Après avoir établi une liste de trente romans le 20 mars dernier, le jury du Prix Orange du Livre s'est à nouveau réuni ce lundi 28 avril pour sélectionner les cinq finalistes.
Les membres du jury arrivent au compte-gouttes sous une pluie battante, prêts à défendre bec et ongles les romans qui les ont faits vibrer. Vite réchauffés par le café et les rires amicaux, les jurés prennent enfin place autour de la table des délibérations sous le regard de leur Immortel président Erik Orsenna.
« On peut être écrivain, et on peut raconter des histoires », souligne Thomas B. Reverdy. Le ton est donné : parmi les trente titres, seuls cinq seront retenus. Comment choisir ? Qui garder ? Le débat fait rage ; Emilie Frèche s'exclame : « Ça va se finir au couteau ! ». Le palmarès final doit être équilibré, privilégier la découverte et témoigner du succès général d'une œuvre : « Dans la diversité, il faut de l’implication », rappelle Erik Orsenna.
Sans en démordre, chacun défend ses coups de coeur, personne ne souhaite qu'ils soient éliminés ; pourtant, il faut n'en garder que cinq. « La littérature, ce sont des styles et des énergies différents », déclare Véronique Olmi.
L'heure tourne, et, au fil des mots, certains romans émergent, se différencient ; d'abord quinze, puis dix, puis - décidément, quel dilemme cornélien ! - cinq oeuvres sont finalement retenues.
Découvrez les cinq finalistes et, du 30 avril au 21 mai, votez pour votre roman favori ! Qui sera le lauréat du Prix Orange du Livre 2014 ?
Les votes sont à présent terminés ! Rendez-vous le 28 mai pour connaître le lauréat du Prix Orange du Livre 2014 !
Revivez également les délibérations du jury de la 6e édition du Prix Orange du Livre en cliquant ici.
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Les cinq finalistes du Prix Orange du Livre 2014
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Réparer les vivants de Maylis De Kerangal
« Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps. »
Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. -
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La Petite Communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon
Le roman-acrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d'Icare que de la mythologie des « dieux du stade », rend l'hommage d'une fiction inspirée à celle-là, qui, d'un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu'on réserve aux petites filles, ces petites filles de l'été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s'élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue.
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Tu n'as pas tellement changé de Marc Lambron
«Mon frère Philippe est mort le 17 juillet 1995, un peu avant midi, dans une chambre de l'hôpital de Villejuif. Il aurait eu trente-quatre ans une semaine plus tard. C'est le seul frère que j'ai connu, le seul que j'aurai jamais. [...] On peut retracer de l'extérieur la vie d'un autre ; mais le deuil ne renvoie qu'à soi, oblige à retrouver en soi le souvenir de ce qui fut.»
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En finir avec Eddy Bellegueule de Edouard Louis
"En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre."
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L'homme qui avait soif de Hubert Mingarelli
Japon, 1946, pendant l'occupation américaine. Démobilisé depuis peu, Hisao revient de la montagne avec une soif obsédante et des rêves qui le hantent. À bord du train qui doit le conduire vers la femme aimée, il commet une terrible erreur. Descendu pour boire, il voit le train repartir avec sa valise et l'oeuf de jade qu'il a prévu d'offrir à Shigeko.
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Jury pour un autre prix qui avait déjà récompensé Maylis de Kerangal (pour Tangente vers l'est), je n'ai pas pu voter pour elle une deuxième fois... et pourtant! Réparer les vivants mérite largement TOUS les prix littéraires de cette année 2014. Et de loin. Combien d'écrivains ont cette puissance d'écriture aujourd'hui, en France?
Après réflexion et relecture et malgré une valse d'hésitations dans mon petit coeur, je ne peux m'empêcher de penser que Maylis de Kerangal mérite largement le Prix Orange pour la qualité de ce roman, mais également pour le courage d'écrire sur un sujet difficile et douloureux. C'est un belle fiction avec de vrais personnages qui ont des émotions et nous les font partager sous des faisceaux multiples. J'apprécie globalement tout ce qu'elle a écrit ("Tangente vers l'est" est magnifique) et je suis impatiente de la rencontrer le 27 mai.
J'ai voté pour "Réparer les vivants" ... et j'espère que vous en ferez autant.
Je partage l'avis de Michelle Atia. J'ai été séduite par Edouard Louis lors de son passage à La Grande Librairie, ce qui a motivée la lecture de son roman et puis j'ai été déçue. Je trouve que la qualité littéraire n'est pas au rendez-vous. Je suis restée perplexe quant-à la raison d'être de ce livre.
Je continue à penser et à croire fermement qu'à moins d'avoir une vie exceptionnelle, le récit de sa propre existence et surtout si elle met en cause des membres de sa famille qui ne peuvent réagir et donner leur point de vue, n'a rien de passionnant sur un plan littéraire. Les écrivains n'ont-ils plus d'imagination ? Où sont les belles fictions qui ont fait voyager et rêver des générations de lecteurs ?
