"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au jour le jour, la vie dans la rue de trois personnages, deux hommes, une femme : la faim, le froid, la drogue et l'alcool. Les lieux de leur refuge sont les abords des superettes où ils font la manche. Les trois amis, dont l'esprit flotte entre oubli et rêverie d'un jour meilleur, errent dans la capitale à la recherche d'un chien perdu, un chow-chow, gros lion à la langue bleue, en espérant la belle récompense mentionnée sur l'annonce.
À travers l'odyssée de ces existences désespérées, l'auteur a composé un portrait d'invisibles d'une grande force et d'une grande justesse, dévoilant de façon très romanesque la réalité sans fard d'un Paris méconnu et crépusculaire.
Merci infiniment à Tom-Louis Teboul de m’avoir proposé de lire son roman.
A la base, j’ai accepté par curiosité car, franchement, je me demandais bien ce qui pouvait être attirant dans cette histoire de trois sans abris au cœur de Paris.
Eh bien cela m’apprendra à avoir de ces a priori parce que ce roman est tout simplement captivant.
Aucune volonté de la part de l’auteur de nous faire nous apitoyer sur le sort de Ernst, Jul et Illmiya. Simplement l’urgence de nous les rendre extrêmement humains, avec leurs qualités et leurs défauts.
Le récit ne manque d’ailleurs pas d’humour et les trois personnages ont le verbe haut et gouilleur.
Mais si Tom-Louis Teboul introduit poésie et humour au cœur de ce récit, il ne nous montre pas moins la dure réalité de tous ces errants, et nous montre aussi notre lâcheté, nous qui tournons le plus souvent la tête face à ces personnes démunies. Sans jamais être moralisateur et sans aligner les clichés faciles sur ces situations, il nous montre la cruauté d’un monde qui exclu et qui refuse d’affronter la réalité.
A travers des situations parfois burlesques, il nous fait vivre le quotidien de ceux qu’on rend invisibles et nous trace des portraits plein de force et de justesse qui nous amène à réfléchir sur notre propre rapport aux autres.
Un roman fort, émouvant, brillant. Il aurait été dommage de passer à côté.
Les voit-on encore ? Ne sont-ils pas devenus un peu invisible ? Est-ce qu'on ne finit pas par s'accommoder de la misère ?
Ernst, Jul et Ilmiya vivent dans la rue. Ils sont clochards (on dit SDF de nos jours comme si clochard était un gros mot).
2 hommes et 1 femme. Un trio de pro de la cloche.
Ce ne sont pas des novices de la rue, ils ont déjà une longue expérience de cette vie.
Ils sont déjà bien abimés. Ils font partie de la cohorte des damnés de notre société.
Mais attention, la rue c'est un métier.
Faut connaitre les bons endroits pour faire la manche, les lieux où dormir, les meilleurs spots pour se prostituer vite fait, pour se fournir en crack et en bière.
Avec eux, vous allez découvrir les embrasures de tous les Monoprix , Leader Price, Franprix de la capitale et les meilleurs coins de trottoirs ou parking pour poser votre carton.
Vous allez aussi connaitre le froid, la violence, l'alcool et l'ennui, l'ennui, l'ennui.
L'auteur nous décrit le quotidien de ces trois personnages, attachants, chacun dans leurs travers respectifs.
Le jour où notre trio tombe sur une petite annonce de recherche d'un chien perdu avec grosse récompense à la clef, ils s'engagent tous les trois dans une odyssée loufoque à travers Paris. Ce chien, cette récompense, c'est un ticket pour un avenir meilleur.
« Vies déposées » c'est une immersion dans la grande exclusion avec une écriture qui est un savant mélange d'oralité, d'expressions populaires et de belles phrases.
Un dosage parfait d'ironie, de burlesque et d'empathie qui nous fait assister à la lente désagrégation – pas si lente – des malchanceux, des clodos, des toxicos, des punks, des migrants, des fous, des prostitués.
Un livre où tout sonne juste, profondément réaliste mais, étrangement, pas larmoyant.
Je rajoute que j'ai vraiment apprécié que l'auteur mette une femme dans cette histoire. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à vivre dans la rue. Si notre société est violente, elle l'est encore plus avec les femmes. Ne l'oublions pas.
Pour son premier roman, Tom-Louis Teboul nous jette à la rue.
On suit les pérégrinations de 3 « habitants » de la rue.
Une vie de misère qui n'est pas dépourvue d'humanité. le quotidien de ses « clodos » est parsemé de joies futiles, de sentiments forts, de petites trahisons et de fortes émotions. Leur vie est la notre même si on préfère détourner le regard.
Le lecteur découvrira une sorte d'univers parallèle avec ses règles et ses codes de conduite. La loi de la rue. Un roman « instructif » car vrai.
C‘est crû. C'est réel. Pas édulcoré. Et c'est ce que j'ai aimé dans ce livre. On suit le quotidien de clochards. Des vrais.
J'ai été mal à l'aise de lire ça, au chaud sur mon canap, en buvant un bon thé. Mais n'est ce pas ce que l'auteur veut nous faire toucher du doigt ? Ce décalage, cette vie au-delà de la notre. Ces gens, en bas de chez moi, que je croise et que j'oublie aussitôt.
Tom-Louis Teboul m'a fait réfléchir. Il m'a montré du doigt là ou je n'aime pas regarder.
Ernst, Jul et Ilmiya danseront longtemps dans ma tête. Ainsi que leur quête du chien perdu …
Un premier roman qui claque fort, réaliste et sans clichés.
Juste.
Un roman juste, oui.
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