"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Pas de doute, Kozel était bien observé. D’où et depuis quand ? Il n’en savait rien, mais cela n’avait pas d’importance. Ne maîtrisant pas les conditions du contact, il devait se laisser faire. C’était le jeu, qu’il aimait, avec son adrénaline et ses pulsations subites.
Un jeu toujours exigeant, parfois froid et cruel, auquel il fallait s’adapter sans tomber dans la routine ni la jubilation sinon, à coup presque sûr, on s’offrait au danger, on commettait l’erreur, on se mettait à la faute. On subissait. Nikolaï n’aimait pas subir. Il prit une cigarette, l’alluma, et se dirigea, dans la pénombre du petit port, vers le phare, sans hâte."
Une plongée dans le terrorisme islamique et les services de la DGSE, une lecture rapide captivante comme une série ou un film, rebondissement, jeu de dupe, trahison.
Le bureau des légendes : une de mes séries préférées !
Alors quand j'ai lu que Marc Dugain devenait Directeur de la nouvelle collection Espionnage chez Gallimard, je me plongerai rapidement dans les romans qui y seraient publiés !
Ce fut chose faite avec des hommes sans noms, où on découvre la vie de quelques membres de la DGSE, agents sous couverture, analystes, préparateurs de mission ...
Mais aussi la guerre des égos, les coups bas et chausse-trappes, les guéguerres entre anciens militaires et vrais barbouzes ...
Sauf qu'à trop vouloir en dire, on produit un roman un peu brouillon pas assez abouti ... mais aussi prêt à être traduit en série avec tout ce qu'il faut de redites en début de chaque nouveau chapitre pour avoir l'impression d'un résumé des épisodes précédents !
Bref beaucoup de remplissage dans les trois premiers quarts, et une dernière partie qui aurait mérité d'être rallongée pour éviter les raccourcis nécessaires à la tenue du nombre de pages optimal !
Donc, des progrès sont nécessaires pour que cet essai soit transformé.
Je lirai bien sur le prochain, en espérant qu'il soit meilleur !
Une nouvelle collection espionnage, chez Gallimard, collection dirigée par Marc Dugain, 3 raisons de foncer chez mon libraire préféré.
A l'arrivée, petite déception. Suis-je passé à côté ?
Parti en Afghanistan pour faire de l’humanitaire, Pascal, ex journaliste-baroudeur, ouvre un restaurant à Kaboul, « Le bout du monde » où viennent s’échouer les expats, en manque d’alcool, de baignade -il a creusé une espèce de piscine- avec des fêtes inoubliables. Pascal est avant tout, un paumé, doux rêveur, usé par des années d’excès, d’ennui. Il passe la plupart de son temps sur un canapé à soi-disant réfléchir, plutôt, dormir, rêver, retrouver ses souvenirs, Cambodge, Vietnam... C’est là que son second, Enayat, vient le « récupérer » lorsque Pia, une intime, vient lui annoncer la disparition de Corto, son ami d’enfance et compagne de Pia. Partir à la recherche de Corto ? S’enfoncer encore un peu plus dans le canapé avec sa boulette d’opium ? Partir ? Rester ?
Entre Pascal qui, comme le décrit Corto « a plus le désir de partir… que d’arriver quelque part » et Corto, tête brûlée, l’amitié remonte à leur enfance dans les Pyrénées. Une histoire d’errances, d’amitié profonde jusqu’au moment où… Mais ne perdure t’elle pas encore et toujours ?
A travers les souvenirs de Pascal et Corto, Marc Victor dépeint un monde violent, dur, de guerre, où la faune des expatriés onusiens, humanitaires, journalistes, baroudeurs de tout poil, se conduisent comme des imbéciles, je suis polie, pour des buts quelques fois troubles.
Je suis restée au premier degré de lecture avec un sentiment mitigé, voire de malaise. Les afghans portent sur cette faune un regard non exempt de mépris et les voient comme des émigrés, lors qu’eux se baptisent du nom plus chic d’expatriés.
Relecture après ma rencontre avec l’auteur. Marc Victor m’a expliqué que, justement dans son livre, il dénonçait cette dérive des expatriés et autres humanitaires.
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