"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rien n'est plus comme avant. Le monde tel qu'on le connaît semble avoir basculé : plus d'électricité ni d'essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au coeur de la forêt. Quand la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, les deux soeurs demeurent seules, bien décidées à survivre.
Il leur reste, toujours vivantes, leur passion de la danse et de la lecture. Mais face à l'inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d'inépuisables richesses.
Deux soeurs qui survivent au fin fond d'une foret, comme une fin de monde.
On découvre au fur et à mesure les raisons de cet isolement, les raisons de cette situation. Les sujets abordés sont d'actualité : écologie, maladie, inflation.
Cette BD tirée du livre original Dans la forêt de Jean Hegland reflète notre avenir probable si nous ne réagissons pas à nos modes de consommations.
Une très belle BD, simple, des dessins prenants, un coup de crayon magnifique. Lomig a su me transmettre les émotions à travers son art. J'ai ressenti de la compassion, de la peur, de la tristesse.
Un grand merci pour ce moment lecture.
À la suite d'une crise sans précédent, deux soeurs orphelines et abandonnées de toute civilisation, vont devoir se reconstruire et apprendre à faire confiance à la nature. Un huit-clos en plein coeur de la forêt qui va les isoler, les malmener mais surtout les rapprocher en leur offrant une nouvelle vie. J'ai complètement été happée par cette bande dessinée qui en fait incontestablement un de mes coups de coeur de cette année ! le scénario est captivant en alternant flashbacks, passages tragiques mais également des scènes plus tendres et parfois très drôles.
Le graphisme de ce roman graphique est absolument sublime. J'ai d'abord été étonnée de l'utilisation du gris par Lomig, ayant souvenir de l'omniprésence de la couleur dans le cas Fodyl (2017), mais modulé il offre douceur dans certaines scènes ou au contraire beaucoup de noirceur dans d'autres. le trait est parfaitement maitrisé, détaillé, précis et raffiné. Mention spéciale pour les scènes en extérieur où les dessins des arbres et végétaux offre une nature sublimée, luxuriante et accueillante.
J'avais déjà adoré le roman de Jean Hegland et la bande dessinée reste très fidèle au récit original. Voilà donc une autre façon de (re)faire vivre l'incroyable histoire des deux soeurs, Nell et Eva ! Un thème qui à une résonance particulière pendant cette période de confinement.
/ Bande dessinée lue dans le cadre du prix de la BD Fnac - France Inter 2020
« Dans la forêt » (« Into the forest ») était le premier roman de Jean Hegland. Originellement paru en 1996, il fut traduit en français, plus de vingt ans après en 2017. Il fait partie du courant de la « collapsologie » (ou littérature post-apocalyptique) dont Barjavel fut l’un des précurseurs en France. Lomig, qui avait déjà écrit une dystopie, (« Le Cas Fodyl » dans lequel il imaginait que le travail était devenu obligatoire et que les chômeurs parasites étaient condamnés aux travaux forcés) en est l’adaptateur pour les éditions Sarbacane.
L’album commence par un flash-back sur l’enfance insouciante et complice des deux sœurs qui passaient leur temps à explorer la forêt près de chez elles. Puis, sans transition, on passe à leur présent. Elles sont seules, le jour de Noël. C’est le mode de narration choisi par Hegland et repris par Lomig : des allers-retours entre passé et présent pour dévoiler peu à peu au lecteur les éléments essentiels : comment le monde en est-il arrivé là ? Que sont devenus leurs parents ? Quelles étaient les aspirations des deux jeunes femmes ? Pourquoi ont-elles pris leurs distances l’une vis-à-vis de l’autre jusqu’à leur cohabitation forcée ? Et l’on s’aperçoit vite que la dimension post-apocalyptique n’est que secondaire.
