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Lorsqu'un livre ne se lâche pas, qu'on le dévore jusqu'à la dernière page, d'un trait, en oubliant l'heure du repas, un petit miracle s'est produit : on est tombé sur une perle. Celle-ci se nomme Tanger 54, titre évocateur qui renvoie à un lieu et une époque riches d'images et de sensations...
Tanger 54, c'est le récit palpitant d'une enquête que Mona Thomas a réalisée pour le compte d'un ami ; cet ami s'appelle Gérard Desarthe, il est acteur (réputé) et, à ses heures perdues, court les vide-greniers et les marchés à la brocante, à la recherche de merveilles oubliées. Un jour, lui aussi croit être tombé sur une perle ; il achète pour vingt euros sur un marché de Normandie un portrait au pastel représentant un jeune arabe. Sur le coin inférieur, on lit ces mots : Will. S. Burroughs, Tanger 54... William Burroughs, le pape de la beat generation qui a séjourné au Maroc dans les années cinquante ; se pourrait-il... ?
Mona Thomas, qui est aussi critique d'art, se prend au jeu et décide de remonter la piste du portrait qui, à l'évidence, n'est pas de Burroughs. Sa recherche va la conduire au coeur du Tanger cosmopolite d'avant la décolonisation, lieu de toutes les audaces et de toutes les libertés, paradis des artistes et des créateurs occidentaux : le pouls du monde, entre rêve et réalité, selon Burroughs.
Mais Tanger à cette époque, c'est aussi le lieu de tous les trafics : drogues, prostitution masculine, un lieu où l'on peut vivre son homosexualité en toute quiétude, sans craindre la justice et la réprobation. Mona Thomas croise sur son chemin Ahmed Yacoubi, jeune peintre marocain amant de Paul Bowles, Truman Capote, Allen Ginsberg, Francis Bacon et son dangereux amant Peter Lacy. Après avoir découvert l'identité du jeune homme représenté sur le pastel, et au terme d'une recherche aussi passionnante que passionnée, elle avance une hypothèse concernant l'auteur du tableau et par la même occasion, nous offre une belle réflexion sur le statut de l'oeuvre d'art et sur sa valeur.
Comment juger une oeuvre dénuée de tout appareil critique, une oeuvre solitaire, sans auteur et sans référence biographique ? De même, comment juger une oeuvre mise au rebut parfois par l'artiste lui-même ? Mona Thomas qui nous avait déjà emballés avec son précédent livre La Bibliothèque du Docteur Lise, nous ravit de nouveau avec ce polar artistique dont le suspense n'a rien à envier aux maîtres du genre.
Erudit assurément, "Tanger 54" , avec une bonne idée de départ, mais hésitant constamment entre roman pseudo policier et biographie, laisse comme un goût d'ennui malgré la présence d'artistes disjonctés et hauts en couleur.
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