"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«?Elise s'était contentée d'un sourire affectueux. Son grand avait toujours été ainsi?: il se méfiait de tout et de tout le monde, et qu'est-ce que cela lui rapportait au bout du compte?? Des aigreurs d'estomac ou des migraines. Maux dont elle-même, heureuse nature, était le plus souvent dispensée.?» Qui sommes-nous?? Qui sont ceux qui nous entourent et que nous croyons connaitre?? Nous portons un masque et les autres aussi. Mais ces masques ne sont-ils pas tout aussi vrais que ce qu'ils prétendent dissimuler??
Douze nouvelles dans ce recueil de cent trente pages. Si je compte Axel Sénéquier et son Les vrais héros ne portent pas de slip rouge et le plus récent En love mineur de Dominique Costermans, j'en suis au troisième livre édité par les éditions belges Quadrature spécialisées dans les nouvelles de langue française. Alors, oui, je sais qu'on va me dire en commentaire -mais venez quand même le dire, ça me fait plaisir- que la nouvelle ce n'est pas un genre beaucoup apprécié. Peut-être, mais ça c'est parce que vous ne connaissez pas Quadrature. Parce que les trois que j'ai lus édités chez eux sont très bons. Contrairement à ce que je peux lire ici ou là sur la nouvelle en général, Agnès Dumont, l'auteure de A qui se fier ? réussit à implanter un décor et des personnages en quelques pages et je ne me suis pas senti frustré en les quittant assez vite, alors que, paradoxalement, un bouquin de 400 pages peut procurer ce sentiment même si je suis censé en avoir fait le tour.
Ses héros sont des gens simples qui se posent des questions, sur eux mais aussi sur leurs proches ou ex-proches, et comme il est écrit en quatrième de couverture et judicieusement -merci de le remarquer-reporté en début de mon article sur les masques que chacun de nous porte. Certains cherchent à les enlever, d'autres au contraire à les porter le plus souvent possible. Il est parfois difficile de cerner une personne, de comprendre ses demandes ou ses souhaits, ses envies de liberté ou celles de se sentir en sécurité. C'est tout cela dont parle Agnès Dumont, fort joliment et simplement. En cela, elle va droit et rapidement dans les tréfonds de ses personnages.
Il me serait bien difficile de sortir une histoire par rapport aux autres, elles m'ont toutes touché. Peut-être Au mépris des sémaphores, parce qu'en plus d'être excellente, comme les autres, son titre est une phrase tirée de Ma petite entreprise d'Alain Bashung et que les mots en exergue sont également tirés de la même chanson. Purement subjectif. En attendant, osez, si ce n'est Joséphine, Osez Agnès.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !