Ce premier roman est un véritable tour de force !
Ce premier roman est un véritable tour de force !
Très déçu.
Parce que je m'attendais à autre chose.
J'espérais une vision un tant soit peu historico-géographique du tracé de ces abominables frontières qui aujourd'hui encore ensanglantent l'Afrique. Au lieu de ça, c'est au frontière de la nature humaine qu'on se retrouve et dans ses fanges que l'on se plonge avec, en ce qui me concerne, très peu de plaisir.
Il y a de beaux passages et une très belle plume, mais le fond me dérange sans m'apporter quoique ce soit.
J'ai vu dans une autre critique, une référence à Coup de torchon (que j'adore), c'est bien vu mais en version glauque.
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J'ai apprécié le volet historique du récit, qui rappelle la violence de la colonisation européenne en Afrique, cette découpe géométrique du continent en pays que les puissances européennes se partagent équitablement pour se répartir les richesses qu'ils contiennent, faisant fi des populations et de l'histoire de ces régions. J'ai aimé découvrir cette histoire au plus près des gens, des européens envoyés dans un pays et des cultures qu'ils ignorent totalement, sous des climats pour lesquels ils ne sont pas adaptés et des géographies qui leurs font perdre la santé et la raison.
J'ai apprécié aussi le récit de l'aventure vécue par Pierre Claes en cette fin du XIXème siècle. l'inadaptation des européens sortant de leurs salons bourgeois pour s'enfoncer dans la jungle inhospitalière qui côtoie le fleuve Congo.
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Mais je me suis bien vite ennuyée de cette aventure qui plonge dans une violence insoutenable et confuse. J'ai perdu le fil avec l'apparition de cet univers cauchemardesque qui superpose au découpage d'un pays le découpage des corps. Dans une relation charnelle et quasi surnaturelle, Pierre Claes s'attache à un jeune homme originaire de Chine, Xi-Xiao, tatoueur-découpeur de son état. Autrement dit bourreau. Plus le jeune Pierre Claes trace les lignes des frontières du Congo belge et découpe l'Afrique, plus Xi-Xiao trace de lignes sur les corps de ses amants et les découpe tout en les maintenant le plus longtemps en vie. Une séance de torture ? Que néni, le luxe suprême en matière de plaisir ! Mourir sous le scalpel de son amant. Mais cette description de l'horreur, de la souffrance, de la maladie, du désir et de la violence… l'auteur nous la fait ressentir jusqu'à l'écœurement.
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**En synthèse, ce récit était pour moi trop violent et trop nébuleux, écœurant au-délà du supportable, j'ai assez vite perdu le fil et ai eu du mal à comprendre le sens de tant d'horreur. Dommage parce que le côté historique et récit d'aventure ne me déplaisait pas.**
https://itzamna-librairie.blogspot.com/2020/12/tenebre-paul-kawczak.html
M. Paul Kawczak nous conte dans son récit la ténébreuse aventure de Pierre Claes, géomètre belge envoyé par le roi Leopold II à la fin de l’en 1890 matérialiser la frontière qui assurera une réalité physique au découpage de l’Afrique réalisé par les Européens lors de la conférence de Berlin de 1885.