J' ai lu Eddy Bellegueule d'E.Louis.Je l'avais vu dans l' émission la Grande Librairie et l' avais trouvé très touchant et il m' avait fortement émue.
La lecture de son livre a été une grosse déception.Toute l' émotion ressentie dans ses interviews a disparu.Il écrit bien mais l'histoire vécue ou romancée n' a eu aucun impact sur moi.
Je viens de lire Réparer les vivants de M.de Kerangal.C'est un livre dur .Sa lecture m' a interpellée et me suis posée beaucoup de questions sur le don d'organes.L' auteur en parle quelque fois crûment et interpelle de façon négative .Elle parle des gens qui attendent un don d'organes pour continuer à vivre et la nous réagissons autrement.
C'est un des meilleurs livres que j' ai lu récemment.
J'ai voté pour "Réparer les vivants" même s'il a déjà reçu plusieurs prix car c'est LE roman de la rentrée littéraire de janvier 2014 à ne pas manquer. Un vrai coup de cœur !
La plupart des ces ouvrages sont encore dans ma PAL, alors je me donne jusqu'à l'échéance pour voter, les quelques longs week-end de Mai sont propices... Je peux dire que j'accroche déjà beaucoup avec "La petite communiste qui ne souriait jamais" .
M. de Kérangal m'a émue ,ce livre est celui qui m'a le plus marquée cette année,celui de Lola Lafon devrait bientôt m'être prêté,mais pour en revenir à Eddy...après avoir émis quelques réserves non pas sur l'écriture(très belle) mais sur l'auteur après la lecture de son livre,et aussi maintenant après l'avoir vu à Rennes ,se tenant comme un ado,entre autre,j'ai éprouvé comme un malaise que je ne peux définir,je reste perplexe quant à son histoire et il me semble qu'il vaut mieux attendre ses livres futurs pour mieux le cerner à défaut de le comprendre.
Edouard a toute ma sympathie.
Bonjour Michèle,
J'ai lu En finir avec Eddy Bellegueule, dès sa parution donc bien avant tout ce tintamarre fait autour de sa personne qui dérange, car il hurle sa souffrance et ne fait pas profil bas....J'ai un fils de son âge et si il avait était "différent" je crois que la maman que je suis, n'aurait pas hurlée avec les loups.
Ma lecture a été une lecture de souffrance avec lui, pas à cause de son milieu social , et du déterminisme qui peut en découler, mais surtout par cette absence d'amour qu'il a subi en plus du reste. De toute cette médiatisation je ne retiens que les paroles de la proviseur de son lycée qui a dit "comment ai-je pu passer à côté d'une telle souffrance. Il me semble que c'est la vraie question.
Cette polémique me donne la même envie de vomir que lorsque j'entends dire d'une jeune fille violée "elle l'a cherché, tas vu sa tenue" et elle devient coupable et non victime.
Il est bien entendu que pour moi c'est la vérité d’Édouard Louis telle qu'il l'a vécue, ressentie etc.... Oui son livre est très cru, dur à encaisser...Peut-être mérite t-il une relecture à tête reposée!!!!!
Pour faire parti du jury je ne sais pas encore pour lequel je vais voter car je les aime tous pour leurs qualités littéraires et les sujets originaux abordés. Je vais relire les cinq....A bientôt
J'aimerais bien connaître les avis des uns et des autres ...
Peu de découvertes cette année, que des ouvrages déjà récompensés ou remarqués. Je suis d'accord avec Michèle, "Réparer les vivants" et "La petite communiste" ont déjà eu beaucoup d'honneur. " Eddy Bellgueule" est intéressant mais pas du même niveau que les précédents.Me restent à lire les romans de Marc Lambron et Hubert Mingarelli avant la clôture du vote...
Deux magnifiques romans (Réparer les vivants et La petite communiste qui ne souriait jamais) que j'ai lus avec bonheur, mais déjà primés. L'homme qui avait soif, déjà primé également, bel ouvrage en effet. Eddy Bellegueule et moi n'avons pas réussi à nous entendre, et oui c'est ainsi, il y a des amitiés qui ne se font pas. Me reste à lire :Tu n'as pas tellement changé de Marc Lambron. Le sujet et les commentaires sombres des uns et des autres m'inspirent peu.
Les cinq romans finalistes : qu'en pensez-vous ? Les cinq finalistes du Prix Orange du Livre 2014 ont été annoncés, il s'agit de :
- Maylis de Kerangal, Réparer les vivants (Verticales)
- Lola Lafon, La petite communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud)
- Marc Lambron, Tu n'as pas tellement changé (Grasset)
- Edouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule (Seuil)
- Hubert Mingarelli, L'homme qui avait soif (Stock)
Lequel avez-vous lu ? Lequel vous tente ?
Deux magnifiques romans (Réparer les vivants et La petite communiste qui ne souriait jamais) mais déjà primés. L'homme qui avait soif, déjà primé également, bel ouvrage en effet. Eddy Bellegueule et moi n'avons pas réussi à nous entendre, et oui c'est ainsi, il y a des amitiés qui ne se font pas. Me reste à lire :Tu n'as pas tellement changé de Marc Lambron.