"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un savoureux conte féministe où le duo de Flore Vesco et Mayalen Goust enjoint les filles a embrasser leur liberté. Une oeuvre tout en métaphores sur le passage de l'enfance à l'adolescence. Une savoureuse intrigue qui nous rappelle l'histoire du petit Poucet dans une nouvelle version revisité. Un lecture moderne et une réflexion sur les préjugés.
"Qui serait aussi méchant ? La fatigue nous fait perdre la tête. Nous ne voulons plus penser à tout cela. Dormons. Oublions. Ce soir de mauvais rêves viendront.
Sommes-nous bien bêtes ? Ou sommes-nous des bêtes ?"
"Avant, nos histoires d'amour étaient rêvées. Des monstres forts et soyeux nous serraient dans leurs bras. Aujourd'hui, rien n'a changé. Nous rêvons encore. Et les monstres, finalement, sont moins doux que ce que nous pensions."
Depuis quelques temps, un certain nombre d'artistes de la BD ont investi la réécriture moderne des contes.
Cette tendance donne de beaux résultats et permet de s'affranchir d'un canon tout en développant sa créativité autour d'un univers. Preuve s'il en est que créer est toujours préférable à la critique seule.
J'ai hésité à prendre cet album mais curieux et boulimique de BD que je suis, j'ai vite décidé. Je dois dire que j'étais un peu décontenancé par les premières planches et le style graphique même si le préambule annonce sans ambiguité la couleur : le conte totalement revisité de "La Princesse et du Petit Pois". La trame de départ est classique : un jeune prince dans un chateau cherche l'amour et propose des épreuves à ses prétendantes. C'est la suite qui révèle la richesse de ce décorum. On assiste à une décomposition de ce récit prévisible par sa finalité tout en y mêlant des références bien dosées à d'autres contes : Cendrillon, Barbe-Bleue, etc...
Le reproche que j'aurais à formuler c'est la longueur du développement de l'intrigue. Il faut se plonger avec une grande concentration dans cette lecture car le coeur du récit est très original et métaphoriquement assez juste (chacun aura son analyse). Il est dommage que cela mette autant de temps à arriver mais ce problème est compensé par un travail abouti sur la psychologie des personnages et leurs interactions mutuelles. Il s'agit d'un mélange d'onirisme et de réalisme dans la naissance du sentiment amoureux, même si la part d'érotisme arrive pour le coup trop rapidement et de façon étrange (les adeptes du conte moderne par opposition à certains stéréotypes du conte classique pourraient à ce titre formuler des critiques).
Le dessin déroute mais plus on avance dans le récit et plus il monte en puissance. Les couleurs sont très esthétiques et donnent une dimension vivante au château, ce qui est l'effet recherché.
Une belle découverte que je recommande.
D’OR ET D’OREILLERS est une revisite du conte “La Princesse au petit pois”.
L’histoire se déroule dans un majestueux château où un riche héritier, Lord Handerson, cherche à choisir sa future épouse. Dans ce but, il invite des jeunes prétendantes à passer une nuit sur un lit démesurément haut, formé de multiples matelas empilés jusqu’au plafond. Mais, au matin, chacune des jeunes femmes est raccompagnée hors des murs du château, sans recevoir d’explication sur son échec.
C’est alors que, à la demande de leur mère, les trois sœurs Watkins se présentent à leur tour, suivies de leur servante, Sadima.
« monpetitdoigtm’aditdegarderbiencachéslessecretsdemonlitetceuxdemesnuits ! »
Ce conte nous plonge dans un univers à la fois envoûtant et voluptueux, mystérieux et sensuel, où les apparences sont trompeuses. Les thèmes explorent l’amour, le désir, les faux-semblants et l’émancipation féminine. La narration mêle habilement le mystère et le romantisme tout en ajoutant une touche de fantastique. L’écriture empreinte de poésie et de finesse, nous transporte dans un univers à la beauté fascinante et enchanteresse, mais non dénué d’une certaine noirceur.
♥️ Un coup de cœur pour les illustrations qui sont tout simplement somptueuses. Chaque page est un petit bijou, riche en détails minutieux, en nuances délicates, en compositions élégantes, en atmosphères envoûtantes, en formes sensuelles et gracieuses. La palette de couleurs tantôt lumineuses et vibrantes, tantôt plus ténébreuses et profondes, ce mélange avec subtilité offrant de sublimes harmonies.
Une excellente lecture et une pépite visuelle.
Les trois filles de Mme Watkins sont en effervescence ! Le jeune Lord Handerson cherche une épouse.
Est-il beau, gentil, riche ? Riche, assurément puisque la dote est de 80 mille livres !
Mais il a une exigeance.
Chaque jeune fille à marier se présentant à Blenkinsop Castle devra y passer une nuit, sans chaperon, ni parent !
Les soeurs Watkins et leur mère ne sont pas de celles que l'on effraie.
Elles iront donc, accompagnées bien entendu de leur suivante Sadima.
Chacune des trois filles y passera la nuit... Et sera éconduite sèchement dès le matin venu !
Mais puisque Sadima est également présente, le jeune lord lui propose de passer une nuit dans la chambre du château.
Une servante ! Ridicule !
Mais Sadima tente sa chance.
Elle va passer une nuit dans ce lit ridiculement haut, et au matin, le lord lui posera la même question qu'à toutes les autres.
- Avez-vous bien dormi ?...
~
On dirait bien que je ne lis en ce moment que des adaptations de romans ! Et encore un que je n'ai pas lu (et que je vais lire sûrement !)
Commençons par l'évidence aux vues de cette couverture sublime, prometteuse de richesses !
Mayalen Goust nous fait grâce, sur 180 pages, d'une délicatesse, d'une grâce, d'une volupté rares.
Mouvements, ombres et raffinement, des traits aux couleurs, des émotions aux actions.
Sadima m'a envoûtée, littéralement.
C'est carrément sublime, je me suis perdue dans les pages où le dessin se substitue à la perfection aux phylactères, narrant subtilement ce que les mots ne sauraient décrire. Waow !
~
Et ces mots Flore Vesco les connaît puisque c'est son propre roman qu'elle réécrit ici.
Un conte de fée à l'ouverture que l'on croit connaître.
Une version moderne et sombre de la princesse au petit pois, mais gare !
Sous ses airs d'hommage aux contes de fées dont elle chausse les souliers de verre, ici Cendrillon, par là Alice ou Barbe Bleue entre autres, elle nous raconte une belle histoire d'émancipation, de plaisirs, de liberté et de libération, au personnage féminin fort et subtil et au prince en détresse.
À lire, relire et feuilleter sans modération !
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