"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Elise a deux passions : l'équitation et la musique country. Aussi, quand ses parents lui offrent trois semaines dans un ranch du Middle-West, c'est le rêve américain qui s'offre à elle. Mais la douzaine de jeunes qui partagent le voyage vont vite le lui gâcher. Ces snobinards parisiens la traitent comme une pestiférée et lui font subir humiliations et moqueries... simplement parce qu'elle ne leur ressemble pas.
Et peut-être aussi par jalousie amoureuse ? Dans ce nouveau roman, Anne Percin nous offre un pachtwork formidable qui mêle amour des chevaux, fascination pour les grands espaces américains... et véritable d'histoire d'amour où le garçon le plus riche tombe amoureux de la plus pauvre ! Après sa série culte, Anne Percin donne vie à une adolescente formidable dont on dévore le journal de bord américain avec jubilation.
Les jeunes adolescentes vont adorer.
Comme j’avais adoré comment (bien) rater ses vacances, une petite merveille de roman pour ados (et grands ados), j’ai chevauché avec grand plaisir le dernier livre d’Anne Percin : Western girl, qui met en scène une jeune fille, Elise, s’apprêtant à passer trois semaines de vacances dans un ranch aux États-Unis, précisément dans l’état du Dakota. Le roman est en fait son journal intime, qu’elle décide de rédiger à l’occasion de ce voyage extraordinaire.
Tout comme Maxime, le héros de comment bien rater ses vacances, Elise est une jeune fille singulière, qui n’a pas beaucoup d’amis et qui trace sa route sans (presque) se préoccuper des autres. Elle aime l’équitation (jusque là rien d’anormal pour une fille d’aujourd’hui), la danse country (là ça se complique) et la musique qui va avec : donc elle est un peu en décalage avec les jeunes de son âge, qui eux écoutent forcément autre chose !. Son look est assorti à sa passion : chemises de cow-boy et boots à fange. Ajoutons un détail qui a de l’importance (mais qui n’a rien à voir avec ce qui précède) : Elise est rousse (personne n’est parfait) ! Elle part donc avec quelques handicaps par rapport aux filles et garçons du groupe…
Mais d’où lui est venue cette attirance pour l’american dream ? Petite, ses parents l’ont emmené dans un Buffalo grill… Mais revenons au voyage que ses parents décident de lui offrir, même s’ils ne roulent pas sur l’or (contrairement aux jeunes qui partent avec elle et pour qui un voyage aux Etats-Unis n’est pas du tout original). Elise rencontre d’abord Georgia, à qui elle se confie généreusement et qui ne tarde pas en faire la cible des railleries du groupe…
Et c’est parti pour un périple amusant de toutes les petites mesquineries que va subir la jeune fille, qui soit dit en passant, se défend plutôt bien. Car elle a un sacré caractère, Elise, et elle refuse qu’on lui bousille son rêve américain…
J’ai adoré suivre les péripéties de cette jeune fille très attachante, qui raconte au jour le jour ses aventures, ses progressions en équitation, sa perception des autres, le décalage entre l’imagerie rêvée de l’Amérique et la réalité. Ce roman, classique dans sa mise en forme (initiatique), décrit merveilleusement les états d’âme d’une jeune fille sensible,généreuse et ouverte au monde. Il relaie bien les interrogations, les doutes et les victoires qu’Elise vit au jour le jour. Et Anne Percin, avec son talent si particulier, mélange d’humour et de grande finesse, réussit encore une fois à m’éblouir par son récit, même si de petites incohérences subsistent ici ou là (le démarrage de l’histoire d’amour entre Louis et Élise, plutôt bancal, certains personnages un peu trop caricaturaux).
Et surtout, j’ai appris des tas de trucs, sur le monde du cheval, sur l’Amérique, sur la musique aussi : tous les chapitres portent le titre d’une chanson « emprunté au répertoire country-blues américain ». L’aspect documentaire du roman prend le pas sur les petites gamineries que subit Elise et renforce donc le propos. Un roman à dévorer d’une traite, avec en toile de fond la musique de Johnny Cash.
Allez voir le blog de l’auteur : il y a de belles découvertes à faire, comme le lien vers deezer où un lecteur assidu d’Anne Percin a regroupé tous les morceaux de musique cités dans le livre (merci « Baggy man »)
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