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Delphine Coulin

Delphine Coulin

Delphine Coulin est écrivain et cinéaste.

Ses cinq livres : Les Traces (2004), Une seconde de plus (2006), Les Mille-Vies (2008), Samba pour la France (2011), et Voir du pays (2013)sont traduits dans une dizaine de langues. Elle a aussi coréalisé avec sa sœur, Muriel Coulin, six courts-métrages ...

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Delphine Coulin est écrivain et cinéaste.

Ses cinq livres : Les Traces (2004), Une seconde de plus (2006), Les Mille-Vies (2008), Samba pour la France (2011), et Voir du pays (2013)sont traduits dans une dizaine de langues. Elle a aussi coréalisé avec sa sœur, Muriel Coulin, six courts-métrages et deux longs-métrages : 17 Filles, sélectionné au Festival de Cannes 2011 à la Semaine de la Critique, sorti en salles dans une vingtaine de pays, et Voir du pays, sélectionné au Festival de Cannes 2016 dans la catégorie Un Certain Regard, où elle a obtenu le prix du meilleur scénario.

Son roman "Une fille dans la jungle" parait en 2017 chez Grasset.

Crédit photo : JEAN-FRANÇOIS PAGA/GRASSET

Articles en lien avec Delphine Coulin (1)

Avis sur cet auteur (28)

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    Couverture du livre « Une fille dans la jungle » de Delphine Coulin aux éditions Grasset

    Colette LORBAT sur Une fille dans la jungle de Delphine Coulin

    « Une jungle du pauvre. Ici, il n’y avait par un arbre, pas une feuille, pas de chaleur. Rien n’avait de couleur. C’était gris. Ça puait la fumée et les ordures. Et aujourd’hui, c’était silencieux. Cette jungle qui avait été un chaos où des milliers de personnes vivaient, mangeaient, parlaient,...
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    « Une jungle du pauvre. Ici, il n’y avait par un arbre, pas une feuille, pas de chaleur. Rien n’avait de couleur. C’était gris. Ça puait la fumée et les ordures. Et aujourd’hui, c’était silencieux. Cette jungle qui avait été un chaos où des milliers de personnes vivaient, mangeaient, parlaient, se battaient, était devenue un désert, où ils étaient seuls, tous les six. »


    Ils sont six, si jeunes gens, encore des enfants à assister au démantèlement, à la déforestation de la jungle de Calais, de l’intérieur.

    Ils sont six dont deux filles qui ont quitté l’enfer de leurs pays ou pour éviter le pire.

    Ils sont six à rêver d’Angleterre.

    Ils sont six à se serrer les coudes, à avoir refusé de monter dans un car pour aller… trop loin de l’Angleterre.

    Ils étaient six : deux gars, deux petits, deux filles. Une troupe en guenille qui marchait presque en rythme. »

    Ce sont encore des enfants, mais ils ont affronté le pire.

    Hawa vient d’Ethiopie où elle a connu une enfance heureuse, la préférée de son père « qui était fier d’avoir une fille aussi intelligente et courageuse qu’un garçon ». Une fois le père mort, la mère s’empresse de la marier avec un vieux. Hawa veut être libre, alors, elle part de chez elle.

    « Elle avait treize ans et personne n’aurait pu lui reprocher de ne pas imaginer tout ce qui allait suivre ».

    A treize ans, elle est vendue plusieurs fois avec tout ce qui va avec.

    « C’était juste avant d’arriver en Europe, où tout irait bien ».

    Elira vient d’Albanie « Elle avait presque quinze ans, la vie devant elle ». Violée par son père au vu et aux sus de tous, elle s’enfuit et se retrouve prisonnière d’une maquerelle, obligée de faire la pute au noir puis dans un bordel.

    Hawa, Elira, Milad et son frère Jawad (neuf ans), Ali, Ibrahim ne veulent pas la quitter « leur » jungle, ne veulent pas être séparés. Ils se tiennent chaud ensemble. En attendant, ils survivent dans un trou à rats, ou un autre, mangent à même la boîte de conserves lorsqu’ils en dénichent une en fouillant les reste de la jungle dévastée.

    Pourtant, ils ne se savent pas en sécurité, traqués, comme des bêtes, par les policiers, les hommes en noir, les trafiquants en tout genre, surtout genre humain. La nuit, les deux filles se mettent des couches pour ne pas aller aux toilettes.

    Ils voudraient tant partir de la jungle pour arriver en Angleterre, leur Eldorado, même s’ils sentent confusément que ce ne sera pas un havre de paix et de prospérité. C’est tout ce qui leur reste, cet espoir si minime soit-il.

    Ils vont de désillusions en désillusions, de catastrophes en catastrophes et ils restent debout. Malgré la boue, les immondices où ils doivent se cacher, ces gosses restent humains, terriblement humains malgré tous les pièges et arnaques qui visent à leur ôter leur humanité, à les anéantir. Pourtant, la ville et ses lumières n’est pas loin d’eux. « Chaque lueur qui vacillait au loin était une fête possible, une maison où d’autres enfants dormaient. »

    Bénévole à la CIMADE, Delphine Coulin a écrit ce court roman à charge où la désillusion, la colère, la déception, la peur, la solitude, le froid, la colère habitent ces six jeunes gens qui ont eu la « mauvaise idée » de vouloir fuir la mort dans leurs pays, d’avoir eu l’espoir en un autre lieu meilleur.

    Une fille dans la jungle, un livre écrit à hauteur des enfants, les pieds dans la fange avec des mots qui frappent et sonnent juste. Elle rend leur humanité à Ali, Elira, Hawa, Ibrahim, Milad et le petit Jawad.

    Une lecture marquante qui ne s’oublie pas ; un coup de coeur

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    Couverture du livre « Une fille dans la jungle » de Delphine Coulin aux éditions Grasset

    Marie Kacher sur Une fille dans la jungle de Delphine Coulin

    Ils sont six adolescents. Deux filles, quatre garçons. Ils ne viennent pas du même pays, n’ont pas suivi le même parcours, mais sont habités par la même volonté, le même espoir : gagner l’Angleterre. Réunis dans cette immense et cruelle Jungle qu’est celle de Calais, ils sont prêts à tout pour...
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    Ils sont six adolescents. Deux filles, quatre garçons. Ils ne viennent pas du même pays, n’ont pas suivi le même parcours, mais sont habités par la même volonté, le même espoir : gagner l’Angleterre. Réunis dans cette immense et cruelle Jungle qu’est celle de Calais, ils sont prêts à tout pour traverser ces trente-trois kilomètres de mer qui les séparent de leur objectif. C’est pourquoi, tandis que l’évacuation puis le démantèlement de cet immense campement s’opèrent sous leurs yeux, ils décident de se cacher des autorités françaises, pour ne pas prendre le risque d’être emmenés loin de cet endroit qui représente pour eux leur seule chance d’atteindre l’Angleterre. Assaillis par le froid et la faim, confrontés aux nombreux échecs et aux déconvenues multiples, Hawa et ses compagnons d’infortune ne sont pas arrivés au bout de leurs peines …

    Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j’ai adoré ce livre. Je l’ai adoré au point de ne pas vouloir le finir, de ralentir progressivement ma lecture pour faire durer le plaisir un petit peu plus longtemps. Ce n’était pourtant pas gagné au départ : une couverture blanche qui a fait frissonner l’amoureuse de belles images que je suis, un résumé trop évasif qui ne me permettait pas de savoir quel était réellement le genre du roman (j’aime savoir où je vais lorsque je débute un livre, ne serait-ce que pour savoir à quoi m’attendre) … Heureusement pour moi, dès la première page, cet état d’incertitude s’est envolé, remplacé par une insatiable curiosité. Ce qui au départ était rédhibitoire à mes yeux - ne pas savoir dans quoi je m’embarquais - est au contraire devenu ce qui me donnait envie de continuer ma lecture !

    Le suspense ne dure finalement pas tellement longtemps - petit roman oblige - et j’ai rapidement compris que le « elle » mystérieux qui menait l’histoire représentait Hawa, une jeune migrante en escale à Calais comme tant d’autres. Au fur et à mesure que les chapitres passent, on en apprend plus sur Hawa et son passé, ainsi que sur celui de ses compagnons d’infortune. Et clairement, j’ai plus d’une fois grimacé, frissonné, manqué pleurer … Pas uniquement parce qu’on s’attache à ces six gamins malmenés par la vie, mais surtout parce qu’on pense à ces milliers de gamins de chairs et d’os qui vivent la même galère chaque jour. C’est vraiment la force de ce roman : mêler la fiction - il y a même une émouvante histoire d’amour dans ce petit livre ! - et la réalité ... même si on aimerait tellement que cela ne soit pas le cas !

    J’ai particulièrement aimé la plume de Delphine Coulin, à la fois très expressive, très poétique et très simple, très fluide. J’ai toujours aimé les narrations qui plongent véritablement le lecteur dans l’ambiance du récit, mais qui restent naturelles. Ici, c’est vraiment ce que nous propose l’auteur : chaque description a fait naître en moi des sensations, des images, des sons, des odeurs, qui m’ont totalement transportée aux côtés d’Hawa et ses amis. Et pourtant, pas de paragraphes descriptifs longs comme l’Iliade ou complexes comme une phrase stendhalienne. Non, tout simplement des descriptions que je qualifie d’efficaces : sobres et épurées, elles ne sont pas exhaustives mais ont montré le chemin à mon imagination qui n’a eu qu’à faire le reste. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour le style lui-même !

    Ce roman, donc, est loin d’être un simple « récit-documentaire » : il se lit comme un véritable page-turner et en possède d’ailleurs tous les ingrédients ! Il y a une bonne dose de tension dramatique, de l’action, de l’émotion, de l’introspection tout juste ce qu’il en faut … L’auteur a su trouver le juste milieu entre l’exploitation d’un contexte éminemment réaliste - et sensible - et la mise en place d’une véritable intrigue dramatique.

    En bref, « Une fille dans la jungle » est un roman qui a su me captiver, m’étonner et m’émouvoir. C’est un roman au sujet ô combien difficile, mettant en scène des personnages au passé particulièrement douloureux, mais c’est avant tout une histoire sous le signe de l’espoir. Hawa et les autres ne se laissent pas abattre par les embûches et les complications, bien au contraire, ils gardent foi en l’avenir qu’ils espèrent radieux. Une vraie leçon pour nous qui, parfois, avons tendance à nous lamenter sur notre sort alors que pas si loin de chez nous, des enfants de huit ans traversent des galères que nous pouvons à peine imaginer … Alors oui, ce roman a beau être particulièrement bouleversant et douloureux, je pense vraiment qu’il véhicule plusieurs beaux messages, certains apparents, d’autres plus enfouis. Un livre qui engage à réfléchir.

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    [Avis de la page 100] Six adolescents, venus de tous les horizons et réunis dans cette immense et cruelle Jungle qu’est celle de Calais, qui tentent de poursuivre leur route vers l’Angleterre en dépit du démantèlement de ce gigantesque campement aux allures de bidonvilles. Je dois avouer qu’au départ, j’avais légèrement peur d’un roman trop « documentaire », d’un récit qui ne faisait que montrer et non pas raconter. Au bout de quelques pages à peine, mes craintes se sont révélées infondées : il y a ici une véritable histoire, un vrai page-turner, même ! On s’attache vraiment rapidement à Hawa et ses compagnons d’infortune, on a envie de les voir réussir à atteindre leurs rêves, d’autant plus que le parcours a été semé de douloureuses embuches pour des âmes aussi jeunes. C’est d’autant plus bouleversant que l’on sait parfaitement que cela n’est pas de la simple fiction, que de vrais Hawa et de vrai Jawad ont dû faire face à de telles épreuves. J’ai vraiment envie de savoir comment les choses vont évoluées, au point que j’ai eu du mal à obéir à l’ordre que je m’étais notée sur un post-it collé à la page 100 : « Ecrire l’avis de la page 100 avant de continuer » !

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    Couverture du livre « Une fille dans la jungle » de Delphine Coulin aux éditions Grasset

    Laure Tainturier sur Une fille dans la jungle de Delphine Coulin

    Critique arrêtée à la page 100 dans le cadre de l'exploration de la rentrée littéraire :

    Un roman-réalité qui raconte l'histoire de jeunes migrants; de jeunes mineurs qui ont fui leur pays promis à un avenir de cauchemars; avec l'espoir de rejoindre l'Angleterre -
    Terre promise au lieu de...
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    Critique arrêtée à la page 100 dans le cadre de l'exploration de la rentrée littéraire :

    Un roman-réalité qui raconte l'histoire de jeunes migrants; de jeunes mineurs qui ont fui leur pays promis à un avenir de cauchemars; avec l'espoir de rejoindre l'Angleterre -
    Terre promise au lieu de laquelle, après un terrible périple, ils se sont retrouvés arrêtés à la jungle de Calais. C'est là qu'ils se sont connus et ont vécu en se serrant les coudes face à l'adversité depuis 1 an ��. Le jour où la jungle est rasée, ils déciden d'aller jusqu'au bout de leur rêve pour tenter de passer, coûte que coûte les 35 km qui les séparent de leur graal...

    Agressions, crasse et misère sont leur lot quotidien, eux qui croyaient - et croient toujours malgré à tout - à une vie meilleure.

    Ce roman, terrible de vérité, ne correspond pas, à priori à mon style de littérature mais je vais le poursuivre et vous donnerai mon avis final très prochainement.

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    Couverture du livre « Une fille dans la jungle » de Delphine Coulin aux éditions Grasset

    TIRAND Catherine sur Une fille dans la jungle de Delphine Coulin

    Le rendez-vous de la page 100 des Explorateurs.
    Une fille dans la jungle de Delphine Coulin .
    Bienvenue dans la jungle, non pas celle d'Afrique, mais celle tout près de chez nous, celle des migrants de Calais.
    On y suit six jeunes adolescents, deux filles et quatre garçons unis dans leur...
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    Le rendez-vous de la page 100 des Explorateurs.
    Une fille dans la jungle de Delphine Coulin .
    Bienvenue dans la jungle, non pas celle d'Afrique, mais celle tout près de chez nous, celle des migrants de Calais.
    On y suit six jeunes adolescents, deux filles et quatre garçons unis dans leur infortune et dans leur espoir de rejoindre l'Angleterre . La vie des migrants vue de l'intérieur, leur parcours, le démantèlement ,la violence, la misère.
    J'arrive à la page 100 très vite prise par le récit sur un thème d'actualité, je me suis attachée aux personnages et j'ai hâte de continuer même si le thème est difficile la lecture demeure agréable.

    CHRONIQUE LES EXPLORATEURS:

    Bienvenue dans la jungle, non pas celle d'Afrique, mais celle tout près de chez nous, celle des migrants de Calais. On y suit six jeunes adolescents, deux filles et quatre garçons unis dans leur infortune et dans leur espoir de rejoindre l' Angleterre. La vie des migrants vue de l'intérieur, leur parcours, le démantèlement, la violence, la misère. Le thème est d’actualité, pas un jour sans nouvelles des migrants et des problèmes que pose leur accueil, dans l’indifférence. Car le problème vu en masse ne nous touche pas, ou moins.

    D’actualité certes, mais il est traité d’une façon originale qui aiguise notre intérêt. Avec brio l’auteur expose un thème qui me concerne sans que je me sente coupable, elle arrive à mettre de la distance entre moi et le sujet, je crois à un roman d’anticipation, alors que ça se passe ici dans mon pays la France d’aujourd’hui. Et pourtant, grâce à cette distance je vois les choses autrement, sous un autre angle et mon regard change, je me sens concernée tout à coup et moins indifférente.

    Dans ce roman, les migrants ne sont plus anonymes, ils ont un nom (Milad, Jawad, Ali, Hawa, Elira, Ibrahim), et une histoire, ce qui me les rend plus proches, et ce qui m’interpelle. Chacun a quitté son pays pour fuir, la misère, la guerre, la prostitution ou un mariage arrangé pensant que rien ne pourrait être pire, avec l’Angleterre pour Eldorado car la législation y est paraît-il moins contraignante, les petits boulots plus faciles à trouver et que l’on parle la langue. Mais à défaut d’Angleterre les voilà à Calais, le plus grand bidonville d’Europe. Pour échapper aux camps et aux centres d’accueil lors du démantèlement de la jungle, les six adolescents décident de se cacher et de rester pour rejoindre leur terre promise, ensemble quoiqu’il arrive.

    Une mini société clandestine d’enfants se met alors en place, je pense à un opus de Mad max, un épisode de roman d’anticipation, où on s’organise pour survivre dans la misère et la violence, et lorsque une autre bande d’adolescents fait surface, « La guerre des boutons » de Pergaud se profile, enfin quand la violence devient bestiale, et la férocité animale « Sa majesté des mouches » de Golding me revient en mémoire. Je lis cette fiction d’une traite, comme un thriller écrit sans pathos, ni misérabilisme outrancié, riche de descriptions imagées ( l’auteur n’était-elle pas également réalisatrice de documentaires ?), légèrement déçue toutefois par la fin trop « happy end » à mon goût et cousue de fil blanc.

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