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« L’Etat a ses chasses gardées, ses réseaux occultes qui évoquent facilement une mafia », écrivait il y a près d’un demi-siècle Pierre Viansson-Ponté. On peut à juste titre se demander si cette situation de copinage et d’entre soi particulièrement malsaine ne serait pas pire aujourd’hui qu’hier. Cette mafia de grands commis de l’Etat, de hauts fonctionnaires et d’hommes politiques de haut niveau représente une caste de dignitaires hors sol qui ne songe qu’à défendre ses intérêts particuliers en se cooptant et en s’entraidant dans le but d’accroître pouvoir et revenus. Au fil de cet ouvrage, le lecteur découvrira nombre de grands commis de l’Etat qui bénéficient de retraites-chapeaux dépassant parfois le million d’euros par an… Des personnalités politiques qui jouissent de jetons de présence dans de grands groupes pouvant atteindre jusqu’à 250 000 € par an ; Des conseillers d’Etat, des inspecteurs des finances, des membres de la Cour des Comptes qui peuvent profiter d’émoluments pouvant atteindre 30 000 € par mois. Un seul exemple : Jean-Dominique Comolli privatise la Seita, ferme de nombreuses usines, fait perdre plus de 3000 emplois, fusionne ensuite avec les Tabaccaleras espagnoles tout en restant à son poste de président. Et quand le consortium est racheté par les Anglais, Comolli est recyclé chez Engie en dépit de sa gestion catastrophique contre l’avis d’Arnaud Montebourg alors ministre, puis chez Air France par la grâce d’Emmanuel Macron…
« La mafia d’Etat », troisième volet d’une trilogie (après « Les Intouchables », et « Les Voraces ») est une enquête d’investigation journalistique basée sur les témoignages de nombreuses personnalités et sur les chiffres officiels qui ne sont d’ailleurs disponibles que depuis peu (présidence Hollande) et ne concernent que le patrimoine des politiques, mais pas encore celui des hauts fonctionnaires. Le lecteur y découvrira tout un petit monde sélectionné dès les grandes écoles (ENA, Polytechnique, Sciences Po, Mines, Ponts et chaussées, etc.) qui investit les grands corps de l’Etat avec des salaires déjà très conséquents, se lance ensuite dans la carrière politique sans jamais démissionner, se recycle dans le monde des affaires et ne cesse de pratiquer nombre d’aller et retour entre ces trois univers. Ainsi a-t-on vu récemment un ancien premier ministre, Edouard Philippe, immédiatement recyclé chez Atos et son successeur Jean Castex en faire de même à la direction de la RATP. La liste est longue de ces profiteurs et pantouflards émargeant la plupart du temps dans la fourchette des 200 000 € par an. Quelques noms rencontrés au fil des pages de cet ouvrage : Guillaume Pépy, Florence Parly, Louis Schweitzer, Anne-Marie Idrac, Nicolas Bazire, Jean-Pierre Jouyet, Muriel Pénicaud, parmi des dizaines d’autres. En lisant cet ouvrage salutaire mais un peu déprimant quand même, on comprend pourquoi tous ces gens se retrouvent si loin du peuple, du réel et des difficultés quotidiennes des gens. Ces privilégiés, ces petits marquis de la République en rappellent étrangement d’autres. Subiront-ils le même sort ? On peut en douter. L’auteur conclut d’ailleurs par cette phrase quelque peu désabusée : « La mafia d’Etat, peut-être affaiblie par ces réformes, a donc encore de beaux jours devant elle. »
Pour tous les amateurs de la grande et des petites histoires
Une enquête passionnante sur les hauts fonctionnaires !
J'ai lu , et souvent ce qu'on appelle « les livres noirs de.... » qui se concentrent sur des médias ou des institutions, et c'est souvent édifiant et surtout démoralisant.
Mais ici, puisque nul rappel à l'ordre n'est à ce jour connu, j'avoue avoir eu mal à ma France.
Les turpitudes réelles ou supposées des grands ministères deviennent de moins en moins supposées . Quel gâchis ! Que de petitesses,de manque de culture pour pas mal d'entre ces représentants de la France à l'étranger. Quant aux malversations , primes cachées, petits arrangements avec des tiers , tout est permis ; aucun contrôle de l'argent public .
Les nominations se font par copinage , entre anciens élèves de l'ENA par exemple.
Et ces grands ministres d'Etat, quelle déchéance ! De la légéreté, de l'incompétence ou du narcissisme;ce qui caractérise d'ailleurs L.Fabius:pourquoi ne voulait-il pas céder la place après la Cop 21:il y avait peut-être un Prix Nobel à la clé !
Quant aux épouses....une autre histoire : caractérielles, ou affairiste et interventionniste (Mimi Fabius). Je reprends cet exemple parce que c'est sur ce « régne « que l'auteur s'appesantit le plus. J'aurais aimé avoir un chapitre sur le ministre Védrine, mais silence.
C'est par des conversations recoupées d'anciens fonctionnaires du Quai, ou déplacés …,que l'auteur est parvenu à collationner cette somme d'informations,le Quai lui ayant fermé ses portes quand il a appris qu'il avait envie de « gratter » un peu le pauvre vernis qui lui reste.
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