Mais comme l’annonce le préambule le livre sera moins celui des victimes de la colonisation et des exactions commises par les pseudo-aventuriers, que celui « d’un suicide blanc dans un monde sans Christ ». Abandonné par son père adoptif, Claes va se perdre dans les ténèbres africaines pour le retrouver, sous les traits d’un autre damné : le médecin Vanderdorpe qui s’est réfugié au Congo après la mort de son amour, après la perte de ses illusions. Comme le héros, lui aussi cherche la mort et son fils. Cette mort, elle rôde, partout, frappant plus le pauvre porteur bantou que le blanc, mais elle se matérialisera en un personnage étrange, ce chinois communiquant par signe, Xi Xiao, tatoueur et surtout bourreau divinatoire, maître du lingchi, le fameux supplice des « huit couteaux », des « cent morceaux » ou « la mort des mille coupures ». Ici, la torture deviendra érotique, un acte d’amour qui rachètera l’horreur pratiquée par les colonisateurs, ou du moins rendra Claes moins coupable et plus digne de mourir, même s’il n’est qu’un pion dans le jeu terrible dans laquelle l’Europe se perdra, en oubliant son âme, sacrifié aux faux-semblants d’un progrès fantasmé, sur l’autel d’un capitalisme déjà devenu fou. Même le rêve d’Harmonie, utopie d’un pasteur écossais et de sa femme, basé sur l’orgasme social et universel, devra s’incliner face au tragique de la réalité, et le lieu de ce rêve avorté sera celui du final du roman.
L’auteur a du talent, une langue assurée et poétique, et une solide culture littéraire. Sans doute certains allusions m’ont échappé, mais je n’ai pas manqué celle à Balzac et à ses Illusions perdues, avec la famille Séchard et les Cointet, les voleurs de procédé. Bref, en plus de son style, l’auteur a des lettres. D’ailleurs il prend plaisir à citer Une ténébreuse affaire, à faire intervenir Baudelaire et Verlaine, ou encore Victor Hugo. Et le lecteur prend plaisir à rechercher les traces ou les signes de ces allusions, pour les interpréter comme le ferait Xi Xia dans une de ses séances d’art divinatoire. Comme ce même lecteur ne manquera pas de chercher à décrypter les symboles glissés çà et là, tous dominés par celui du serpent qui orne la couverture du roman et se glisse dans ses pages.
Au final un très beau récit, à l’ambiance poisseuse et trouble, qui m’a fait penser à William Burroughs dans Les cités de la nuit écarlate, où se mélangent les potences, l’opium, les garçons perdus et Libertalia, l’utopie des pirates. Je suivrai cet auteur, et vous conseille cette lecture hallucinante et hallucinée sur le suicide de l’Europe colonisatrice.
En 1890, le jeune géomètre Pierre Claes, originaire de Bruges, est envoyé par son pays aux confins du Congo belge, afin d’y matérialiser la frontière négociée entre états colonialistes lors de la Conférence de Berlin cinq ans plus tôt. Sa périlleuse expédition va lui faire croiser la route de son propre père, disparu il y a bien longtemps en abandonnant femme et enfant, et aussi d’un étrange petit Chinois, Xi Xiao, tatoueur-découpeur de son métier.
La première partie du roman, bien que parfois bizarre, s’avère très accessible et plutôt prometteuse, alors que le lecteur pense se retrouver plongé dans un récit d’aventure historique pointant le racisme colonialiste en Afrique. L’histoire du très éprouvant voyage de Claes, où les Blancs tombent comme des mouches sous les assauts des fièvres et de la malaria, côtoie celle des pérégrinations de son père, nous faisant croiser aussi bien les explorateurs Stanley et Pierre Savorgnan de Brazza, qu’un Baudelaire mourant et un Verlaine aux prises avec l’alcool.
Mais voilà que tout se met à dérailler au mitan du livre, dans ce qui devient un délire onirique et surréaliste où se mêlent jusqu’à l’obsession plaisir, sexe, torture et folie, en un cocktail sauvage et morbide à vous flanquer la nausée. Au fur et à mesure qu’ils s’enfoncent en Afrique Noire, les colons européens sombrent au plus profond de leurs propres ténèbres intérieures. L’écoeurement et l’ennui ne m’ont alors plus quittée, dans une lecture que j’ai eu grand peine à mener à son terme.
Je n’ai pas du tout été réceptive à cette histoire, certes indéniablement maîtrisée quant à sa construction et à son écriture, mais si absurde et cauchemardesque qu’il m’a semblé y étouffer jusqu’au malaise, dans une pénible et immonde descente aux enfers aussi terrifiante que la peinture de Jérôme Bosch.
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