Aujourd'hui, les explorateurs de la BD reviennent !
Aujourd'hui, les explorateurs de la BD reviennent !
Riad poursuit sa saga biographique sur sa famille, ses fragilités, mais aussi son parcours d’artiste. Il développe sur quelques moments clefs de sa vie, particulièrement sa rencontre avec Emile Bravo qui contribuera à ouvrir de nouveaux espaces pour Riad à la fois par des conseils (et notamment : « La bédé c’est avant tout une écrituuuure ! c’est une langue ! Concentre-toi sur l’histoire avant de vouloir faire de beaux dessins … » p 131) et l’association dans un atelier avec aussi notamment Sfar, Mathieu Sapin, Blain,…
C’est plus dense et resserré que les autres livres de la série abordant de multiples thématiques : toujours le frère volé … mais aussi son retour en France pour fuir la Syrie, la psychothérapie, la vieillesse et la mort des grands parents, la difficulté de se faire éditer, les rencontres essentielles, les possibilités qui s’ouvrent et qu’on saisie (notamment dans le cinéma), …
J’avais fait une pose dans la série autobiographique de Riad Satouf. Reprenant ma PAL j’ai enchainé les deux derniers volumes pour ce qui concerne Riad … puisqu’il continue avec son frère.
D’ailleurs ce 5 ème volume développe particulièrement sur l’enlèvement de son frère par son père qui est retourné en Syrie. Contrairement au sous-titre « Une jeunesse au Moyen Orient (1992-1994)" c’est en Bretagne que se déroule cette partie de l’histoire familiale avec notamment la bataille de sa mère pour essayer de récupérer ce fils volé et les soutiens différenciés des grands parents.
Mais au-delà de cette lutte / guerre familiale c’est aussi la poursuite de la vie du petit Riad et de ses tourments et espérances (notamment amoureuses).
On se laisse prendre à la fois par la singularité de cette histoire familiale, que par une relative mise à nue de l’adolescence avec ses difficultés communes et celles accentuées par cette histoire familiale.
C'est l'histoire d'un petit garçon à la chevelure blonde soyeuse né d'une mère bretonne et d'un père syrien qui se rencontrent sur les bancs de la fac. Un peu vexé par une mention tout juste "honorable" lors de la soutenance de sa thèse, Abdel-Razak décide de chercher un poste de professeur à l'étranger. Pour la petite histoire si l'université d'Oxford n'avait pas mal orthographié son nom, peut-être y aurait-il accepté un poste de maître-assistant et l'Arabe du futur aurait pris une toute autre tournure (Une jeunesse au Royaume-Uni?)! Mais revenons à nos "toutes" : ce fervent partisan du panarabisme fait le choix d'emmener sa famille en Lybie dirigée par Khadafi. Un régime totalitaire à base de régime de bananes. Là-bas le petit Riad avec sa chevelure d'or passe pour un Américain auprès de ses compagnons de jeu.
Puis un jour, la petite famille augmentée d'un petit frère déménage en Syrie, près de Holms, dans le village natal paternel. Cette fois la chevelure couleur des blés du petit Riad lui vaut le sobriquet de "juif" parmi ses cousins belliqueux. La Syrie est également dirigée par un dictateur, Assad père, un "animal sauvage" qui se voulait lion, moins bel homme que Khadafi mais qui suscite l'admiration de son père. Car l'arabe du futur doit être instruit par la force s'il le faut!
L'arabe du futur n'a plus besoin d'être présenté. Un série autobiographique qui plaît à large public et pas seulement aux lecteurs de BD. Ce qui n'est guère surprenant car c'est une réussite tant dans le fond que dans la forme. Pour le fond, la confrontation de deux cultures perçue à hauteur d'enfant. Dans son monde Dieu est Georges Brassens et le Père Noël a des airs de Pompidou! Tandis que la figure paternelle est un personnage tout en contradictions, il se dit non religieux mais affirme que Dieu est sacré et que les seuls vrais croyants sont les sunnites.
Pour la forme, une identité graphique forte : un dessin simple avec un code couleur pour chaque pays : bleu-gris pour la France, jaune pour la Lybie, rose pour la Syrie. Le vert et le rouge soulignent les éléments culturels ou violents!
Une vraie découverte !!! un style simple au niveau des dessins, mais l'histoire vraie de l'auteur est incroyablement touchante et bien racontée. Chaque nouvel album nous tient en haleine.
Bien évidemment continuer votre découverte avec : "Fadi, le frère volé"
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Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Un véritable puzzle et un incroyable tour de force !