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Minoura, 25 ans, travaille comme commis dans une société d'import-export lorsqu'il tombe amoureux d'Hatsuyo Kizaki , une jeune collègue. L'assassinat de la jeune fille quelques mois après le début de leur histoire, va pousser Minoura à mener l'enquête, aidé par un détective amateur, Kôkichi Miyamagi qui sera assassiné à son tour. Une ancienne connaissance, Michio Moroto, nourrissant une passion homosexuelle à son égard, va lui prêter main forte …. Bien que très énigmatiques, ces deux meurtres ne sont cependant que le point de départ des événements relatés dans ce roman et qui vont les conduire sur une île mystérieuse….
A l'approche de ce roman, il faut se remettre dans le contexte de l'époque. Nous sommes dans les années 20. Loin du naturalisme et du romantisme qui prévalaient dans la littérature japonaise jusqu'alors, Edogawa Ranpo (de son vrai nom Hirai Taro) est considéré comme le père du roman noir japonais. S'inspirant d'Edgar Allan Poe (dont vous reconnaîtrez la transposition phonétique dans le pseudonyme de l'auteur) , d'Arthur Conan Doyle ou encore d'H.G. Wells. Edogawa Ranpo nous livre ici un roman voguant entre enquête policière et récit fantastique, le coeur du sujet étant sa rencontre avec « un mal d'une nature effroyable, une abomination telle que personne n'avait osé l'imaginer »(p.8).
Entre la honte et la gêne exprimée lorsqu'il aborde l'homosexualité de Michio Moroto, Minoura, notre narrateur, se montre également très pudique dans son explication des faits, s'excusant presque de son inexpérience en la matière, de son manque de clarté.
Si dans sa construction le roman peut sembler fort répétitif, il ne faut pas oublier qu'à l'origine, celui-ci fut publié sous forme de feuilleton sur une période de plus d'un an. le narrateur prend donc le temps de nous rafraîchir la mémoire, et s'adresse régulièrement à son lecteur, nous donnant l'impression de faire partie intégrante du récit.
Traduit pour la première fois en français, « le démon de l'île solitaire » nous offre un voyage initiatique au coeur des origines du « mauvais genre » de la littérature japonaise mêlant meurtres énigmatiques et rencontres fortuites…
Lu en à peine deux soirées, ce roman est à découvrir si vous êtes amateurs de littérature japonaise de genre et de ses origines.
Je remercie Les Nouvelles Editions Wombat ainsi que Libfly pour la découverte de ce roman dans le cadre de la Voie des Indés 2015.
Inju, la bête dans l'ombre est un court roman policier qui réussit, en à peine 100 pages, à installer une atmosphère oppressante et délétère. Ranpo Edogawa se retrouve au centre d'une machination complexe qu'il nous présente comme ayant réellement existée et dont il nous livre le récit à la manière d'un témoignage, et non d'un roman.
Le rythme du texte est plutôt lent, mais l'enquête est prenante et les retournements de situation maintiennent le suspense jusqu'aux dernières lignes. Très bien écrit, ce récit permet une immersion parfaitement réussie dans la vie quotidienne du Japon au tout début de l'ère Shōwa (1926-1989), et donne un petit aperçu du métier d'écrivain. Quant aux "perversions sexuelles" annoncées dans la quatrième de couverture, il ne s'agit en fait que de quelques coups de cravache entre adultes consentants ; rien à voir avec ce qui a pu se faire dans l'adaptation cinématographique de 2008...
polar singulier , bien aimé , ambiance du japon
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