"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est l'art et la littérature qui nous laissent imaginer l'humanité chez autrui et nous aident à la trouver en nous-mêmes.
John Hubbard Wilson, professeur de littérature, l'a toujours dit à ses étudiants dans son cours sur Shakespeare : « Nous allons tous mourir. C'est ce qui se passe pendant que nous vivons qui doit compter - ce que nous apprenons, ce que nous savons, ce que nous finissons par comprendre avant de disparaître. » Au crépuscule de sa vie, John, atteint de la maladie d'Alzheimer qui grignote peu à peu sa mémoire, renoue avec sa fille, Miranda. Leur relation gâchée rencontre alors une ultime chance d'être réparée.
Un magnifique roman sur ce qui nous lie à ceux qu'on aime, sur le sens qu'on donne à sa vie. Et un hommage à la littérature qui accompagne l'existence, tel un soutien indéfectible.
La littérature étrangère n’est pas ce que je lis le plus. Ne pas pouvoir découvrir un roman à travers la langue originale me gêne. Je ne peux juger de la qualité de la traduction. C’est sans doute un tort, surtout au regard du dernier roman de Jean Hegland, "Rappelez-vous votre vie effrontée".
C’est en effet un roman hors du commun, d’une écriture époustouflante qui a réussi à allier la qualité extrême à une merveilleuse simplicité. Extrêmement érudit, il se lit pourtant aisément et m’a emportée jusqu’au bout. Il faut dire que l’histoire est prenante qui raconte la fin de vie de John Hubbard Wilson, éminent professeur de littérature, atteint de la maladie d’Alzheimer, et ses retrouvailles avec sa fille Miranda avec laquelle il était brouillé depuis trop longtemps "Un sanglot lui échappe lorsqu’elle repense au noble visage de son père, à ses cheveux devenus blancs, à la drôle d’impression – à la fois étrange et familière – que cela lui a faite de le revoir." A travers un chassé-croisé entre présent et passé, on apprend tout de sa vie, ses amours et… Shakespeare.
Car, et c’est ce qui est impressionnant, le Grand William est le fil conducteur de ce récit. Sans minimiser l’intérêt de l’histoire de l’amour retrouvé entre un père à la mémoire défaillante et sa fille perdue de vue pendant longtemps, la présence de ce grand dramaturge anglais est un plaisir immense. Le travail d’écriture de l’auteure est grandiose qui mêle si bien ses mots à ceux de l’homme dont le milieu de la littérature et du théâtre a tant parlé. La mémoire embrumée du personnage principal est parfaitement restituée qui passe du réel au virtuel d’une seconde à l’autre. Les sentiments, exacerbés parfois, sont bien retranscris et la fluidité reste présente tout au long du texte.
Il n’est pas possible par ailleurs de passer sous silence le travail fabuleux de la traductrice, corroboré par sa note en fin de roman qui explique ses choix de traducteurs pour les passages des œuvres de Shakespeare.
Ce roman est remarquable qui allie une étude sur notre relation à ceux qui nous aiment, et, pour reprendre les termes de la quatrième de couverture "sur le sens qu’on donne à sa vie". Tout au long de ce roman, on s’aperçoit de l’importance de la littérature et de l’aide qu’elle peut apporter.
https://memo-emoi.fr
Que reste-t-il lorsque la maladie grignote la mémoire, jour après jour ?
Pour John, ancien professeur de littérature, c’est l’œuvre de Shakespeare qui occupe ses pensées, lui faisant confondre les personnages romanesques avec sa fille, son épouse où les soignant de l’Ehpad où il a été admis.
Avant qu’il ne soit trop tard, l’épouse de John tente de le rapprocher de sa fille unique dont il s’était éloigné depuis trop longtemps.
J’ai adoré ce roman plein de sensibilité, Jean Hegland réussit à entrer dans la tête d’un homme dont la mémoire s’effiloche. Elle le fait magnifiquement, avec pudeur et délicatesse.
J’ai aimé cette phrase : « Je me dis souvent que son cerveau est comme un collier cassé, certaines perles sont perdues à jamais, mais le reste est juste éparpillé. »
Qu’il est beau de lire ainsi la passion d’un homme avec ce récit de vie qui emporte fort et loin, à la fois dans l’intimité du personnage et son obstination pour une œuvre littéraire !
Je remercie vivement les Editions Phébus et NetGalley pour leur confiance.
#Rappelezvousvotrevieeffrontée #NetGalleyFrance
John, professeur de lettres ayant dédié sa vie à Shakespeare, voit peu à peu sa mémoire s'envoler. Atteint de la maladie d'Alzheimer qui lui dérobe ses souvenirs et grignote peu à peu les répliques des pièces de théâtre qu'il connaissait pourtant par coeur, il ne cesse de repenser à un événement clé qui a bouleversé le cours de sa vie. Nous le suivons dans une introspection toute en pudeur et en élipses qui le guidera vers la paix retrouvée.
Quel plaisir de retrouver la plume de Jean Hegland, autrice des très puissants "Dans la forêt" et "Apaiser nos tempêtes". Ici, elle nous emmène aux côtés de John, personnage aussi attachant que singulier, sur les chemins de la mémoire dans une quête de sens particulièrement touchante et sincère. Ses mots, comme dans ses deux précédents romans, sonnent toujours si justes et elle rend un très bel hommage à la littérature à travers des références à Shakespeare finement disséminées tout au long du récit.
Comme toujours, l'autrice saisit la vie dans ce qu'elle a de plus beau et de plus cruel. Ce roman parle de maladie et de blessures mais il parle aussi d'amour fou pour la littérature et de ce lien indéfectible qui nous lie à ceux de notre sang. Un récit tour à tour grinçant et bouleversant, qui se lit en apnée.
Un roman à l'écriture ciselée et au propos marquant.
Je n’ai pas vraiment apprécié cet ouvrage (contrairement aux deux précédents romans de cette autrice).
Et ce pour plusieurs raisons :
- je l’ai trouvé long à démarrer,
- il y a beaucoup de citations tirées des pièces de à William Shakespeare, que je ne maîtrise pas, et qui, pour moi, plombent le livre,
- la maladie d'alzheimer me touche personnellement.
Pourtant, ce roman est bien écrit, se lit bien et la relation (ou l’absence de relation) entre un père et sa fille est intéressante, je ne peux pas dire le contraire, d’où ma note.
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