Et Pascal Thuot, juré, aujourd'hui directeur général de la grande librairie Millepages à Vincennes
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La Revue de Presse littéraire de février
Alors que le dernier roman de Maylis de Kerangal "A ce stade de la nuit" vient d'être publié aux éditions Verticales, on vous fait gagner "Réparer les vivants" collection Folio, Prix Orange du livre 2014
Le temps des vacances, qui rime souvent avec lecture, est le moment idéal pour s’abandonner à ces titres qui nous ont fait envie et que nous n’avons pas eu le temps de lire. Ils viennent de sortir en format de poche, un format idéal à glisser dans la valise ou le sac de plage.
Lu dans le cadre du prix Trophée-Folio-ELLE 2024 (5e édition)
J'avais adoré le roman « Réparer les vivants » (2014) ainsi que que le film adapté du roman sorti au cinéma en 2016. Mais ce recueil de nouvelles intitulé « Canoës » dont le thème principal est la voix ne m'a pas vraiment séduit. Seules les nouvelles 'Bivouac' et 'Ariane espace' m'ont plu.
La novella nommée 'Mustang' était trop longue par rapport aux autres nouvelles qui comptait en moyenne 6-8 pages.
Cependant je tiens à souligner la qualité de l’écriture qui est vraiment soignée. Un bon point.
Bref je ne garderai pas un souvenir inoubliable de ce recueil.
Oups ! Une grande déception ressentie à la lecture du dernier opus de l'autrice...Je n'ai pas aimé le déroulé du récit que j'ai trouvé ennuyeux et sans grand intérêt que ce soit pour le personnage central ou la découverte de la ville du havre !
Un chaleureux merci à Babelio et aux éditions Verticales pour cette Masse critique privilégiée !
Impressionnée par "Réparer les vivants", j'attendais avec impatience de découvrir "Jour de ressac" de Maylis de Kerangal. Mais cette lecture m'a laissé un sentiment mitigé. Pas entièrement séduite mais pas complètement déçue et je ne parviens pas à discerner d'où vient cette infime réticence.
Un appel téléphonique du commissariat du Havre informe la narratrice que l'on a retrouvé son numéro de téléphone, noté sur un ticket de cinéma, dans la poche du corps d'un homme non identifié et qu'elle est convoquée le lendemain pour "fournir des informations". Entre cette annonce et l'entretien avec l'OPJ (officier de police judiciaire) la crainte, la curiosité, les hypothèses, les questions se bousculent sur la toile de fond d'une ville quittée plusieurs dizaines d'années auparavant.
Le Havre où la narratrice a vécu jusqu'à ses vingt ans.
Le Havre et les souvenirs qui émergent et qui font se superposer les strates d'une histoire personnelle tricotée à l'histoire et à la géographie de la ville elle-même.
Le temps d'une journée, la narratrice arpente la ville et opère un cheminement dans son propre passé avec pour balises les rues et les édifices actuels, eux-mêmes occultant ceux qui existaient avant septembre 1944, avant les bombardements et la destruction presque complète de la ville.
Le récit semble se placer sur deux axes : l'un horizontal qui décrit le parcours et la quête de renseignements sur l'identité de cet homme mort, trouvé allongé sur les galets ; l'autre vertical entre l'ancienne ville effondrée sous les bombes, les abris souterrains d'où émerge la population qui découvre les ruines et l'édification de nouveaux bâtiments, la réorganisation d'une nouvelle géographie urbaine. L'omniprésence de la mer qui concentre les deux mouvements, entre le calme et le surgissement de la vague, renforce cette idée de progression dans deux directions.
Forcément la vision du passé renvoie aux images que l'actualité nous montre quotidiennement et suggère beaucoup de questions. Que reste-t-il de l'existence des habitants d'une ville détruite ? Quels sédiments circulent et se déposent d'une ville disparue à celle qui l'a remplacée, sur les mêmes lieux ? Peut-on calquer l'histoire d'un individu sur l'histoire de son lieu de vie ? Qu'est-ce qui est immuable ? Qu'est-ce qui reste perpétuellement mouvant ? Le roman de Maylis de Kerangal ouvre une prolifération de réflexion et d'interrogations passionnantes.
Le ressac qu'évoque le titre désigne cette vague énorme qui renverse physiquement la narratrice, mais peut-être figure-t-il également le flot des souvenirs liés à cette ville, ce retour violent du passé, ainsi que Le Havre qui sombre sous des vagues de bombes, "renversée" physiquement, avant de renaître différente. Tout se passe comme si il y avait une forme d'identification de la narratrice avec sa ville natale. Le rythme de l'écriture semble épouser le parcours de la marcheuse à travers la géographie d'une ville qu'elle redécouvre : une longue déambulation scandée par des rencontres, des réminiscences, des incidents.
J'ai été sensible à l'évocation de ces cheminements intérieurs, de ces mâchonnements du passé au présent et à cette forme d'archéologie intime et topographique. C'est à la fois poétique et réaliste, âpre et mélancolique, opaque et limpide. Alors pourquoi ne suis-je pas enthousiaste, me direz-vous ? Tout prosaïquement, je pense que ce n'était pas LE moment d'une rencontre entre ce roman et moi. Je pense que je n'étais pas disponible pour éprouver le choc du ressac et que si j'ai apprécié le fond de l'oeuvre, je n'ai pas été submergée d'émotion par sa forme.
D'ailleurs, je suis certaine que ce commentaire plutôt froid et impersonnel reflète bien à la fois mon intérêt et mon manque de passion !
Jour de ressac
Maylis de Kerangal
Editions Verticales
Août 2024
248 pages
ISBN 978-2-07-305497-5
4ème de couverture :
« Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l’Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j’ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L’étrange puanteur s’engouffrait dans la voiture, mélange d’hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m’a intimé de refermer, avant de m’interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C’est que vous y avez repensé, c’est que quelque chose a dû vous revenir.
Oui, j’y avais repensé. Qu’est-ce qu’il s’imaginait. Je n’avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d’une ville, d’un premier amour, la forme d’un porte-conteneurs. »
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Retrouver Maylis de Kerangal devait être un bonheur. Bonheur de retrouver son écriture, son style, son monde. Hélas !! Je n’ai pu trouver la port d’entrée, je suis allée aussi loin que je le pouvais, mais, je dois dire la vérité : je me suis ennuyée.
Ce n’était pas le bon tempo, le bon moment de nous retrouver et je le regrette beaucoup. Peut-être, sûrement pas envie d’introspection.
Nous nous retrouverons une autre fois.
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