Les écrivains russes sont à l’honneur à Livre Paris du 16 au 19 mars 2018, et c’est une immense fête pour le livre.
Dans la malle laissée par sa grand-mère Maroussia avant sa mort, Nora découvre des lettres échangées avec son grand-père, Jacob. Féministe avant la révolution, danseuse artistique et communiste ardente, la belle Maroussia a ses propres convictions intellectuelles. Mais les rêves et les ambitions du jeune couple croulent sous le poids de l'histoire soviétique. Et quand Jacob est relégué en Sibérie pour sabotage, même son fils, le père de Nora, lui tourne le dos. Le destin du grand amour de ses grands-parents ne reflète cependant que le début des événements qui marqueront la vie de Nora. Scénographe passionnée et assoiffée de liberté, elle choisit elle-même ses amants et ses projets, élève son fils seule et découvre peu à peu la puissance de ces liens avec ses proches. Sur les traces de la correspondance de ses propres grands-parents, Ludmila Oulitskaïa conte avec autant de tendresse que d'ironie mélancolique les hauts et les bas, la grande et la petite histoire de quatre générations d'une famille, tout en décrivant délibérément ce XX? siècle russe comme celui des femmes.
Les écrivains russes sont à l’honneur à Livre Paris du 16 au 19 mars 2018, et c’est une immense fête pour le livre.
L'échelle de Jacob est un roman dans la pure tradition russe ; énormément de personnages (un arbre généalogique en permière page permet ne pas se perde), des alternances entre les générations et les époques.
Nous suivons Nora, ses parents et ses grand-parents avec des flash-back et également des lettres retrouvées dans une malle.
On retrouve la rigueur des hivers russe, la montée du Léninisme puis du Stalinisme. Ce roman passe même par New-York.
Il a quelques longueurs sur le fin mais c'est un roman qui se lit avec plaisir
Nora, jeune femme vivant à Moscou au début des années 80, tente de composer sa vie entre ses parents avec lesquels elle a des relations compliquées, sa maternité et un petit Yourik qu’elle élève seule, ses amours tumultueuses avec Tenguiz, un metteur en scène plus âgé qu’elle et enfin la mort de sa grand-mère tant aimée Maroussia. Elle retrouve une correspondance entre Maroussia et son mari Jacob, et reconstitue leurs jeunes années, tout en démêlant ses propres relations avec ses proches, et en travaillant pour le théâtre.
Roman très riche, qui plonge autant dans le monde de la littérature, de la musique et du théâtre que dans celui de la philosophie ou de la recherche scientifique, L’échelle de Jacob repose sur les lettres des grands-parents de Ludmila Oulitskaïa et est donc en très grande partie autobiographique. Il couvre une très large période du vingtième siècle russe et de l’histoire tourmentée de ce pays, avec quatre générations de personnages (qu’un arbre généalogique aide à repérer) qui se débattent pour essayer de vivre selon leurs convictions.
Je savais qu’il s’agissait d’un roman s’appuyant sur l’histoire de sa propre famille, et qu’il brassait les générations. Il est effectivement beaucoup question de génétique et de transmission dans ce roman, ce qui n’est pas étonnant sachant que l’auteure, avant de venir à la fiction, était généticienne. Elle a aussi écrit pour le théâtre comme la Nora du livre, et ses grands-parents ont servi de modèles aux grands-parents Maroussia et Jacob.
Malgré un cadre qui augurait un passionnant roman russe, couvrant tout le vingtième siècle, je suis restée un peu sur la réserve. De longs développements sur le féminisme, le marxisme ou la maternité ne manquent pas d’intérêt mais rompent le rythme à force d’être érudits et complets. Le parallèle entre la vie de Maroussia et celle de Nora donne de la force au texte, mais de tous les personnages, c’est Maroussia que j’ai trouvé la moins incarnée, ce qui est dommage, car elle était féministe de la première heure, communiste dans l’âme, danseuse et pédagogue, ce qui présageait d’un personnage hors du commun. Son mari Jacob a plus de chair, de profondeur, et les nombreux personnages des années 80 et suivantes aussi, et heureusement, car sinon, j’aurai trouvé le temps un peu long. Mais ne vous arrêtez pas à mon avis si ce roman vous tente, quant à moi, je relirai l’auteure dans un format plus court.
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Ludmilla Oulitskaia est graphomane, et le reconnaît. Le roman est un fleuve, à la manière de Romain Rolland, modèle plusieurs fois convoqué au fil du récit. On s'y laisse plus ou moins facilement entraîner, selon les différentes étapes de l'histoire, car il y a des passages qui sont assez répétitifs et dénués de rebondissements. On va au bout du récit, parce qu'on s'attache aux personnages, mais on a un peu l'impression d'une écriture en vase clos. Une bouffée d'air du dehors serait salutaire.
Superbe écriture. L'âme russe et l'histoire d'une famille de 1917 à nos jours. Un roman bouleversant
Splendide chronique familiale qui débute en 1905 pour se terminer en 2011 laissant dérouler sous les mots plus d’un siècle de la vie d’une famille russe.
J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette œuvre, d’abord parce qu’on ressent la tendresse de l’auteure pour ses aïeuls, car Ludmila Oulitskaïa s’est inspirée de lettres familiales pour cette fresque.
A travers ces pages nous découvrons aussi qu’elle était la vie dans cette famille russe à ces différentes époques et comment l’Histoire a retenti sur les trajectoires individuelles et sur la trame des liens familiaux.
Sans doute à travers ces pages, Ludmila Oulitskaia fait-elle œuvre de thérapie trans-generationelle. Ce regard sur le passé éclaire le présent et facilite l’avenir.
En tant que lectrice, j’ai suivi ce récit comme si je partageais la vie des personnages ; j’ai frémi avec eux, j’ai ressenti l’effroi de l’arrestation et l’emprisonnement de Jacob, je me suis réjouie des succès de Maroussia, j’ai ratiociné avec Nora, j’ai pleuré et croqué la vie avec elle.
Les personnages féminins de ce livre m'ont particulièrement marquée : indépendantes, fortes, à l'esprit toujours en recherche, elles inventent leurs vies et leurs rapports avec les hommes ne sont guère marqués par les dictats , femmes libres auxquelles on ne peut que s'attacher.
Le destin de Jacob est de ceux qui font frémir... toutes ces années d'emprisonnement et un travail toujours remis sur la planche.
La musique, le théâtre, la science, la politique et l’Histoire hantent ces pages.
La vie n’est pas un long fleuve tranquille et la lire s’avère émouvant, passionnant.
En refermant ces pages, je perçois autour de moi des figures familiales... comme j’aimerais trouver une liasse de lettres qui pourraient me transmettre leurs parcours.
Le mot de la fin : n’ayez pas peur des six-cent quinze pages, elles se refermeront trop vite et vous serez tristes de prendre congé de cette famille devenue un peu la vôtre.
Un très beau roman, saga familiale russe, qui malgré quelques longueurs et très intéressant. Nous retrouvons quatre générations dans l'histoire tourmentée de la Russie.
Belle découverte pour moi car c'est le premier roman de Ludmila Oulitskaïa que je lis.
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