté la volonté d’enterrer le passé, chacun reste marqué par cette période innommable.
Quelques scènes d’horreur sont rapportées, mais ne constituent pas l’essentiel du récit, même si en filigrane les massacres sont bien présents dans les esprits. Récit nécessaire pour éviter l’oubli, comme pour la Shoah.
J’ai cependant eu beaucoup de mal avec ce roman, écrit dans un style flamboyant, poétique certes mais parfois peu compréhensible, d’autant que s’y ajoutent de nombreuses expressions locales, parfois traduites, parfois non, et on découvre à la dernière page qu’il existe un lexique (ce qui ne résout que partiellement cet écueil car s’y référer implique une coupure dans la lecture déjà complexe )
Virtuosité d’une écriture qui met à distance l’intrigue, et risque fort de décourager le lecteur.
284 pages Philippe Rey 18 Août 2022
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