Les écrivains russes sont à l’honneur à Livre Paris du 16 au 19 mars 2018, et c’est une immense fête pour le livre.
Les écrivains russes sont à l’honneur à Livre Paris du 16 au 19 mars 2018, et c’est une immense fête pour le livre.
Un roman diablement d'actualité.
En toile de fond, le conflit ukrainien, la volonté d'expansion de la Russie.
Une zone grise, un village abandonné que deux "ennemis" d'enfance persistent à ne pas abandonner.
Et puis les abeilles qu'il faut sauver, la nécessité de se déplacer, d'aller à la rencontre de l'autre.
L'écriture est belle et poétique, le rythme nostalgique mais mes yeux se sont souvent fermés, mes pensées ont divaguées et j'ai eu bien du mal à suivre Sergueïtch dans son voyage.
Un avis mitigé.
Kiev 1919
Samson et son père sont attaqués par des cosaques.
Son père meurt et lui a une oreille tranchée.
Désormais seul, il trouve un emploi dans la milice et se trouve investi de plusieurs missions.
Les temps sont très durs, peu de lumière, peu de chauffage, peu de nourriture et les morts tombent comme des mouches, soit sous le coup des rouges, soit sous le coup des blancs.
Le régime communiste s'impose par de multiples décrets, de multiples autorisations.
Atmosphère trouble, dangereuse, angoissante.
Kiev est comme un volcan en début d'éruption.
Il est plutôt stressant de suivre les débuts dans la vie active de Samson.
Heureusement que l''écriture de Kourkov nous aide à tenir le choc.
J'au juste un peu regretté que l'oreille de Samson, qu'il conserve dans une boîte métallique, n'ait pas une plus grande importance .
Avec Le cœur de Kiev, Andreï Kourkov nous entraîne à nouveau à Kiev, au mois d’avril 1919, toujours sur les traces de Samson Koletchko, ce jeune garçon qu’il nous avait fait découvrir dans L’oreille de Kiev.
Le grand feuilleton continue donc, et que ceux qui n’ont pas eu la chance de lire le premier épisode, ne soient pas trop dépités, un résumé bref mais très complet en début d’ouvrage permet de lire ce deuxième opus sans aucun problème.
Samson devenu orphelin lorsqu’il a perdu son père et son oreille droite sous le sabre d’un cosaque, a été enrôlé dans la milice. On le retrouve donc en ce mois d’avril 1919, à Kiev, avec son acolyte Kholodny, un prêtre défroqué, chargé de faire respecter l’ordre bolchevique. Sa future femme Nadejda, est employée au service des statistiques de l’administration bolchevique.
Dans cette cité où la population, affamée, est soumise au diktat de décrets promulgués par le nouveau pouvoir bolchevique, le jeune commissaire du peuple doit veiller à l’application de ces derniers. Les habitants, eux, ont bien du mal à intégrer toutes ces nouvelles règles qui apparaissent et changent sans cesse. Le dernier décret en date promulgué par la Comrespappro, la Commission régionale spéciale pour l’approvisionnement en vivres, vient d’interdire tout commerce particulier de viande et, il faut le dire, a du mal à passer.
Quand un meurtre est signalé dans une remise, où du sang a été découvert, que celui-ci s’avère être celui d’un cochon qui a été abattu, Samson est amené à retrouver tous ceux qui ont profité de cet abattage illégal et à enquêter sur le marché noir qui s'est mis en place.
Le jeune Samson est tenté de relativiser l’infraction, mais la redoutable Tchéka, la police politique, se fait pressante et menaçante.
Avec cette fiction très séduisante, Andreï Kourkov brosse à nouveau une peinture savoureuse d’une ville sous pression, où l’absurde et le comique des situations côtoient le tragique. Il nous livre une magnifique description du quotidien des habitants de Kiev, après l’accession des bolcheviques avec les différentes forces en présence, armée rouge, milice, Tchéka, Syndicat des chemins de fer...
Les difficultés pour se loger, pour se nourrir, pour se chauffer, font alors partie du quotidien des habitants de Kiev.
C’est un plaisir de découvrir cette ville avec Samson, soit à pied, soit en briska, cette calèche légère. Il nous entraîne de son domicile au Marché juif, à la gare et jusqu’aux banlieues lointaines pour le besoin de ses enquêtes, nous permettant de profiter du pittoresque de certains quartiers, mais aussi de saisir toute la crainte et les risques qu’il peut y avoir à errer la nuit dans certains ou même à se promener au bras de sa tendre amie.
Un des points forts de cette histoire a été pour moi le stage d’interrogatoire auquel a participé entre autres, Samson, et au cours duquel lui sont révélées des consignes indispensables pour mener à bien les interrogatoires. L’obligation de fumer sera l’une des règles essentielles…
Avec Le cœur de Kiev, Andreï Kourkov nous invite par petites touches à entrer dans la vraie vie de ces Kiéviens qui essaient de survivre à la dureté de leurs conditions de vie et à assister aux bouleversements de cette époque avec l’implantation progressive d’un régime impitoyable.
Puisse Le cœur de Kiev, ce puissant roman sociologique, politique et historique, enrichissant et très divertissant, ce roman aux résonances très actuelles, permettre de ne pas oublier l’Ukraine !
Il ne me reste plus qu’à attendre avec patience la suite de ce superbe feuilleton !
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/02/andrei-kourkov-le-coeur-de-kiev.html
Tendre et amer
En 2017, Sergueï vit en Ukraine, dans un village abandonné de la zone grise. Dans cette région du Donbass, les bombes tombent, les coups de canons retentissent à chaque instant et les échanges de tirs sont les seuls dialogues entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes.
La vie de Sergueï est rudimentaire, comme d’un autre siècle. Sans électricité, son principal souci de la journée est de réussir à manger et se chauffer. Protéger ses abeilles aussi, car c’est surtout pour ses ruches qu’il craint les obus. L’apiculteur vit seul avec ses pensées et ses regrets, la nostalgie des temps heureux, les bonheurs simples du quotidien au milieu de l’horreur de la guerre.
Pour que ses abeilles puissent butiner, il voyagera du Donbass à la belle Crimée, en passant par Zaporijjia et les divers postes de contrôles. Tout au long de son voyage il nous fera découvrir les traditions et la vie quotidienne ukrainiennes, mélange de bombes et de vodka, avec des pots de miel comme monnaie d’échange. On y voit aussi la persécution des Tatars dans la zone occupée et la vie difficile d’un peuple dans l’attente.
Qui peut être mieux placé que cet auteur ukrainien, dont la langue de plume est le russe, pour parler des dérives de la société post soviétique et de l’absurdité de la guerre entre deux pays frères ? En l’abordant avec un style caustique, Andreï Kourkov témoigne avec justesse, humour et tendresse, mais aussi avec des espoirs que le lecteur sait déçus par l’actualité de 2022. C’est un livre nécessaire, presque militant.
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