Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Nell, future étudiante d’Harvard, et Eva, future danseuse de ballet, vivent depuis toujours avec leurs parents au cœur d’une forêt en Caroline du Nord, à cinq kilomètres du premier voisin et à une vingtaine d’une petite ville. La fin de leur vie coutumière commence par des coupures d’électricité de plus en plus fréquentes et le cancer mortel de leur mère. Puis c’est l’arrêt total de toute alimentation électrique et bientôt plus de lumière, plus d’internet, plus de téléphone, plus d’essence et la mort accidentelle de leur père. Elles se retrouvent seules, dans cette maison qui tombe en ruines, à devoir apprendre à survivre. Elles apprivoisent la forêt, se mettent au jardinage, apprennent à utiliser un fusil, pour se nourrir, se soigner et se défendre contre les prédateurs, leurs liens souvent mis à rude épreuve dans ce combat, mais renforcés par les épreuves traversées.
Un puissant roman d’apprentissage et d’amour fraternel.
Le thème de la survie est bien traité et la construction intéressante. La narration démarre au premier Noël après l’effondrement de la civilisation et la mort des deux parents. Puis on alternera entre le passé, qui ressurgit à la moindre occasion, et le présent qui raconte la survie dans le détail. C’est Nell la narratrice et c’est elle qui écrit dans un cahier cette histoire. C’est par son regard que nous partageons également le lien avec Eva.
J’avais en tête de lire ce livre depuis un moment déjà, mais comme pour tout genre littéraire en marge de mes prédilections, j’avais un doute sur le fait qu’il me passionne, je me suis demandée si c’était le moment de le lire, si j’allais être suffisamment concentrée pour en saisir toutes les subtilités car j’ai lu énormément de bons retours à son sujet. Et le verdict est clair, j’ai adoré cette dystopie empreinte de poésie!
Nelle et Eva ont dix-sept et dix-huit ans, lorsque le monde s’écroule autour d’elles : pandémies, catastrophes climatiques successives, la civilisation s’effondre, privée de tout. Les deux soeurs vivent seules après la mort de leurs parents dans la maison familiale, nichée au coeur de la forêt. Elles apprennent à survivre sans électricité, en cultivant comme leur père le jardin potager, élèvent des poules et se distrayent en lisant et en dansant, passions qui leur rappellent à toutes deux, une époque heureuse révolue. D’une Nature à la fois prolifique et dangereuse, il leur faudra faire leur complice et d’un reste d’humanité, elles apprendront à se méfier pour survivre soudées l’une à l’autre, sans autre choix.
Le récit est le carnet intime ou journal de bord d’un voyage sans retour, écrit par Nell, l’amoureuse des mots. Elle y relate son quotidien post-apocalyptique et les démarches entreprises jour après jour pour survivre. Qu’y a t-il entre ces lignes : un magnétisme profond, une beauté farouche qui magnifie celle de la nature et de la féminité. Deux jeunes femmes révélées par la danse et les lettres qui se transforment en guerrière de la vie pour survivre aux éléments déchaînés et à la folie des hommes. Le retour aux choses simples, à l’évidence de la nature puisque la société s’est effondrée: on ne consomme plus que ce qui provient de la terre, qui ravagée par la folie et enfin rendue à elle-même retrouve ses lettres de noblesse. Tout est dans la symbolique des gestes, de douceur et de violence mêlées. Les deux soeurs sont comme dans une bulle au coeur de la forêt, le monde s’embrase autour d’elles mais la violence, telle les flammes de l’enfer, vient lêcher leur refuge. Enveloppées de douceur et en même temps exposées aux douleurs du monde, elles vont de l’avant, entre résilience et espoir d’un lendemain meilleur. Leurs destinées survole le monde, les siècles, les traditions ancestrales telles des étoiles filantes, éphémères mais essentielles. Résolument tournées vers l’avenir en dépit de blessures profondes, elles portent un puissant message d’espoir. Roman d’une beauté pure, transcendante, Dans la forêt est porteur d’une incroyable force, d’une lumière au coeur d’un futur que l’on ne peut qu’imaginer ténèbreux.
La littérature étrangère n’est pas ce que je lis le plus. Ne pas pouvoir découvrir un roman à travers la langue originale me gêne. Je ne peux juger de la qualité de la traduction. C’est sans doute un tort, surtout au regard du dernier roman de Jean Hegland, "Rappelez-vous votre vie effrontée".