Ce qui compte vraiment c’est la relation entre Eva et Nell. D’ailleurs Lomig choisit de nombreux cadrages serrés et s’attarde sur les visages et les regards en les rendant magnifiques d’expressivité. Il reprend également la narration à la première personne (Nell la plus jeune relate leur existence dans un journal intime) et cela accroît l’émotion puisque cela favorise l’identification. Le duo sororal est par deux fois perturbé par des intrusions masculines mais ces personnages ne restent que secondaires : le seul autre personnage qui compte vraiment c’est la forêt qui de décor devient protagoniste. Avec la formation de ce trio, le récit se transforme donc en un récit initiatique. Les adolescentes apprennent à grandir, font l’expérience du deuil et du renoncement à leurs rêves de gloire (la danse et l’écriture), se « reconnectent » à la nature et renaissent. Le dessinateur montre parfaitement dans de grandes pleines pages souvent muettes et extrêmement détaillées l’évolution du rapport à la forêt qui d’hostile devient nourricière puis protectrice. Il varie les angles et les plans, fonctionne en « caméra subjective » et nous fait véritablement ressentir les émotions des deux héroïnes. Nous sommes au cœur de la forêt, en véritable immersion, lorsque nous regardons par exemple cette magnifique contre plongée sur la cime des séquoias centenaires où perce le soleil ( p.107)
L’album fait 156 pages mais on ne s’ennuie jamais grâce au mode de narration (flashback et première personne), grâce au suspense instauré par les révélations progressives, grâce aux variations de rythme aussi : parfois haletant et angoissant, parfois lent et descriptif toujours subtil et délicat grâce aux non-dits et au trait « esquissé » de Lomig. L’album devait originellement être en couleurs mais l’auteur et l’éditeur ont préféré le laisser au crayon. Au gris de la mine de plomb se mêle un peu de sépia et l’ensemble rend parfaitement la fragilité presque passée de l’existence des héroïnes. On terminera en saluant la beauté de l’album en tant qu’objet : dois toilé de couleur verte et épais papier crème qui créent une harmonie entre la forme et le fond.
Jean Hegland avait détesté l’adaptation cinématographique qui avait été faite de son roman en 2015 et elle est enchantée de celle de Lomig. On comprend pourquoi : c’est une vraie réussite !
Dans la forêt est l’adaptation du roman éponyme de Jean Hegland publié aux @editions_gallmeister (que je n’ai pas lu donc je ferai pas d’étude comparative).
Dans un avenir proche, la civilisation telle que nous la connaissons s’est effondrée suite à une convergence de plusieurs événements : guerres, catastrophes naturelles, épidémies…
Eva et Nell, deux sœurs, orphelines, survivent dans la maison familiale perdue au cœur de la forêt trouvant le réconfort dans leurs passions respectives ; la danse classique pour l’une et l’écriture d’un journal pour l’autre. Mais leurs provisions et l’espoir de voir la situation revenir à la normale s’amenuisent. Et puis un jour, un énième drame va pousser la cadette à ne plus attendre passivement que leur sort s’améliore et lui faire entrevoir les possibilités que leur offre la forêt .
Dans la forêt, le thème du survivalisme se teinte de préoccupations environnementales (le bonheur et la survie n’est pas au supermarché mais dans le potager). Mais il s’agit également d’une belle histoire de soeurs.
J’ai adoré l’univers graphique en noir et blanc au trait « appuyé » pour souligner les ombres et marquer l’obscurité.
Voilà une adaptation BD, cette fois, du roman de Jean Hegland. Petit rappel du speech : Suite à un black out total, 2 soeurs Eva et Nell restent vivre dans leur maison isolée et apprenent à vivre avec les moyens du bord.
L'histoire est assez fidèle (mis à part un passage pour lequel Lomig s'est fait plaisir) les illustrations en noir et blanc et d'une grande finesse donnent une dimension hors du temps à cette histoire et mettent magnifiquement en valeur aussi bien les personnages que la nature.
On se laisse porter par cette histoire en admirant la force des liens de la famille, mais aussi le courage, l'imagination, la persévérance et l'instinct de survie qui animent ces 2 soeurs.
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