La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
Colette Keber de la librairie "Les cahiers de Colette" rue Rambuteau, à Paris, nous présente ses coups de cœur de la rentrée littéraire de janvier 2016. Histoire de la violence de Edouard Louis (Seuil) : "Edouard Louis est un grand écrivain, une...
La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Dans ces conseils de libraire" spécial rentée littéraire janvier 2016, Colette Keber de la librairie "Les cahiers de Colette" à Paris nous présente ses coups de cœur
Nouvelle rubrique : la Revue de Presse littéraire de janvier
Edouard Louis apporte dans son dernier livre une réflexion sur le prix de la liberté. Combien ça coute de ne plus subir les humiliations et les coups d’un homme violent.
Alors qu’il est en résidence d’artiste à Athènes, sa mère trouve la force de quitter l’homme chez qui elle habite depuis quelques années.
« … il n’était pas l’homme avec qui elle avait vécu, il était l’homme avec qui elle avait habité. »
Il va l’aider, la soutenir, l’accompagner jusqu’à la faire briller et la faire aller au devant de la scène.
« La honte est une mémoire »
Très beau texte autobiographique à l’écriture directe et touchante, très belle déclaration d’amour à sa mère et à beaucoup de femmes qui subissent les violences.
En le lisant j’ai beaucoup pensé au livre de Mathieu Palain « Nos pères, nos frères, nos amis »
Alors qu'il est en résidence à Athènes, Édouard Louis reçoit un appel de sa mère. En pleurs, celle-ci lui confie que son calvaire recommence (cf. « Combats et métamorphoses d'une femme »). L'homme avec lequel elle vit à Paris depuis qu'elle a quitté le père de l'auteur boit, l'insulte et l'humilie.
Ni une ni deux, le fils organise à distance « l'évasion » de Monique.
Cette « évasion » signe la réconciliation définitive entre un enfant et sa génitrice et son récit dégage optimisme et joie, celles que déclenche un pied de nez à l'assignation à résidence qui prévaut majoritairement dans les milieux populaires.
Et c'est là que le livre prend toute sa dimension politique.
Édouard Louis s'interroge en effet sur le pouvoir de l'argent. Paradoxalement, c'est parce qu'il est devenu un écrivain célèbre en nourrissant son œuvre de l'histoire familiale (cf. « En finir avec Eddy Bellegueule »), quitte à se fâcher avec les siens, qu'il est capable de sauver sa mère et de « l'entretenir ».
Sans ressources financières suffisantes, impossible de fuir. Cette impuissance, les privilégiés n'y sont pas confrontés.
« Combien de femmes changeraient de vie si elles obtenaient un chèque ? » se demande l'auteur, soulignant combien la condition sociale conditionne la liberté de s'échapper pour ne plus subir la violence.
En mêlant la sociologie et l'intimité, « Monique s'évade » est un texte subtil qui décrit avec tendresse et émotion la transformation d'une femme qui s'épanouit en devenant fière d'elle. C'est aussi la chronique d'un changement chez Édouard Louis qui trouve l'apaisement dans un rôle de rédempteur.
L'auteur rejoint le club de ceux qui, tels Marcel Proust et Romain Gary, ont su si bien parler de leur mère.
EXTRAITS
Il y a des êtres portés par la vie et d'autres qui doivent lutter contre elle.
La liberté a un prix, un prix que ma mère ne pouvait pas payer.
Sa vie avait été, jusqu'à maintenant, une vie pour les autres.
Parce que la liberté est aussi une affaire de détails.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-monique-sevade-edouard-louis-seuil/
L’auteur se livre ici dans un récit autobiographique poignant et glaçant. Il raconte son quotidien de jeune homosexuel victime d’homophobie. Issu d’une famille ouvrière pauvre vivant dans un village picard reculé, il subit le poids du déterminisme social qui l’enferme dans une classe et un genre. On lui impose une trajectoire à suivre comme étant la bonne voie pour « être un dur ».
Edouard Louis raconte crument son quotidien dans cette France profonde, qui, se révélant ici, crée en nous un véritable malaise. Les personnages sont rustres, sauvages, brutaux car sans aucune formation intellectuelle. Le jeune homme évolue dans un milieu de violence, d’homophobie, de racisme où l’alcoolisme règne en maître. Eddy ne veut pas suivre ce chemin tout tracé : travailler à l’usine comme tous les hommes du village et s’alcooliser entre potes en sortant du travail.
Dès le départ, il ne se sent pas comme eux, il est sensible, maniéré, pas assez violent. Il doit donc faire face à une violence aveugle et à l’homophobie ambiante quand deux garçons de son collège prennent plaisir chaque jour à lui faire subir les pires sévices. C’est piégé dans ce milieu social acculturé et violent qu’il doit faire face à un corps qu’il ne comprend pas et qui le trahit.
Tout en évitant de tomber dans la pathos, dés les premières pages le calvaire du narrateur s’installe et ne fait que s’intensifier au fil des chapitres. Au final, ce sont les études qui lui permettent de fuir sa famille et de trouver sa propre voie.
Un court récit sur l’émancipation de Monique, mère d’Edouard Louis, hommage d’un fils à sa mère, surtout mise en lumière du fils qui aide sa mère à fuir.
L’auteur relate avec précision les étapes qui conduisent sa mère à partir vivre seule loin des hommes qui l’ont maltraitée, à fuir son dernier compagnon.
Un joli récit même si je suis restée un peu en retrait notamment sur les sommes que dépense le fils pour l’indépendance de sa mère et son déménagement.
Certes, l’aspect financier est prétexte à attirer l’attention sur les contingences matérielles (trouver un logement, meubler, assurer les besoins du quotidien) mais ce n’était pas nécessaire de les lister. Un peu trop documentaire à mon goût. Heureusement le passage sur Virginia Woolf ramène le lecteur à la littérature.
Lecture en demi-teinte donc.
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