C’est en effet un roman hors du commun, d’une écriture époustouflante qui a réussi à allier la qualité extrême à une merveilleuse simplicité. Extrêmement érudit, il se lit pourtant aisément et m’a emportée jusqu’au bout. Il faut dire que l’histoire est prenante qui raconte la fin de vie de John Hubbard Wilson, éminent professeur de littérature, atteint de la maladie d’Alzheimer, et ses retrouvailles avec sa fille Miranda avec laquelle il était brouillé depuis trop longtemps "Un sanglot lui échappe lorsqu’elle repense au noble visage de son père, à ses cheveux devenus blancs, à la drôle d’impression – à la fois étrange et familière – que cela lui a faite de le revoir." A travers un chassé-croisé entre présent et passé, on apprend tout de sa vie, ses amours et… Shakespeare.
Car, et c’est ce qui est impressionnant, le Grand William est le fil conducteur de ce récit. Sans minimiser l’intérêt de l’histoire de l’amour retrouvé entre un père à la mémoire défaillante et sa fille perdue de vue pendant longtemps, la présence de ce grand dramaturge anglais est un plaisir immense. Le travail d’écriture de l’auteure est grandiose qui mêle si bien ses mots à ceux de l’homme dont le milieu de la littérature et du théâtre a tant parlé. La mémoire embrumée du personnage principal est parfaitement restituée qui passe du réel au virtuel d’une seconde à l’autre. Les sentiments, exacerbés parfois, sont bien retranscris et la fluidité reste présente tout au long du texte.
Il n’est pas possible par ailleurs de passer sous silence le travail fabuleux de la traductrice, corroboré par sa note en fin de roman qui explique ses choix de traducteurs pour les passages des œuvres de Shakespeare.
Ce roman est remarquable qui allie une étude sur notre relation à ceux qui nous aiment, et, pour reprendre les termes de la quatrième de couverture "sur le sens qu’on donne à sa vie". Tout au long de ce roman, on s’aperçoit de l’importance de la littérature et de l’aide qu’elle peut apporter.
https://memo-emoi.fr
Le monde trébuche, encore une fois l’homme a franchi l’innommable ; plus d’électricité, plus d’essence, plus de transports, plus d’information, si ce n’est la récurrence habituelle lors de drames, de la cohorte des rumeurs, des pillages, bref une catastrophe qui annonciatrice de la fin du monde...Jean Hegland a décidé de mettre en exergue, la possible alternative de la rédemption de l’espèce humaine ; un retour à la simplicité, un retour que beaucoup prônent, un retour enfin à la vie en symbiose avec la Terre !
Dans cette civilisation qui s’effondre, deux jeunes filles qui ne connaissent que la forêt depuis leur tendre enfance, près de Redwood, avec cependant un certain confort, vont connaître après la disparition de leurs parents, la dure réalité de vivre isolées en pleine nature. Elles comprennent rapidement qu’elles sont cernées par la violence, par la colère et le danger, aussi sûrement que cernés par la forêt.
Un espoir naïf : « Voilà le vrai cadeau...la paix, le silence et l’air pur »
Face à l’adversité, Nell et Eva, vont devoir prioriser les tâches, être à l’écoute des bruits de la faune, savoir cuisiner les produits qui leurs sont offerts, apprendre la parcimonie en toute chose, bref être autonomes et indépendantes. Dans ce microcosme, au moins, elles se sentaient protégées des obsessions, de la cupidité et des microbes des autres, mais doivent subir les dures lois de la cohabitation, même entre sœurs, qui n'empêchent pas les désaccords, les acerbes critiques et bien sûr les vexations sur les choix de survie.
L’auteure, décrit avec force de détails le quotidien des deux sœurs, qui oscille avec la joie, la peur et l’angoisse. Elles ont rapidement compris que face à l’adversité, il fallait garder leurs liens de sororité. Jean Hegland n’obère pas, leurs relations épidermiques conflictuelles puis fusionnels qui sont remarquablement transcrites et, donnent l’impression de faire partie de leur destin. Ce roman écrit paru en mille-neuf-cent-quatre-vingt-seize, éminemment précurseur et critique de la société, suggère que le choix de continuer cette consommation abyssale et irresponsable des matières premières ne peut conduire qu’à la destruction de notre planète.
Un roman initiatique, qui se doit d’être lu dans toutes les chaumières ; de s’immerger dans les chapitres afin de discerner les chuchotements, les chants, de visualiser le port majestueux des arbres, d’écouter le murmure des ruisseaux, de ce biotope naturel, qu’est la forêt...Une morale révélatrice, repris comme un leitmotiv par les sœurs ; « chacun est seul maître de sa destinée. ». Une belle lecture pour cette aventure humaine passionnante et merveilleusement optimiste.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !