Les deux patries de la littérature ont toujours été la France et la Russie. Les écrivains russes sont à l’honneur à Livre Paris du 16 au 19 mars 2018, et c’est une immense fête pour le livre.
Par quoi commencer ? Dostoïeski, Boulgakov, Bounine, Zamiatine, pardi !
Mais pour ceux qui veulent se tenir à la page et qui ont déjà dévoré Tolstoï, voici un petit aperçu de la littérature contemporaine russe, à travers six romanciers, présents sur le salon, dont les illustres prédécesseurs cités ci-dessus n’ont pas à rougir. Impossible de se tromper, on est sûr de son voyage quand on empoigne un roman russe.
Suivez le guide et laissez vous emporter...
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Le plébiscite
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L'échelle de Jacob de Lioudmila Oulitskaia
Le roman sort le 22 mars en France mais il est en tête des ventes en Russie au moment de sa sortie.
Ludmila Oulitskaïa est l’incontournable des Lettres contemporaines russes. On a découverte son auteur avec Sonietchka en 1996 qui a reçu le Médicis étranger. Depuis le début des années 1980, cette biologiste spécialiste en génétique se consacre exclusivement à la littérature, à travers des romans, des nouvelles, du théâtre et même des scénarios de films. C’est sa propre histoire que l’auteur conte dans ce roman qui plonge au racines de la révolution russe, sur quatre générations d’Oulitskaïa. L’itinéraire autant d’une famille que de la condition féminine.
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Le challenger
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Les quatre vies d'Arséni de Evgueni Vodolazkine
Voici un grand spécialiste du Moyen-Âge, chercheur à l’Académie des sciences de Russie, dont les premiers romans lui ont valu une reconnaissance immédiate.
Les Quatre vies d’Arsenic entrainent le lecteur dans le XVe siècle russe et la vie mouvementée d’un héros taraudé par l’idée de la sainteté.
La langue est magnifique, le voyage complètement dépaysant.
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La jeune garde
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Livre sans photographies de Serguei Chargounov
L’histoire récente de la Russie, vue par un citoyen engagé qui avait 11 ans quand l’URSS a disparu : écrivain et journaliste, Sergueï Chargounov est un fils de prêtre orthodoxe, proche du parti contestataire d’Edward Limonov.
Il est député à la Douma depuis 2016 et dirige avec Zakhar Prilepine le journal en ligne La presse libre.
Il a écrit ce livre après avoir échoué à se faire élire à la députation en 2011 et beaucoup voyagé dans la Russie du Caucase.
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Le plus slave
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Voleur, espion, assassin de Iouri Bouida
C’est sa propre histoire que Iouri Bouïda raconte dans ce livre.
L’itinéraire d’un Russe qui aimait moins la vodka que ses compatriotes, et a ainsi pu monter l‘échelle sociale sans trébucher, jusqu’à devenir chargé de la communication au sein d’un comité régional du Parti. Mais ça, c’était avant la pérestroïka… Un pur romancier russe, qui raconte dans une langue qui embarque, la cruauté et le burlesque d’une société brutale, mais qui n’a cessé d’être prodigieusement vivante depuis la mort de Staline jusqu’à aujourd’hui.
Bouïda est connu en France, où parfois ses textes sont publiés en première édition, à l’instar de Yermo, publié en 2002 en France et onze ans plus tard en Russie.
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La nouvelle vague
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Camarade Anna de Irina Bogatyreva
La jeunesse russe est un peu paumée entre les ruines d’un rêve collectif et l’avènement d’un individualisme dont elle ne veut pas. En témoigne le personnage d’Anna qui, de nos jours et avec ses amis, reforme une sorte de rêve kolkhozien totalement anachronique, sous les yeux énamourés mais perplexes d’un étudiant en littérature.
Irina Bogatyreva raconte est une jeune trentenaire très gâtée par la critique russe qui a beaucoup aimé ses cinq romans déjà publiés.
Camarade Anna est son premier livre traduit en français.
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Le chouchou des français
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Le concert posthume de Jimi Hendrix de Andrei Kourkov
Prenez une rasade de Boulgakov, un trait de Gogol, la fantaisie finnoise du Lièvre de Vatanen de Paasilinna et vous obtenez quelque chose qui se rapproche de l’univers inénarrable d’Andreï Kourkov. Avec étonnement, on découvre qu’il ne fait pas partie de la sélection russe, mais il sera tout de même au salon Livre Paris pour dédicacer ses romans à ses innombrables fans.
Forcément, on l’a découvert en France avec Le Pingouin (Liana Levi, 2000), où, l’air de rien, il décrivait l’empreinte des années post soviétique dans le quotidien russe. Dans Le Concert posthume de Jimi Hendrix, on rencontre une fille allergique à l’argent, des mouettes agressives, et l’eau des robinets qui coule salée, entre autres absurdités nécessaires au décor kourkovien. On lui fait confiance, il sait où il mène son lecteur, l’entraînant à méditer entre deux éclats de rire. En attendant son prochain roman, en septembre, toujours chez sa fidèle éditrice Liana Levi.
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Karine Papillaud
J'ai pu voir et écouter Ludmila Oulitskaïa dimanche au salon du livre dimanche, et c'est certain, je lirai son livre , je suis curieuse de découvrir la vie de cette femme qui a ouvert elle-même depuis peu les lettres et documents concernant l'histoire de sa famille.
"Livre sans photographies, j'ai aimé. Je viens de terminer "Le temps gelé" de Mikhaïl Tarkovski : superbe et poétique et "Une révolution au jour le jour de Zusman Segalowicz plus qu'intéressant