Et Pascal Thuot, juré, aujourd'hui directeur général de la grande librairie Millepages à Vincennes
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La Revue de Presse littéraire de février
Alors que le dernier roman de Maylis de Kerangal "A ce stade de la nuit" vient d'être publié aux éditions Verticales, on vous fait gagner "Réparer les vivants" collection Folio, Prix Orange du livre 2014
Le temps des vacances, qui rime souvent avec lecture, est le moment idéal pour s’abandonner à ces titres qui nous ont fait envie et que nous n’avons pas eu le temps de lire. Ils viennent de sortir en format de poche, un format idéal à glisser dans la valise ou le sac de plage.
Un magnifique mélange de technique, d'émotions, de connaissances… pour décrire ce monde d'où émane de la magie.
Un de mes coups de cœur de cette rentrée !
https://itzamna-librairie.blogspot.com/2018/11/un-monde-portee-de-main-maylis-de.html
Dans Un monde à portée de main, Maylis de Kerangal continue d’explorer l’humain à travers son rapport au monde. Après l’avoir examiné par le prisme de la technique architecturale des grands travaux puis de la chirurgie de la greffe d’organes, elle utilise ici l’art de la copie comme médium pour nous interroger sur le lien entre fiction et réalité. Qu’est-ce que copier? Qu’est-ce que voir? Nous suivons pour cela l’évolution progressive de Paula Karst de ses 20 à 27 ans.
La première partie du livre relève du roman d’apprentissage : Paula intègre l’Institut de peinture à Bruxelles, et apprend, aux côtés de Jonas et de Kate, l’art de peindre des décors en trompe-l’œil. Maylis de Kerangal nous entraîne en profondeur dans cette forme d’art : il ne s’agit pas simplement de copier, de reproduire à l’identique, mais de comprendre et d’éprouver ce qu’à voulu exprimer l’auteur. L’art du trompe-l’œil n’est donc pas qu’une fiction mais une réalité ingérée puis digérée. Le copiste comme passeur de connaissances du monde, ce qui nécessite une énergie physique et un rapport à la matière très forts, particulièrement bien saisis par l’auteur.
Dans la deuxième partie Paula, diplômée, vogue de chantiers en chantiers, très différents les uns des autres, et expérimente son art et le monde à travers les lieux où elle est amenée à travailler ainsi que les sujets sur lesquels elle travaille. Elle se situe dans l’espace et dans le temps, et s’ouvre ainsi peu à peu au monde.
Un aboutissement qui se révélera dans la troisième partie, aussi riche que puissante : Paula travaille sur une copie des grottes de Lascaux, origine de l’art pariétal s’il en est. Mais comment rendre compte d’une grotte sans pouvoir la voir, sans l’expérimenter? Toutes les techniques modernes sont alors sollicitées pour recréer l’inaccessible. Cette expérience constituera l’aboutissement de l’apprentissage de Paula, de sa construction tant professionnelle que personnelle. Elle aura ainsi trouvé sa voie et une place dans le monde. A travers la fiction, elle aura trouvé une forme de réalité, de vie.
Le style bien caractéristique de Maylis de Kerangal se retrouve pleinement dans ce roman. Elle use d’un vocabulaire très riche et de longues phrases qui témoignent de la force de son écriture, pour s’emparer pleinement de son sujet et nous emmener au plus près de la matière. La matière, physique est d’ailleurs très présente, quasiment palpable. Elle réussit parfaitement à retranscrire la technicité et la complexité de cet art, de même que l’énergie physique qu’il nécessite, mais aussi la ligne de crête entre fiction et réalité.
Au final, un roman d’apprentissage et un roman de la technique très réussi : la fiction peut servir la réalité, et l’art peut contribuer à faire connaître et comprendre le monde. La littérature et le roman également ! Les analogies implicites entre la technique du copiste et l’acte d’écriture du romancier sont d’ailleurs très nombreuses tout au long de ce roman.
https://accrochelivres.wordpress.com/2018/10/29/un-monde-a-portee-de-main-maylis-de-kerangal/
À trop apprécier un/une auteur/e, on aime parfois sans concession, sans réfléchir, on enfile les nouveaux romans sans se libérer des anciens repères, des souvenirs de lectures antérieures, on s’installe dans un confort de plume, d’histoire, et on se laisse vivre…Lire Maylis de Kerangal c’est devoir oublier à chaque fois de quoi fut constitué le précédent opus en pages. Elle se renouvelle ou se remet en danger… « Danger » c’est vite dit tant tout est maîtrisé, mais au moins le lecteur, lui, est en équilibre. Donc non, pas de comparaison possible avec Naissance d’un pont ou Réparer les vivants, ou etc.. Un monde à portée de main étonne encore. Plaît encore aussi. La plume de Kerangal est là, étirant les phrases comme on prolonge un plaisir, distribuant les mots comme on visite la profondeur d’une langue (trop souvent réduite à sa plus simple expression chez d’autres). L’histoire est présente même si elle s’oublie parfois derrière des pages d’une précision descriptive redoutable. Mais tout s’accorde, tout concorde vers un excellent moment de lecture et vers ses personnages, dont un surtout, Paula, restera probablement comme le souvenir le plus ancré de ce voyage là (même si d’autres choisissent les pages sur Lascaux, preuve encore que ces descriptions enrichissent le roman plus qu’elles ne l’appauvrissent comme pourraient le redouter certains). Une réussite, donc. Encore.
Un bon roman d'apprentissage sur l'art, le vrai - le faux.
Maylis de Kerangal attache beaucoup d'importance aux mots, aux détails, ce qui rend la lecture encore plus intéressante.
La dernière partie sur la grotte de Lascaux, très bien documentée, restera mon passage préféré de ce roman.
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